Pour revenir à Nantes, j'ai aimé la description de la ville, j'ai retrouvé les lieux que j'avais visités, et ce fameux « tram » qui permet de parcourir la ville et fait gagner un temps fou. Mais Mary Lester n'est pas à Nantes pour constater la modernité de l'infrastructure. Elle est là, à la demande du commissaire Graissac, qui lui-même avait fait la demande au commissaire Fabien, parce qu'un tueur en série sévit à Nantes. Oui, vous avez bien lu ! Trois victimes ont été poignardées avec une arme d'un autre temps, une arme discrète, une arme qui me fait penser (l'imagination vagabonde) à un crime commis dans les années 20, un crime qui, en dépit de la violence du geste, semble commis par une femme – enfin, ce n'est que mon point de vue de lectrice. Il faut absolument que le coupable soit trouvé, la Folle journée arrive ! Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est LE rendez-vous annuel nantais pour les adorateurs de musique classique, mettant chaque année à l'honneur un compositeur. Il ne faut surtout pas que le public panique, il est difficile de garder une telle information secrète.
Alors Mary, et son inséparable Fortin enquêtent. Mais l'on ne peut pas dire que le capitaine Leroux soit ravi de la voir ici (Fortin, passe encore). D'un, c'est une femme, de deux, Leroux est efficace, ce n'est pas le problème, or il est un policier d'un autre temps, avec d'autres méthodes, et si certains sont ravis que les policiers aient des « cousins », d'autres se demandent aussi jusqu'où il faut aller pour s'assurer de leurs services, de leur loyauté, sur quoi il faut fermer les yeux. Je vous semble dure ? La fin justifie les moyens ? Pas toujours. Et, pour en revenir à l'enquête, Leroux coince le coupable, enfin, du moins, il coince un coupable, un homme qui s'amusait à piquer des femmes (et uniquement des femmes) dans les transports en commun. La première victime était un homme. Mais Leroux est tellement content d'avoir bouclé l'affaire qu'il se questionne peu (et pourtant, des questions, j'en voie à la pelle) – par contre, il compte bien cuisiner « son » coupable. Las, pas de chance, un autre meurtre est commis, et ce n'est pas par une personne qui voudrait disculper le suspect (oui, je spoile un peu). Etre un policier sur de ses certitudes et de ses a priori, près à rouler des mécaniques et à glisser des peaux de banane sous les pieds de ses coéquipiers plutôt que de collaborer avec eux, cela peut avoir des conséquences, ai-je vraiment besoin de le préciser ?
Enquêter sur les victimes, leur passé, leur personnalité, meilleur moyen que l'on peut trouver pour chercher véritablement qui a pu les tuer. Leur point commun ? Personne ne les regrette ! Je n'irai pas jusqu'à dire que certains se réjouissent, mais presque ! Pourtant, deux d'entre eux faisaient un métier qui les mettaient aux services des autres (ANPE, l'ancêtre de pôle emploi pour l'un, assistante sociale pour l'autre). A se demander si ces deux-là n'ont pas choisi leur métier pour exercer un petit pouvoir sur les autres – et je salue au passage, même s'ils ne me liront pas, les assistants sociaux qui se sont succédés dans mon établissement scolaire et qui ont tous fait un travail formidable (oui, nous avons eu un assistant social, le masculin l'emporte donc).
Alors, le final est un peu abrupt, mais, au moins, il y a un final, et le lecteur saura tout ce qu'il y a à savoir.
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