Un essai de philosophie morale très intéressant et original, qui retrace l'histoire des grands philosophes de la philosophie morale, pour proposer sa propre vision de la vie. L'auteur a mené des recherches sur trois continents, et développe trois concepts : les formes de vie, les éthiques de la vie et les politiques de la vie. Une excellente introduction qui laisse entendre un déploiement brillant. La vie est montrée comme définie de multiples façons, et l'auteur veut faire une synthèse en abordant la vie à la fois comme biologique et biographique. La lecture est agréable, le propos est renforcé par des exemples et une expérience dans la médecine et l'humanitaire, rare chez des philosophes. Les arguments sont très convaincants et ancrent la théorie dans du réel bien concret, dans notre actualité la plus proche (celle de migrants mal accueillis). le concept clé est celui de l'inégalité. La vie abstraite semble sacrée, mais une vie concrète n'a pas la même valeur que celle de son voisin – preuves à l'appui. La hiérarchie des vies permet de stigmatiser et discriminer certains groupes, de leur faire violence. L'auteur d'écrit l'avènement de la « biolégitimité » : l'éthique de la vie a changé, et aujourd'hui c'est la vie « biologique » qui est placée au-dessus du tout, on constate un déclin de la vie « politique et sociale ». L'auteur termine sur le nécessaire engagement du travail critique du philosophe, qui doit montrer les inégalités. Un essai original, un auteur à découvrir.
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Dans « La Vie. Mode d’emploi critique », l’anthropologue se penche sur l’inégalité concrète des existences. Sans convaincre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
L’auteure de la "Condition de l’homme moderne" distingue en effet le travail, qui est le moteur biologique du principe de subsistance, de l’oeuvre et de l’action, qui correspondent à l’appartenance au monde et aux relations entre les êtres humains, respectivement, et donc en dernier ressort au politique. Or, regrette Arendt, la modernité se caractérise par la place croissante du biologique et le déclin progressif du politique. (p. 115)
Les deux manifestations de la vie – la matière vivante et l’expérience vécue – sont donc intimement liées dans une tension entre la structure biologique commune à tous les êtres humains et l’existence subjective singulière de chacun d’eux. (p. 40)
Mouvement cyclique naturel des événements de ce monde, biologie et biographie : telles sont les deux séries qui font de la vie cette entité à la fois surdéterminée dans sa dimension matérielle et indéterminée dans son déroulement. (p. 21)
La biopolitique est une politique de la différence qui se légitime dans le langage de la biologie. (p. 115)
Didier Fassin, professeur du Collège de France sur la chaire Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines, introduit son cours de l'année 2023-2024 : La faculté de punir
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