(1477, mort du Téméraire) - Sur la (Franche-Comté), sitôt son maître mort, ce fut une ruée confuse de prétendants : le roi et l'Empereur, l'archiduc Sigismond, l'évêque de Bâle et les Cantons suisses. Les uns voulaient le tout ; les autres se contentaient d'avance d'une partie. Les comparses écartés, trois grand acteurs, seuls, restèrent en présence : Louis XI, Maximilien, les Suisses. Tenant la proie, ces derniers avaient l'avantage. Lorsque Louis XI allait mettre la main sur les deux Bourgognes, ils lui répondirent incontinent, le 30, qu'occupant le pays, ils entendaient le garder. Mais Maximilien s'étant mis sur les rangs, Messieurs des Ligues, bientôt changèrent de sentiment ; ils se firent de compétiteurs arbitres, ou mieux courtiers : leur conquête lut promise au plus offrant - et, pendant trois ans, ce fut une lutte d'enchères passionnée. D'abord Louis XI l'emporte, enlève l'affaire pour 100.000 florins. Maximilien riposte, offre 150.000 : à lui la Comté. Mais il paie en promesses et les Suisses sont « gens de Saint-Thomas » ... Louis XI revient à la charge et, lorsqu'il meurt, son successeur hérite des deux Bourgognes.
1996 - [Science de L'Histoire n° 24, p. 36]
… tous les plateaux qui d’Ornans à Saint-Hippolyte, entre le Doubs et la plaine suisse, étendaient la monotonie de leurs champs pierreux, semblaient former à l’écart des routes comme un bloc massif ; la vie circulait autour d’eux sans les pénétrer. (…) Par contre, deux chemins anciens mettaient en relations villages jurassiens et villes suisses : l’un reliait Saint-Hippolyte à Valangin par Maîche, Charquemont, Blancheroche, Maison-Monsieur, la Chaux-de-Fonds ; l’autre unissait Morteau à Neuchâtel par Montlebon, les Ponts-de-Martel et la Tourne.
1844 - [Science de L'Histoire n° 24, p. 73]
L'Étrange défaite
Marc Bloch
Éd. Gallimard
Collection Folio, n° 27. Histoire
« Les Allemands croyaient à l'action et à l'imprévu. Nous avions donné notre foi à l'immobilité et au déjà fait. » « le naufrage de la France » a écrit De Gaulle dans ses Mémoires de Guerre… Avons-nous aujourd'hui pleinement conscience de ce qu'a été l'effondrement de 1940 ? Rien n'égale le livre de Marc Bloch devenu un grand classique que tout Français devrait avoir lu. Né en 1886, agrégé d'histoire et fondateur avec Lucien Febvre des fameuses Annales, cet ancien combattant de 14-18 a la France chevillée au coeur au point de s'engager volontairement dans les combats de 1940 puis dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo, il est fusillé le 16 Juin 1944 ; le manuscrit de L'étrange défaite, sauvé de justesse, ne paraîtra qu'en 1946. Longtemps confi dentiel, il faut attendre les années 70 et les travaux de Paxton pour qu'il sorte en poche et devienne un texte reconnu et incontournable. Toutes les causes et les responsabilités du désastre sont pointées et passées au crible avec un fulgurant esprit de synthèse : incapacité du commandement et carences des stratèges de l'armée, mais aussi déclin culturel d'un pays qui ne sait plus enseigner son histoire au point d'être incapable de regarder les réalités et de les analyser. Marc Bloch est la fi gure exemplaire de l'intellectuel combattant !
BD
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