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3,63

sur 2775 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il faut avoir un talent certain pour réussir, en assez peu de pages finalement, à m'hameçonner manu-militari avec l'autobiographie virtuelle et survitaminée  d'un quarantenaire en rupture de relation amoureuse qui se voit confier une mission dantesque, celle de prononcer ‘Le discours' lors du prochain mariage de sa soeur (et de son futur beau-frère évidemment).

Cette demande si inattendue de la part de ce fameux futur beau-frère va plonger notre narrateur survolté, Adrien de son prénom, dans une introspection abyssale ou apparaitront dans une suite ni logique ni mathématique :

-Un accroche serviettes en forme de…bite (!),
-Une aversion pour les poivrons et les…encyclopédies,
-Des stylos pas bénins pour…le Bénin,
-Une inquiétante et envahissante armée de…sarouels,
-Du jus d'oranges maternel à vertus …thérapeutiques,
-Une liste qui pourrait compromette un premier rendez-vous…amoureux,
-Une fourchette qui…grince,
-Un chauffage au…sol,
-Un tailleur de pi…erres,
-Laïka, la première chienne envoyée dans l'espace par…les soviétiques,
-La Chenille (en voiture les voyageurs…) de la …compagnie créole,
-Le permafrost en décongélation…inquiétante,
-Le sosie officiel de…Herbert Léonard,
-Des chaussettes sur le radeau de la…méduse,
-Un CD de Claude Barzoti piqué à la…FNAC,
-Un jour sans fin et l'inspecteur…gadget,
-Un arbre à voeux garni de petits mots pas forcément…avouables,
-Le pouce de Jean Seberg sur sa bouche à la fin de ‘à bout de souffle' de…Godard,
-Une tarte poire-chocolat pas suffisamment…tourée (?),
-L'horoscope de Marc Angel dans…'Femme actuelle'
-Un vélo rouge sans…petites roues.

Le tout est articulé autour d'un point d'exclamation (!) en guise de fil rouge (comme le vélo sans petites roues), le point d'exclamation qui clôturait le SMS qu'il vient d'envoyer (à sa petite amie partie…‘aux champs') et dont il se demande si le choix de cette utilisation était véritablement le bon et la panique prend le dessus !!

Le temps d'une soirée, d'un repas familial même, se déroule la pelote de la vie d'Adrien qui lui met les nerfs dans ce même état pour avoir utiliser instinctivement un signe de ponctuation qui risque de faire dévier le sens initial de son court SMS jeté comme un pont entre deux rives à celle dont il ne cesse de penser.

L'heure est grave !

Avec une frénésie et un singulier nombre de mots à la minute (on imagine forcément le texte lu à voix haute), on se laisse glisser sur le toboggan glacé et pentu de ce passé proche comme glisserait un bijou précieux précipité malencontreusement dans la tuyauterie vertigineuse et aseptisée d'un gratte-ciel surdimensionné de Dubaï : Il y a URGENCE !

C'est VITAL !

On souffre avec Adrien de l'effroi qui l'englouti d'avoir pu se faire mal comprendre de l'élue de son coeur qui, lui semble-t-il, palpite pour d'autres mirettes que les siennes et qu'il veut reconquérir, toutes affaires cessantes.

C'est drôle, c'est fin (et ça se mange sans faim lors de ce dîner sans fin), c'est écrit au cordeau (quelle idée, au stylo c'est plus simple), ça tire dans tous les sens et cela donne une lecture truculente où on retrouve immanquablement au moins une situation que l'on a soi soi-même vécue, un jour.

Bon, j'avoue quand même qu'à la fin, la narration souffre d'un certain effet de répétition mais n'est-ce pas ce qui nous arrive quand notre esprit tourne en boucle ?!

Une lecture addictive et distrayante, bienvenue en cette période de pré-fêtes (mais pas de police) où l'ambiance environnante sature un peu d'actualités anxiogènes.

