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3,63

sur 2775 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fabcaro, égal à lui-même, dissèque le quotidien et dresse une satire familiale dont le récit ici désabusé et à la limite de l'absurde, est borné d'une certaine clairvoyance que le·a lecteur·rice saura admettre. Si ce·tte dernier·e ne se laissera pas désarçonné·e par l'apparente simplicité des propos, la plume de l'auteur reste toutefois limpide et permet une lecture fluviale du roman tout en esquissant une réalité des pressions sociales et familiales éprouvée par chacun·e d'entre nous. Arrangé comme une pièce de théâtre, Fabcaro emploie pour le discours toutes les clefs du genre (les unités de temps et de lieu ainsi que le comique de répétition, en autres) et réserve au·à la lecteur·rice les analyses caustiques du narrateur, mêlant chroniques sociales et quiproquos mordants au sein d'un climat pittoresque et névrosé où chaque personnage détient un rôle prédéfini et dont iel peut se détourner. Le·a lecteur·rice, à l'instar d'Adrien, est ainsi pris au piège de situations décapantes et cocasses, à l'atmosphère délectable. Un bon moment de lecture !
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Adrien, la quarantaine, s'enferme dans la dépression après une rupture amoureuse avec Sonia, sa compagne. Fuyant l'appartement vide, il est de retour chez ses parents. Son beau-frère, Ludo, lui demande de faire un discours pour sa soeur à leur mariage, ce qui se révèle problématique pour cet homme, emmuré dans la dépression, le doute et le non-dit.
Adrien est de suite un personnage attachant. D'abord parce qu'il est victime d'une rupture qu'il n'a pas souhaité, et que plein de questions et de doutes non formulés, rien de sort. Alors qu'intérieurement, cet homme est plein d'émotions et sait pointer du doigt ses ratés, ses emballements et le fonctionnement de sa famille trop normale.
L'auteur adopte le ton juste: jamais de pathos même quand son « héros » est au plus bas, le sens de la répartie (tout intériorisée) est toute en finesse même si elle n'est pas verbalisée et, de ce fait, ne permet pas à la situation réelle de changer de trajectoire ou de se modifier. Beaucoup d'humour et d'absurde de situations rendent ce "discours" très agréable.
Ce petit livre que mon père m'a donné est excellent, il a le ton juste, jamais larmoyant, et est finalement tellement vrai…
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Après le mur d'Hadrien, le monologue d'Adrien, « tombé dans une faille spatio-temporelle, bloqué à table avec (ses) parents, (sa) soeur et (son) futur beau-frère, pour l'éternité, à redire les mêmes phrases, à reproduire les mêmes gestes… ».

Adrien est là, sans l'être. Il ne dit rien de lui, à ce repas "huis-clos". Anti-héros insignifiant si l'on en croit les trois catégories qui divisent le monde, selon sa mère : « ceux qui ont un cancer, ceux qui font construire et ceux qui n'ont pas d'actualité particulière », écrasé par le « vide du présent » comme « le trop plein du passé », il égrène ses angoisses : le silence de Sonia, sa compagne, qui « fait une pause » depuis plus d'un mois, l'absence de tics tacs dans sa boite à gants alors qu'il vient à 40 ans de fumer en cachette de ses parents, le discours que son futur beau-frère lui a demandé, pour le mariage qui approche, un « geste messianique » impossible puisque sa soeur est comme une étrangère ou presque.

Si sa mère savait, elle lui dirait « tiens bois du jus d'orange ». Magie de l'humour décalé de Fabcaro. Même si l'exceptionnel « Broadway » est encore plus drôle.

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« La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », faisait dire Robert Zemeckis à Forrest Gump. C'est aussi ce que pourrait dire en résumé Adrien, le narrateur de cette histoire. La quarantaine, il vient de subir une déception amoureuse. Sonia lui a demandé « de faire une pause » qui dure depuis plus d'un mois maintenant. Adrien déprimé se rend chez ses parents pour un xième dîner de famille avec sa soeur et son futur mari, Ludo. Ce dîner, c'est le temps de la narration du roman. de l'entrée au dessert suivi du café-chocolats, Adrien fuit les discussions convenues et bassement matérialistes de sa famille pour s'échapper dans les circonvolutions de ses pensées qui le ramènent d'abord toujours à Sonia puis de temps en temps au « discours ». Ce discours, c'est celui que Ludo lui demande de faire au banquet du mariage devant les invités. Adrien plutôt discret et introverti tourne dans sa tête les formes et les tournures possibles de ce speech. Pourtant un peu simpliste dans sa trame, ce petit opus est bigrement plaisant à lire. le ton est pétillant, bourré d'humour, c'est à la fois doux et amer, quelque fois même, les deux en même temps. Adrien est un personnage qui dévoile peu à peu ses clairs et ses obscurs et à la suite des pages qui se tournent, l'amour qu'il éprouve pour Sonia. C'est aussi un tableau des relations familiales dans ce qu'elles ont parfois de superficiel et de faux malgré la tendresse et les souvenirs communs. Un exercice difficile auquel s'est attelé ici Fabrice Caro : celui de tourner en rond dans la tête d'un personnage de fiction, comme un poisson dans son bocal. A la limite du lassant quelques fois mais l'ironie et l'analyse pointue et piquantes des petites ratages et manies de chacun donnent lieu à des paragraphes tout simplement délicieux. Une jolie ouverture sur la fin, pleine de poésie et d'optimisme, qui en ces temps obscurs, m'a fait du bien ! Vive les grosses boîtes de chocolats !
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Premier roman de Fabrice Caro que je découvre. j'ai beaucoup aimé le style, le ton, le phrasé … j'ai beaucoup ri car je suis très sensible au sarcasme et au cynisme et là on peut dire qu'on est bien servi ! le roman se lit très rapidement, le temps d'une soirée ou deux. ça tombe bien car l'histoire en elle même se déroule juste le temps d'un repas, et quel repas 😄 !
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Solitude, incompréhension, non-dits, effacement. Ce sont les thèmes qui, selon moi, ressortent de ce livre très touchant et drôle.
Touchant parce qu'il peut "parler" à chacun d'entre nous : qui ne s'est jamais senti particulièrement seul au milieu des autres, de sa famille, de ses amis, comme s'il n'était qu'un étranger parmi eux ? Qui n'a pas subit les affres de l'amour déçu ou non partagé ? Qui, à un moment ou un autre, n'a pas agi à l'encontre de sa personnalité pour ne pas blesser/choquer/se faire remarquer ou tout un tas d'autres raisons ? Qui n'a jamais eu la sensation que ceux qui étaient sensés nous connaître parfaitement ignoraient absolument tout de nous ? Je pense que chacun d'entre nous connaît ou a connu au moins une de ces situations...
Drôle parce que Fabrice Caro nous raconte tout ça, toutes ces souffrances, avec légèreté et humour, avec dérision aussi parfois.
Un très bon bouquin qui peut nous amener à nous demander qui nous sommes et ce que nous voulons vraiment...
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Ce roman, c'est l'histoire d'Adrien qui vit une "pause", pour ne pas dire une rupture amoureuse, depuis 38 jours au moment où son beau-frère, Ludo, lui demande de faire le discours lors de son mariage avec la soeur d'Adrien. Louer l'amour et le bonheur à deux, au moment où son propre bonheur lui échappe et où sa vie à deux se transforme en vie de solitude, voilà un exercice qui va plonger notre narrateur dans de nombreuses turpitudes.

