Dans ce recueil , qui est une relique de l'époque ou on écrivait "Mort aux Vaches" et "Vive le Québec Libre" sur les murs de Montréal, Jacques Ferron règle ses
contes avec deux anciens amis (Frank Scott et
Gerard Pelletier) ainsi que le Bon Dieu et la Vierge Marie. C'est assez infect.
Le cible des "
Confitures de Coings" est Frank Scott qui, en plus d'être poète, était professeur de droit de l'université McGill et un des fondateurs du CCF (aujourd'hui le NPD) un parti socialiste. Scott a convaincu Ferron qui était communiste de se joindre au CCF. Après Ferron croyait qui s'était laissé séduire par le Diable. Frank Scott (qui devient le policier Frank Archibald Campbell dans le roman) donne un très solide coup de poing lors d'une manifestation à Jacques Ferron (
François Menard) et l'amène devant le juge Pax Plante (ou Ponce Pilate). Ferron-Menard accepte le marché proposé par Ponce Pilate - Pax Plante. Il plaide coupable en échange d'une sentence suspendue. Alors Ferron-Menard gagne sa liberté au prix de son âme. Pour regagner son âme, il va quelques années après tuer
Scott-Campbell avec de la confiture coings empoisonnée.
Publié deux ans après la Crise d'Octobre 1970, "Les
Confitures de Coings" présente une thèse légitime. La Crise a été déclenché par l'enlèvement d'un diplomate britannique par une cellule indépendantiste Scott a appuyé la réplique du gouvernement Trudeau qui a été d'imposer la loi des mesures de guerre et d'incarcérer 497 personnes qui n'avaient absolument aucun lien avec l'enlèvement. Malheureusement Scott en tant qu'expert juridique a appuyé les actions du gouvernement Trudeau. Ferron alors avait raison de se sentir trahi par son ancien ami. Par contre c'était idiot de sa part de croire en 1972 que l'on tourne le dos à la vertu quand l'on quitte le parti communiste.
"Les
Confitures de Coings" a certainement quelques bonnes qualités. Les autres textes dans le recueil n'ont rien de bon. "
Papa Boss" est absolument immonde. L'attaque contre
Gérard Pelletier n'a pas la moindre mérité. Les seuls défauts de Pelletier étaient d'être Catholique et membre du Cabinet de Pierre Trudeau. Les commentaires que fait Ferron à l'égard de Dieu, Jésus Christ et la Vierge Marie sont excessivement vulgaires. Bref, "
Papa Boss" est un des oeuvres qui donne une mauvaise image à la mécréance.
J'ai eu un grand plaisir à lire ce volume qui m'a fait revivre ma jeunesse. Les jeunes lecteurs nés au vingt-et-unième siècle seront mieux de lire d'autres ouvrages qui représentent mieux le génie de Jaques Ferron que"Les
Confitures de Coings" qui est par endroits affreux.