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Michel Deutsch (Traducteur)
EAN : 9782277119487
160 pages
J'ai lu (20/04/1979)
3.73/5   24 notes
Résumé :
Genre : SF
Sous-genres : Fantasmagorique
Parution en vo : 1935

La vie était douillettement provinciale à Alabone (Arizona)., jusqu'au jour où le cirque du Dr Lao vint s'installer sur le champ de foire. Et la parade d'annoncer un spectacle unique : gorgones, licornes, sphynx et autres monstres réellement présents. .. Alors les habitants, gens de bon sens et fort peu doués pour le rêve, vont y voir. Sceptiques, très sceptiques.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« De tous les cirques le plus beau
Est celui du Dr Lao.
Entrez, entrez et vous verrez
Ce dont jamais nul n'a rêvé. »

Le cirque du Dr Lao vient de faire son entrée dans la paisible ville d'Alabone, Arizona, après avoir annoncé sa venue à grand renfort de placards racoleurs. Intrigués, et privés de divertissement depuis longtemps (nous sommes en pleine Grande Dépression), les habitants, toutes origines et tous milieux confondus, affluent pour voir la parade qui ne paye pas de mine, et dont la publicité promet un véritable bestiaire, sirènes, licornes, Sphinx, satyre, Méduse, loup-garou, ainsi que de l'érotisme torride avec des femmes sublimes.
D'abord sceptiques, les habitants se laissent peu à peu gagner par la magie du cirque. Une magie si envoutante que chaque individu semble percevoir quelque chose de personnel dans les attractions, de pénétrant, qui touche à l'intime, aux craintes ou aux désirs les plus secrets…jusqu'à l'acmé, jusqu'à ce dernier numéro, avant que ne disparaisse cette caravane de l'étrange et que la vie des habitants d'Abalone ne soit transformée à jamais.

Une ville, une journée, une galerie de portraits… Charles G. Finney fait d'abord place aux habitants avant de faire entrer la parade du mystérieux Chinois, le Dr Lao, et de son assistant Apollonios de Tyane. le lecteur est frappé par la singularité et la modernité de ce court roman, paru en 1935, qui fait la part belle au cynisme, à l'humour, à la sensualité, aux considérations religieuses. Mais c'est surtout l'écriture de Charles G. Finney qui séduit, la finesse avec laquelle il donne chair à ses personnages, façonnés en quelques lignes grâce à une langue qui les incarne magnifiquement, qu'ils soient correcteur, étudiants membres d'une fraternité, enseignante, ouvriers, hommes, femmes, enfants…
Le cirque du Dr Lao nous offre un spectacle protéiforme servi par un langage qui ne l'est pas moins, qui serpente de personnage en personnage, de monstre en monstre, d'illusion en vérité, de divertissement en bouquet final, sans compter le délicieux dictionnaire en fin de volume. Ce livre est l'un des plus singuliers que j'ai lus, avec Fata Morgana de Kotzwinkle.
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Je pensais que le summum de la dinguerie atteint par Lansdale avec son « drive-in » peuplé entre autre de 2 types fondus l'un sur l'autre et de chrétiens cannibales était inégalable. Mais « le cirque du Dr Lao » n'a rien à envier au drive-in de Lansdale. En lisant le roman de Finney, on se dit qu'en 1935 aussi, il y en avait de la bonne.

Ce roman, le seul de l'auteur traduit en français, est vraiment très étrange. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture très inattendue. Il n'y a pas à proprement parler d'intrigue. le fil narratif, si on considère qu'il y en a un, est très ténu : le cirque du Dr Lao s'installe à Abalone, Arizona, les habitants vont visiter les attractions et assister au spectacle, le cirque repart. En réalité, le roman est constitué d'une suite de saynètes toutes plus bizarres les unes que les autres. C'est souvent drôle, toujours inattendu et plutôt très bien écrit (et traduit). Mis à part lorsque l'auteur décrit des personnages noirs, on a peine à croire que ça a été écrit en 1935. J'ai trouvé le style globalement très moderne et certains passages me semblent plutôt osés pour l'époque.

Ce roman inclassable mérite vraiment d'être découvert. Je regrette que les autres livres de l'auteur n'aient pas été traduits en français, j'aurais été très curieuse d'en connaitre la teneur.
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Ce roman est un OLNI !! Ou comment visiter un cirque peuplé d'êtres étranges !!

Livre découvert grâce à la critique très enthousiaste de Tatooa sur Babelio. Je l'ai trouvé à acheter quelques temps plus tard, il a fallu que je cherche un roman court entre deux LC pour l'intégrer à mes lectures en cours.