Je vous livre donc ici mon commentaire que j'espère n'être pas trop un discours lénifiant comme le sont, généralement, ceux que l'on entend dans les mariages !
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L'auteur transforme un simple repas dominical en un parcours du combattant de l'amoureux transi. le texto qu'il vient d'envoyer tente peut-être sa dernière chance. Alors, a-t-il utilisé les bons mots, la bonne ponctuation ? Ses inquiétudes se mêlent au monologue verbeux de son beau-frère.
L'auteur joue avec dextérité avec ces sujets de conversation qui en imposent, mais interdisent tout échange. En revanche, j'ai regretté de ne trouver aucune tendresse envelopper le jus-d'orange-solution-miracle de la mère, ou les clins d'oeil du père jugés pathétiques.
Après avoir critiqué la vanité de tout échange, le livre s'éteint sur un monde creux. Avec humour certes !
Un bon moment de détente.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Attention, ceci est un objet « littérire » : risque assez élevé de déclenchement de crises de rires.
Donc évitez de lire en catimini à proximité de votre conjoint ou conjointe qui tente de s'endormir.
Voilà en tout cas longtemps que je n'avais pas autant ri. Et quand on y pense, on lit bien plus souvent des histoires tristes, tragiques. C'est à se demander si faire pleurer dans les chaumières est plus vendeur ou plus facile que de faire rire. le rire est une affaire très sérieuse.
Mon dernier très bon souvenir littérire remontait à Qui a tué l'homme-homard de J. M. Erre.
Là, on a vraiment l'impression de lire un sketch. le personnage principal ? Un homme qui oscille entre la réalité et ce qu'il souhaiterait être la réalité. Parce qu'il vit des moments difficiles : le déjeuner dominical chez ses parents, qui le renvoie à ce qu'il n'a pas encore réussi dans la vie. Et ce qu'il n'a pas réussi dans la vie, à savoir sa vie de couple, est mis en exergue par le mariage prochain de sa soeur, où il a été volontaire désigné pour un discours. Entretemps, il gamberge. Sur sa petite amie qui a demandé une pause, peut-être à cause du beau Romain, avec sa guitare et cette la douleur ancienne au fond des yeux qui fait se pâmer les filles et qui rappelle un peu le blond des sketchs de Gad Elmaleh.
A quel moment les choses ont bien marché dans son couple, à quel moment ce qui était mignon est devenu insupportable. Et puis ses parents qui ne changent pas, avec sa mère qui soigne tout au jus d'orange. L'univers de son enfance et ses défaillances lui reviennent en pleine figure pendant ces déjeuners immuables, alors que lui tente de s'en extirper. C'est extrêmement bien rythmé. C'est bien écrit aussi. Car parfois les écrivains confondent rires et langage bas de gamme. Les références littéraires et musicales sont tout à fait bien placées. Mon petit chouchou : la séquence avec l'album Sticky fingers. On n'aurait pas pu choisir un album plus opportun.
Bref, c'est un vrai moment de détente, de rire et de dissection fine et précise, d'une relation de couple entre les doutes du début et les doutes de la peut-être fin.

Alors faut-il le lire ? Ah oui ! Ne passez pas à côté. C'est bon pour la santé. Pour ceux qui souhaitent se documenter plus sérieusement au niveau du rire, je recommande également le fameux Rire d'Henri Bergson. Et Qui a tué l'homme-homard de J. M. Erre.

