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EAN : 9782849506592
146 pages
Syllepse (10/01/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Rues, boulevards, avenues et places, sans oublier collèges, lycées, statues et monuments parisiens, sont autant de témoins de l’histoire et de la légende du colonialisme français.
Alors qu’aux États-Unis, poussées par les manifestant-es, les statues des généraux esclavagistes s’apprêtent à quitter les rues pour gagner les musées, ce guide invite à une flânerie bien particulière sur le bitume parisien.
Sur les quelque 5 000 artères et places paris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ayant participé à l'écriture de ce livre, je ne fais que souligner certains points, laissant à d'autres le soin de faire une note critique.

Outre les trois extraits de l'introduction Une toponymie qui tue publiés avec l'aimable autorisation des Editions Syllepse, je propose quelques paragraphes :

« le Paris colonial est de ce point de vue un excellent indicateur de la prégnance de cette obsession partagée de la « mission civilisatrice » derrière laquelle se dissimule la soif de conquête et de pillage, laquelle est, comme l'écrit Gilles Manceron (2006), « totalement contradictoire avec l'idée, affirmée par la 1re République ». »

« C'est le récit de son objet – dans le cas de la statue De Lee à Charlottesville, la guerre de Sécession –, mais c'est également le récit du moment pendant lequel la statue a été érigée – dans ce cas, la période que l'on appelle le « nadir des relations raciales américaines », qui va de 1890 à 1940. Ça a été une période terriblement raciste, un âge d'or de la suprématie blanche, de la ségrégation, et du Ku Klux Klan (James W. Loewen, Libération, 16 août 2017) »

« Il est temps de « renoncer à la légende » (Manceron, 2006) et de mettre fin à la glorification du brigandage colonial et aux hommages à des personnages qui seraient, en vertu du droit international d'aujourd'hui, considérés comme des criminels de guerre ou des criminels contre l'humanité. »


De cette « croisière parisienne », je nomme certains, glorifiés « par la patrie reconnaissante » pour ce que nous appelons aujourd'hui – mais d'autres les ont nommés en leur temps – des crimes. Maurice Barrès (colonialiste, antidreyfusard et antisémite) ; Colbert (lire le texte de Louis Sala-Molins et Louis-Georges Tin proposé plus bas) ; Bonaparte (pour ses exploits contre les habitant·es d'Egypte ou de Saint-Domingue, par exemple) ; différents galonnés – il faut bien remercier les « gardiens de l'ordre social » ici et ailleurs : Général-Gouraud, Maréchal Gallieni, Bertrand Clauzel (l'un de ceux qui rétablirent l'esclavage, lui à Saint-Domingue), Faiderbe (pour ses multiples destructions), Général Dodds (pour ses repressions en divers lieux), Bugeaud (Lire le texte d'Olivier Lecour Grandmaison proposé plus bas), Maréchal Lyautey (pour ses « pacfications civilisatrices »), Maréchal Juin (pour ses « pacifications » et oppositions aux indépendances nationales), Villaret de Joyeuse (pour le rétablissement de l'esclavage à Saint Domingue) ; Napoléon III (pour sa conquète du Mexique, l'annexion de la Nouvelle-Calédonie et autres invasions coloniales) ; Jules Ferry (pour ces développements sur les « races inférieures » et le « devoir supérieur de la civilisation » ; Paul Bert (pour sa défense de la supériorité de la « race blanche » et ses classifications de l'intelligence en fonction de la couleur de la peau) ; Pierre de Coubertin (pour son racisme et son colonialisme) ; Léopold II (pour ne pas oublier le propriétaire au Congo) ; Alexis de Tocqueville (pour sa défense de l'utilisation de la « grande violence » dans la conquète territoriale)…

Il y en a pour tous les gouts de sang, de meurtre, de masculinisme, de racisme et autres saloperies au nom de la grandeur de la civilisation occidentale ou de la défense de l'exceptionnalité française…

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement aux enseignements diffusés, il n’y a pas d’un côté la République vertueuse – pour n’en rester qu’à ce régime politique – et de l’autre le colonialisme et les colons. Il n’y a pas non plus un Alexis de Tocqueville – qui a évidemment été récompensé par une rue dès 1877 – penseur de la démocratie et un autre Alexis de Tocqueville penseur des razzias. Il y a bel et bien enchevêtrement, symbiose, imbrication…
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À l’heure où le général Lee et ses statues équestres tremblent sur leur piédestal et s’apprêtent à quitter les rues et les places pour gagner (lentement mais sûrement) les musées états-uniens, il serait grand temps que le vent de la justice toponyme venu des États-Unis souffle sur les bords de Seine et que les Parisien·nes regardent parler leurs murs. Des murs dont on a voulu, sciemment, délibérément et politiquement, qu’ils disent la gloire de l’empire colonial. Ces rues ont été baptisées ainsi pour faire la leçon au peuple de Paris et lui inculquer une mémoire historique très particulière. Il suffit pour s’en rendre compte de noter les dates des arrêtés de dénomination. Elles parlent d’elles-mêmes
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Il est temps de « renoncer à la légende » (Manceron, 2006) et de mettre fin à la glorification du brigandage colonial et aux hommages à des personnages qui seraient, en vertu du droit international d’aujourd’hui, considérés comme des criminels de guerre ou des criminels contre l’humanité.
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C’est le récit de son objet – dans le cas de la statue de Lee à Charlottesville, la guerre de Sécession –, mais c’est également le récit du moment pendant lequel la statue a été érigée – dans ce cas, la période que l’on appelle le « nadir des relations raciales américaines », qui va de 1890 à 1940. Ça a été une période terriblement raciste, un âge d’or de la suprématie blanche, de la ségrégation, et du Ku Klux Klan (James W. Loewen, Libération, 16 août 2017)
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Le Paris colonial est de ce point de vue un excellent indicateur de la prégnance de cette obsession partagée de la « mission civilisatrice » derrière laquelle se dissimule la soif de conquête et de pillage, laquelle est, comme l’écrit Gilles Manceron (2006), « totalement contradictoire avec l’idée, affirmée par la 1re République »
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