Dans le cerveau du tueur : Monique Olivier - Michel Fourniret

Tout commence en 2003, quand le père d'Estelle Mouzin téléphone à TF1 pour leur prévenir que sa fille de 9 ans a disparu.
Ce sera le début d'une affaire sordide que l'on va malheureusement découvrir, parce qu'Estelle n'est pas la première. On va finir par découvrir que l'auteur de ces abominables meurtres n'est autre que Michel Fourniret et que sa dernière femme, Monique Olivier y joue également un sale rôle.

Dans ce livre l'auteur nous raconte l'enquête qui y a été menée et comment la juge ainsi que sa greffière ont essayé de rentrer dans la tête du tueur en série avec l'aide d'une profileuse et d'un gendarme. Pour que le tueur avoue d'autres de ces crimes, parce évidemment un tueur en série aime jouer mentalement avec les enquêteurs et ne dévoile jamais tout !
L'histoire est racontée de tel qu'on a l'impression d'assister littéralement à l'enquête et c'est ce que j'adore retrouver dans un true-crime.
Le fait que ce tueur a sévi en France ainsi qu'en Belgique rend l'histoire d'autant plus difficile.
Comme tout le monde, j'avais entendu le nom de Fourniret à la télé mais je ne m'y suis pas vraiment beaucoup intéressé, surtout après l'affaire sordide de Dutroux en Belgique je pense que je n'avais à ce moment-là plus envie d'entendre parler d'un tueur d'enfants ! C'est donc à travers ce livre que je redécouvre toute cette affaire et je dois dire qu'on a du mal encore maintenant à se dire qu'un tueur en série a frappé pas loin et que la réalité dépasse fortement la fiction !
Maintenant il est clair que ce livre regorge de sensationnalisme, mais c'est logique quand on sait qu'il a été écrit par une journaliste.
Mais voilà pour moi ce livre fait partie des excellents du genre et moi qui préfère les true-crime américains, ici on n'est pas loin du tout !

Dans le cerveau du tueur, L'affaire Michel Fourniret - Monique Olivier est le récit détaillé de quatre années d'enquête menées par la juge Sabine Kheris et sa greffière Valérie Duby, seize ans après la disparition de la petite Estelle Mouzin, alors âgée de 9 ans, en janvier 2003. Un « cold case », mais ce n'est pas le seul dans cette histoire…

Avec le concours d'une profileuse, les deux femmes vont s'atteler à la tâche
Persévérance et opiniâtreté seront leurs seules armes lors des innombrables face-à-face avec l'un, puis l'autre des deux pervers.

La journaliste d'investigation Michelle Fines relate comment se sont rencontrés ces deux cerveaux détraqués. Comment Monique Olivier acceptait d'assister Michel Fourniret, lui fournir des alibis et l'aider à se débarrasser des corps. Étayée d'extraits d'auditions, de correspondance et de photographies, la journaliste retrace la chronologie des faits, de 1986 à 2003 : 17 années d'atrocités perpétrées par « l'Ogre des Ardennes » et sa compagne.

Un récit glaçant, qui pointe au passage les faiblesses de l'appareil judiciaire français, notamment face aux « cold cases » non élucidés.

Attardons-nous un instant sur la couverture, qui symbolise la complicité machiavélique du couple et le travail de patience des enquêteurs pour reconstituer les faits et pénétrer « dans le cerveau du tueur ».
Mais le puzzle demeure incomplet…

Michel Fourniret est décédé à Fresnes en mai 2021.

Il aurait 35 crimes à son actif (assassinats, viols, enlèvements ou « simples » tentatives) ; à ce jour seulement 13 ont été élucidés.

Le procès de Monique Olivier se tiendra devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre, du 28 novembre au 15 décembre prochains.
Seule sur les bancs des accusés, ce sera à elle de livrer les réponses aux proches des victimes toujours dans l'attente de pouvoir faire leur deuil.