Unicité de lieu et de moment pour ce livre qui se situe uniquement au cours d'un repas de famille. Mais c'est surtout dans la tête d'Adrien que nous sommes, dans ses pensées ironiques, ses ruminations acerbes et ses tendres souvenirs de son histoire d'amour agonisante.
La plume est ciselée, aiguisée, ironique, drôle, grinçante. Fabrice Caro a le don de réutiliser des détails d'une anecdote à plusieurs moments du livre pour accentuer les inepties, caricaturer les incohérences, souligner les absurdités. Cette technique empruntée aux humoristes n'a pas manqué de me faire sourire ou rire à de nombreux moments. C'est bien fait, ça crée une connivence avec Adrien.

Autre talent de l'auteur : mettre le doigt sur les petits travers, les détails agaçants qu'on connaît tous sans vraiment les remarquer : les repas de famille aux conversations identiques d'une fois sur l'autre, les rôles immuables tenus par chacun, les silences gênés, les réactions attendues, les cadeaux pourris qui nous sont réservés sans qu'on sache pourquoi... Un sens de l'observation incroyable qui ne manquera pas d'éclairer mon prochain repas de famille, pour le meilleur ou pour le pire...

Mais Fabrice Caro sait rendre touchant son narrateur en dépeignant un homme seul, manquant de l'assurance que son aimée lui avait un peu donnée. Il cogite, doute, tourne en rond, s'auto-flagelle. C'est de l'auto-dérision bien maniée qui ajoute à la drôlerie du livre tout en lui amenant de la tendresse.

J'ai donc passé un bon moment avec Adrien et sa famille et vous recommande cette lecture pas tout à fait aussi légère qu'elle paraît.
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J'ai beaucoup, beaucoup ri au début de ma lecture. Puis, je me suis comme lassée. J'ai eu la sensation que c'était toujours les mêmes ficelles que l'auteur tirait et j'ai commencé à moins m'amuser.

Le narrateur de ce livre est en pleine tergiversation intérieure sur le break de sa relation amoureuse , qu'il vit très mal, quand son futur beau-frère lui demande de faire un discours à son mariage en témoignage de son affection pour sa soeur. Vous me suivez ? C'est pourtant très simple comme pitch.
Le narrateur ne manque pas d'esprit , de drôlerie et de dérision et les méandres de son esprit valent le détour.

Un bon moment passé avec ce livre malgré une légère déception .
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Fabrice Caro, éponyme Fabcaro est très drôle.
Il a un sens aigu de l'observation et ce qu'il retranscrit dans "son discours" est si vrai que c'en est forcément réjouissant ! Beaucoup moins hilarant que la BD Zaï Zaï Zaï Zaï mais malgré tout très très bon !
Fabrice Caro manie d'une plume de maître les "running jokes" et c'est savoureux.
Sans vouloir déflorer ce beau discours, ou plutôt ces ébauches de discours, je ne peux m'empêcher d'évoquer ce petit gag qui revient très souvent pour notre plus grand bonheur : le fameux porte-serviette accroché sur un mur de la cuisine d'un couple de tranquilles septuagénaires et qui, supposé être un sapin de Noël, a plutôt des allures de bite. Celui des Tic Tac est pas mal aussi. Et tant d'autres qui nous font (sou)rire de la première à la dernière page.
Juste ce qu'il faut de corrosif pour nous happer dans cet univers de l'autocritique, de la autodérision et de l'humour qui fait un bien fou.
Bravo ! Un petit régal ! À glisser sous le sapin de Noël au côté de la BD Zaï Zaï Zaï Zaï : duo gagnant.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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J'ai passé un très bon moment avec Adrien durant ce repas de famille. J'ai même ri aux éclats. Il est vraiment sympa cet Adrien, je lui souhaite sincèrement que Sonia revienne.
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