Le récit est d'un seul tenant, pas de chapitres, uniquement des paragraphes. Nous découvrons ainsi différents personnages et une étrange parade de cirque où personne n'est d'accord quant à sa composition. Cela donne déjà le ton à ce roman et nous fait entrer petit à petit dans l'univers de cet auteur. Vous avez dit fantasmagorie ? Peut-être bien…

Ce roman se lit sans problème et on visite avec différents habitants d'Abalone, Arizona, ce cirque du Dr Lao. Chaque être étrange a son histoire et en même temps, on se laisse porter sans soucis par son récit où on croise différentes mythologies et les avis pas toujours éclairés des différents habitants. A la fin, nous avons même un récapitulatif de 20p des différents personnages masculins, féminins, des animaux, des villes et des divinités qui sont cités dans cette histoire avec quelques informations supplémentaires suivant les cas ainsi qu'une liste de questions dont nous n'avons pas les réponses dans l'histoire. Curieux concept...

Comme vous l'aurez compris, cet OLNI est une excellente découverte pour ma part. Ce roman a été écrit en 1935 et il est le seul livre traduit de cet auteur. C'est bien dommage car je n'aurais pas été contre d'en découvrir d'autres, son imagination est très originale et en même temps, son récit est très fourni en détails de tous genres et ce, en peu de pages. Si vous aimez changer d'univers en peu de pages, je vous conseille très fortement de découvrir ce court roman original à souhait.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Dans une petite ville d'Arizona, un étrange cirque débarque. Tout le monde en parle, parce que dans ce patelin perdu, il ne se passe pas souvent grand chose. le Docteur Lao présente une ménagerie d'animaux fantastiques : chimère, sphinx, gorgone, satyre, loup garou…

Et saura-t'on si c'est une homme ou un ours (ou un russe) ?

J'avoue avoir été très étonné du ton étrange de cette lecture, il n'y a pas d'aventure, c'est une sorte d'inventaire fantastique (ou pas, est-ce du chiqué ?), les spectateurs sont tout aussi curieux dans leur banalité, crédules ou incrédules, les êtres fantastiques sont un peu pathétiques, pas très en forme, couvert de vermine. L'ordinaire et le fantastique sont mis en parallèle, c'est un humour absurde et ironique, pas du genre à se tordre les côtes, juste incongru et décalé.
J'en suis sorti émerveillé et décontenancé, heureux d'avoir été surpris par cette farce qui me rappelle Julio Cortazar (Cronopes et fameux), Jorge Luis Borges (Le livre des êtres imaginaires) ou Henri Michaux (Ailleurs)*. le ton est surréaliste, les situations triviales et poétiques se mêlent.

J'aime ce genre de lectures qui nous mènent à rien d'autre qu'à nous perdre entre le rêve et la réalité.

* Ces lectures remontent à très loin, la comparaison n'est peut-être pas pertinente, il faudrait que j'aille fouiller dans les recoins de ma bibliothèque.
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Un ovni littéraire ! La grosse surprise, c'est que ça date de 1935. Si on le sent sur certaines réflexions vis à vis des femmes, dans l'ensemble c'est quand même assez libéré et tout à fait déjanté, à tel point que justement les réflexions sur les femmes surprennent par leur côté vieillot.

Bref, on sort un peu sens dessus dessous de cette série de scénettes toutes aussi farfelues les unes que les autres, mélangeant mythes et inventions totales, scènes d'orgies et leçons de morale, philosophie et délires, poésie et satire, il faut le faire ! Surtout que c'est un premier livre... Quel talent !

La traduction de M. Deutsch est excellente, et suit parfaitement les délires de l'auteur.
La galerie de portraits est divertissante, jusqu'au "catalogue" de la fin qui continue sur le même ton.