Arrêté lorsque j'étais adolescente, j'ai souvent entendu le nom de Fourniret mais sans en connaître véritablement l'histoire. Ce livre m'a encore plus ouvert les yeux sur l'horreur humaine. Michelle Fines nous dépeint avec précision l'enquête menée par deux femmes, la juge Sabine Kheris et la greffière Valérie Duby qui petit à petit, vont réussir à démêler le vrai du faux et à acquérir des informations précieuses. Et à côté de ça, de nombreuses personnes gravitent au fil des époques et des découvertes. le couple Fourniret/Olivier a sévi pendant tant d'années que l'enquête est complexe et pleine de détours.

La lecture de ce livre est troublante, parfois glaçante et étonnamment, ce n'est pas forcément les détails les plus crus qui marquent le plus. La personnalité de Michel Fourniret et Monique Olivier est très dérangeante et certains propos m'ont glacés le sang. Un énorme bravo à toutes les personnes qui face à eux, ont mis leur patience à rude épreuve afin d'obtenir des informations, quitte à les ménager et leur parler comme si tout était normal. Je n'imagine pas ce que l'on ressent face à de telles personnages lorsque l'on a connaissance de toutes les atrocités commises.

Ce livre, c'est aussi des années d'errance, des collaborations pas toujours efficaces, des polices avec des moyens et des pouvoirs complètements différents qu'elle soit de France ou De Belgique, des indices qui passent à la trappe, des pistes qu'on ne préfère pas suivre, des incohérences, des incompréhensions, des visions différentes. Alors évidemment quand tout est résumé, il est aisé de voir les failles mais sur le coup, est-ce que le lien était finalement si visible ?

Michelle Fines est journaliste indépendante et réalisatrice de documentaires. Elle est la première à avoir eu Eric Mouzin, le père d'Estelle, au téléphone, au lendemain de sa disparition le 9 janvier 2003. Un fait qui marquera sa carrière et sa vie familiale. Par la suite plusieurs de ses documentaires télévisés seront consacrés à Michel Fourniret, l'ogre des Ardennes, qui a avoué 11 meurtres et est suspecté dans 21 autres affaires de disparition. Sa complice, Monique Olivier, a fini par évoquer leurs rôles respectifs dans la disparition d'Estelle Mouzin. Michelle Fines revient sur l'enquête menée par deux femmes, le juge Sabine Kheris et la greffière Valérie Duby. Ensemble elles parviennent à mettre Fourniret et Monique Olivier en confiance, à entrer dans leur tête pour leur arracher des aveux. Ces confessions premettront de résoudre trois affaires : celles d'Estelle Mouzin, de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish.

Comme souvent dans ce genre de livre qui se veut un rappel des faits doublé d'un témoignage sur le travail de la justice, l'ensemble est assez opaque, un peu « fouillis » car on alterne diverses périodes sans suivi chronologique, ce qui est assez perturbant à la lecture. Mais cela n'enlève rien au réalisme du récit, car effectivement, on a l'impression de suivre « l'équipe » sur les pas du couple diabolique, et certains passages (même nombreux à vrai dire) sont glaçants. Dans sa cellule de prison Michel Fourniret joue passionnèment aux échecs et écrit sur tous les supports à sa disposition. Dans ces écrits, il livre des indices sur ses crimes et invite les enquêteurs à un jeu de piste des plus retors. Nous ne sommes pas dans le Silence des agneaux ou dans Seven mais dans la réalité de la prison d'Ensisheim en Alsace. Un Fourniret très imbu de lui-même, pétri de perversion, sème ses « petits cailloux » qu'il laisse à la perspicacité de la juge.