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N'ayant toujours pas lu ce fameux Zaï zaï zaï zaï qui semble si formidable qu'il figure sur le bandeau et de ce roman et de Figurec (que j'ai lu l'année dernière et fort apprécié), je me suis attaqué avec gourmandise au Discours, paru en 2018.
Et je n'ai pas été déçu. Fabrice Caro utilise la même recette que dans son roman précédent (Figurec, donc, qui datait de 2006, donc il prend son temps et s'occupe plutôt de BD) et cela fonctionne : humour, dérision, ironie mordante, regard impitoyable sur son personnage principal et rythme bien marqué. Les piques valsent, les remarques judicieuses ou exagérées, selon, fusent.
L'auteur dresse le portrait d'un personnage déprimé et déprimant, mais si amusant. Et si proche de nous par certains côtés (pas tous, hein, sinon, on pourrait s'inquiéter). Plusieurs fois, pendant cette lecture, je me suis surpris à opiner du chef.
Alors l'accumulation pourrait lasser, mais le roman est suffisamment court pour nous empêcher de saturer. Et l'alternance entre les différentes versions du discours, toutes plus drôles les unes que les autres et le désespoir amoureux du narrateur maintiennent l'attention. Il reste donc après cette lecture un sentiment plaisant et un léger sourire sur le visage.
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Une petite lecture sympa à intercaler entre 2 pavés ou livres plus sérieux ! Adrien, la quarantaine, est de retour chez ses parents pour un dîner de famille avec sa soeur et son futur beau-frère. Mais au delà de la routine habituelle des relations familiales, rien ne va plus : alors qu'il guette désespérément un texto de son amoureuse ou ex-amoureuse, Sonia, ne voilà-t-il pas que son beau-frère lui demande de préparer un discours pour le mariage de sa soeur ?
On retrouve dans ce roman l'humour caustique du dessinateur de BD FabCaro. Je m'attendais au départ à un livre beaucoup plus gai (les critiques en 4e de couverture promettant des éclats de rire) mais on est plutôt dans l'ironie désabusée et la critique subtile mais acerbe. FabCaro a le chic pour mettre le doigt pile où ça fait mal et décortiquer en quelques mots tous les non-dits et routines absurdes de nos relations familiales. Petit à petit, ce repas prend des airs de tragédie grecque avec ses répétitions qui n'en finissent pas (les différentes variantes toutes plus improbables les unes que les autres du discours qu'Adrien ne fera pas), l'attente désespérée du texto libérateur de Sonia qui prouvera qu'un lien subsiste peut être encore entre eux et la rupture soudaine de toutes les traditions quand maman sert une tarte aux poires au lieu du sempiternel gâteau au yaourt.
C'est une lecture agréable et distrayante que j'ai trouvé plutôt douce-amère : difficile de ne pas en sortir légèrement déprimé quand l'auteur décortique la fragilité de nos relations et les malentendus qui s'accumulent au fil des années même entre les personnes qui s'aiment le plus.
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J'ai adoré cet humour décalé et l'autodérision avec laquelle l'auteur traque les petits travers de chacun. Chacun s'y retrouvera.
A lire sans complexe.
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Beaucoup d'humour et de tendresse dans ce roman où un quadragénaire désabusé se questionne en attendant un texto qui n'arrive pas. Comme tous les textes de Fabrice Caro, un délicieux moment !
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Au moins trois années que ce roman m'attendait sur une étagère, j'avais toujours remis sa lecture à plus tard, je ne sais pourquoi.
Dès les premières lignes, j'ai su que j'allais adorer Adrien, le narrateur. Presque quarantaine, célibataire depuis que Sonia a décidé de faire « une pause », il dîne chez ses parents en compagnie de sa soeur et de son futur époux. Lorsque son père et Ludovic, son beau-frère, lui demandent de préparer un discours pour le jour du mariage, notre Adrien n'ose pas dire que c'est insurmontable pour lui. Et cette difficulté à s'imposer, à s'opposer, à simplement décliner la proposition (qui s'apparente davantage d'ailleurs à une injonction) va le plonger le temps d'un repas dans une sombre réflexion autour du désastre qu'est sa vie.
Pauvre Adrien, l'invisible de la famille, gauche dans la relation, maladroit et mal à l'aise en toutes circonstances – son quotidien est encore plus douloureux depuis le départ de Sonia (48 jours exactement). Une succession d'anecdotes, toutes plus hilarantes les unes que les autres, brosse le portrait d'un homme discret et romantique mais totalement désemparé en ce qui concerne les relations humaines, qu'elles soient familiale ou amoureuse : sa mère ne l'écoute jamais et, depuis toujours, lui propose un verre de jus d'orange pour soigner tous ses maux ; sa soeur lui offre une encyclopédie à chacun de ses anniversaires ; il a fini par épuiser Sonia à force de crise de panique et autre manifestation de son hypocondrie.
C'est féroce de drôlerie. Pourtant impossible que le lecteur ne se retrouve pas à un moment donné dans le personnage d'Adrien, bien plus profond qu'il n'y parait. Au-delà de la gaucherie du narrateur, c'est bien la complexité du rapport à soi et à l'autre dont il est question ici. Emberlificoté dans des questionnements sans fin – certains oiseux, d'autres plus fondamentaux – Adrien, dans toute son humanité, nous émeut.
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Le premier chapitre me fait littéralement pleurer de rire. Et là je me dis oh punaise, s'ils sont tous comme ça, comment je vais faire pour arriver à lire.
Mais ne nous y trompons pas. Chez Fabrice Caro le rire est jaune.
Lors d'un diner familial, Adrien se trouve subitement chargé de prononcer un discours pour le mariage de sa soeur, alors qu'il est en pleine rupture sentimentale. Et quoi qu'il fasse, il tourne en boucle sur ce sujet.
Roman de l'angoisse existentielle, de l'échec, de l'amertume, de la panique, du petit vélo dans la tête. Il y a forcément une anecdote dans laquelle on se reconnait. Les romans de Fabrice Caro sont faits des vrais problèmes de la vraie vie, c'est pour cela qu'ils sont si touchants.
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Un texte court, très drôle, qui nous raconte un repas de famille, du point de vue d'Adrien, à qui son beau-frère demande de faire un discours pour le mariage de sa soeur.
Déprimé, la quarantaine, un peu timide et pas très à l'aise en famille, Adrien n' pas du tout envie de déclamer ce discours. Il va en imaginer plusieurs versions, entre le gigot et la tarte, tour à tour émouvantes, cyniques ou humoristiques.
Il a autre chose en tête. C'est qu'il attend un texto de son ex et s'impatiente. Il tergiverse sur ce texto, sur le discours, et sur tous les petits détails, les petites manies de sa famille et le cadre très encadré de ce repas au cours duquel il joue un rôle.
On est dans sa tête, on suit le fil de ses pensées, de ses réflexions, une chose en amenant une autre.
A la manière d'un one-man show, Fabcaro nous livre un texte plein.d'humour, qui se lit d'une traite. Pour ma part, j'ai beaucoup ri. Mais l'humour étant difficilement partageable et très subjectif, chacun se fera son avis.
C'est un petit texte sans prétention, qui n'a rien de romanesque. Ne le lisez pas pour son scénario mais plutôt pour passer un bon moment entre deux lectures.
J'ai écouté le texte dans sa version audio, lu par Alain Chabat et je me suis bien marrée !
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