Un truc déniché chez mon vendeur d'occasion, que je n'aurais jamais lu autrement, qui se révèle une excellente surprise, et d'un auteur que je ne connaissais absolument pas (après il est difficile de le connaître, il n'a écrit que 7 livres et un seul est traduit en français...) ! Comme quoi on en découvre à tous les coins d'étagères... :)
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Franchement, on ne pouvait pas dire que Me Frank Tull fût un homme tout d’une pièce. Un dentiste lui avait implanté des dents faites à sa mesure. Ayant la vue faible, il voyait le monde qui l’entourait à travers des verres à double foyer. Des verres si contournés que, sans eux, les choses avaient une telle distorsion qu’il ne les distinguait pas. Une plaque d’argent insérée dans sa calotte crânienne protégeait le trou qui y avait été ouvert lorsqu’on lui avait fait l’ablation de sa tumeur cérébrale. L’une de ses jambes était moitié métal, moitié fibre. Elle remplaçait celle de chair et d’os que lui avait donnée sa mère. Son abdomen était pris dans un appareillage à succion qui maintenait sa hernie double et empêchait ses entrailles de se répandre à l’extérieur. Un suspensoir interdisait à ses bourses de se balader à tort et à travers. Un fil de platine remplaçait son humérus gauche. Tous les quinze jours, il allait à l’hôpital se faire administrer une injection tantôt de salvarsan, tantôt de mercure – cela dépendait de la semaine – pour que Spirochaeta pallida ne lui rongeât pas trop l’âme. De temps en temps, on lui massait la prostate et on lui faisait des irrigations pour remédier à quelques autres défaillances techniques de sa machinerie. À l’occasion, on insufflait un gaz dans son poumon plat comme une crêpe, histoire de soulager l’autre. L’une, de ses oreilles était équipée d’une prothèse destinée à rendre les sons quotidiens plus audibles. Dans l’une de ses chaussures – celle de son bon pied –, il avait une voûte plantaire pour soutenir la cambrure. Une perruque dissimulait sa plaque crânienne. Il avait été opéré des amygdales, de l’appendicite et des végétations. Puis de la vésicule biliaire parce qu’il avait des calculs et son cancer des narines avait été cautérisé. On l’avait également opéré des hémorroïdes et du genou : il avait des épanchements de synovie. Il avait besoin de lavements et, de temps à autre, pour lui permettre de respirer malgré ses fosses nasales bouchées, il avait droit à une trachéotomie. Sa tête était maintenue par une minerve à cause de son cou brisé. En outre, il avait par intermittence des ongles incarnés. (...) L’avocat se rangea devant le cirque, descendit de voiture et traversa la rue pour voir les phénomènes.
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Saperlipopette ! s’exclama l’un des inspecteurs de l’hygiène. Je n’aurais jamais pensé qu’il pouvait exister des bêtes comme ça !
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Cette publicité, rédigée en termes amphigouriques, avançait des affirmations qui auraient fait reculer Phinéas Taylor Barnum lui-même. A l'en croire, les artistes de sexe féminin avaient une plastique avec laquelle aucun âge d'or de la beauté ou de la culture physique n'était capable de rivaliser. L'esprit humain ne pouvait imaginer femmes plus ravissantes que celles qui pareraient de leurs charmes le spectacle. Bien que la race des hommes fut faite pour sécréter la grâce féminine tout comme la race des vaches de Jersey est faite pour produire du beurre, il était impossible de procréer demoiselles d'une vénusté plus parfaite que celles dont s'honorait le cirque en question...Non, ce n'était point les plus belles femmes du monde d'aujourd'hui: c'étaient les plus belles femmes du monde depuis l'origine des temps.
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Demain sera comme aujourd'hui et après-demain sera semblable à hier, dit Apollonius. Je vois chacun des jours qui vous restent encore à vivre comme une lente et fastidieuse accumulation d'heures. Vous ne voyagerez pas, n'aurez pas de pensées nouvelles, vous ne connaîtrez pas de nouvelles passions. Vous vieillirez mais sans acquérir plus de sagesse pour autant. Vous deviendrez de plus en plus raide sans avoir plus de dignité. Vous êtes sans enfant, vous demeurerez sans enfant. S'en sont allées la taille souple qui fut la vôtre en votre jeune temps et la singulière simplicité, qui, jadis, séduisit quelques hommes: vous ne les retrouverez ni l'une ni l'autre. Les gens vous parleront, ils viendront vous rendre visite par pitié, et non parce que vous aurez quoi que ce soit à leur offrir. Avez-vous déjà vu un vieil épi de mais qui flétrit, qui meurt mais refuse de tomber et sur lequel, de temps en temps, viennent se poser des oiseaux de hasard qui ne savent même sur quoi ils se perchent? Eh bien, vous êtes cet épi de mais. Je suis incapable de déterminer la place qui vous est impartie dans l'économie de la vie. Ce qui est vivant crée ou détruit selon ses aptitudes et son caprice mais vous, vous ne faites ni l'un ni l'autre. Vous vous bornez à rêver aux choses merveilleuses que vous souhaiteriez voir arriver mais qui n'arriveront jamais. Et vous vous demandez vaguement pourquoi les jeunes, que vous réprimandez à l'occasion pour quelque inconvenance imaginaire ne vous écoutent pas et semblent vous fuir. Quand vous serez morte, on vous enterrera, on vous oubliera, et ce sera tout. Les fossoyeurs vous mettront dans un cercueil impénétrable aux vers et scelleront pour l'éternité l'argile de votre inutilité. Pour ce qui est du bien et du mal, de ce que vous avez créé ou détruit durant votre vie, c'est comme si vous n'aviez jamais vécu. Je ne vois pas la raison d'être d'une telle existence. Elle m’apparaît comme un vulgaire et scandaleux gaspillage.
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Je suis incapable de déterminer la place qui vous est impartie dans l'économie de la vie. Ce qui est vivant crée ou détruit selon ses aptitudes et son caprice mais vous, vous ne faites ni l'un ni l'autre. Vous vous bornez à rêver aux choses merveilleuses que vous souhaiteriez voir arriver mais qui n'arriveront jamais.
(Le voyant à Mme Cassan)
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