De l'opiniâtreté des enquêteurs qui ont avec les moyens du bord tenté de pousser à bout la coriace et manipulatrice épouse du tueur. Une femme qui tant de fois s'est défendue d'avoir participé aux crimes commis par son époux, mais qui joue à Qui est-ce ? avec une co-détenue, tentant de lui faire découvrir laquelle de leurs victimes se cache derrière tel portrait. Entre les récits des méthodes adoptées pour traquer leurs proies, la cruauté de leurs actes, Monique Olivier joue t-elle là aussi un jeu pervers qu'elle emprunte à son époux? Devant un tribunal, à la fin de sa vie, enfin, Michel Fourniret s'effondre, il n'est plus que l'ombre de l'ogre, mais joue t-il un jeu là encore? Glaçant et sidérant de savoir que ce genre de personnes existent. Ces deux-là, ces époux diaboliques, ont bénéficié des râtés d'une justice qui il y a encore peu, ne croyait pas aux tueurs en série français… Cette enquête hors-norme a eu le mérite de servir de point de départ à une grande réflexion sur le système judiciaire, à une remise en question dont on commence peut-être à connaître les effets aujourd'hui…

A lire.

Je remercie les Editions Fayard et Netgalley pour cette lecture très instructive.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...

Qui n'a jamais entendu parler de l'affaire Fourniret ?

Me voici, pour un retour qui est encore sur une affaire affreuse et qui a fait couler beaucoup de tristesse et d'encre.

Michelle Fines vient nous dévoiler par le biais de son livre, l'enquête ainsi que la traque faite à ce couple, "Dans le cerveau du tueur" aux editions fayard.

* Ici, l'auteure nous propose de plonger dans cette enquête hors norme, de 17 ans d'atrocités, où encore de nombreuses questions restent sans réponse car " l'ogre des Ardennes " est mort avant d'avoir livrer tout ses secrets et à laisser derrière lui de nombreuses familles, encore dans cette infernale spirale d'attente et de souffrance.

On retrouve un travail remarquable de recherches avec des retranscriptions d'auditions pour nous offrir au mieux une chronologie des faits afin de mieux comprendre.

* Cet homme à l'apparence de vie rangée, un peu rustre, qui d'ailleurs présenté au départ par les médias comme le forestier des Ardennes s'avéra en réalité tout le contraire. Très intelligent et imbu de sa personne , il aimera jouer avec les enquêteurs. Il se comportera comme s'il jouait à un jeu d'échecs, dictera ses règles, pèsera chaque mot qu'il dira et toujours à sa convenance.

Il énuméra d'une froideur déconcertante et détacher ses actes, un vrai monstre!

"Quand on lui demande s'il a eu des remords, il répondra simplement oui pour la première."

Quant à sa femme, Monique olivier, elle donnera l'effet d'une personne effacée et plus fragile. Mais ce récit, vous glacera encore plus le sang au vu de ce que vous allez y découvrir avec une fin totalement terrifiante.

On y apprendra leur drôle de rencontre, qui a commencé par la correspondance. Fourniret avait lancé un appel par le biais d'un journal d'une petite annonce où il recherchait une personne pour échanger avec elle afin de lui rendre une vie un peu plus douce en détention.

Et c'est Monique qui y répondra dont elle deviendra sa femme, sa complice, quelques temps plus tard.

Les enquêteurs belges et français sont de nouveau confrontés à un tueur en série, et comme ils le savent, ce sont des affaires très difficiles à résoudre car bien souvent il n'y a aucun lien entre la victime et son assassin.

On retrouvera malheureusement encore le dysfonctionnement et les manquements de notre système judiciaire, pour ses grosses affaires traitées par nos petits tribunaux avec des juges d'instructions qui changent régulièrement et ne peuvent amener l'affaire au mieux.

"Michel Fourniret et Monique Olivier, c'est le jerrican et l'allumette"

Seule sur les bancs des accusés, ça sera à elle maintenant de livrer les réponses à toutes ses familles de victimes qui restent toujours dans l'attente de pouvoir faire leur deuil. Un nouveau procès est prévu pour la fin de ce mois.