Une semaine pour lire un livre : il faudrait remonter loin, très loin dans mes chroniques pour retrouver un tel délai. Il est vrai que deux-trois p'tits bateaux m'ont un peu occupé en parallèle ces derniers jours mais franchement, le livre ne m'a pas aidé non plus.
Tout ce qui est secret, de
Ted Flanagan – traduit par
Alexis Nolent – commençait plutôt bien entre action et atmosphère, dévoilant peu à peu son personnage central, Thomas Archer, ambulancier paramed' intervenu en urgence pour un accouchement ayant mal tourné.
Sauf que le père du bébé n'est autre que John O'Toole, le maire de Worcester dans le Massachussetts, qui brigue le poste de gouverneur et se serait bien passé de ce bâtard politiquement encombrant.
C'est donc Eamon Conroy, son homme de main tout juste sorti de prison, qui à coups de dollars ou de poings, va se charger d'acheter les silences : celui de Julio le binôme d'Archer ou de Lu McCarthy la journaliste autrefois élevée avec Archer.
« Il savait qu'améliorer sa vie, c'était un jeu à somme nulle. Pour que lui gagne, il fallait que quelqu'un perde. »
Pour Archer, l'argent semble insuffisant et c'est la manipulation d'un activiste extrémiste devenant un coupable opportun, qui va permettre de lui régler son compte.
Rien de bien original donc dans cette histoire, qui rapidement tourne un peu en rond et semble se chercher, entre texte au style inégal et flashbacks incessants. Puis finit par se perdre et son lecteur avec.
Je ne peux pourtant pas m'empêcher de penser qu'il y avait là tous les ingrédients d'un bon livre, notamment dans cette ambiance bien rendue d'une ville en perdition, à deux vitesses, où l'on se rattache à ce que l'on peut pour supporter le quotidien.
« A chaque pas, elle se sentait de plus en plus seule, dans un pays qui séparait les solitaires de la meute, et les éliminait, un par un »
Ce sera l'argent sale pour certains, l'espoir du chaos pour d'autres ou un certain mysticisme quand plus rien d'autre ne semble faire effet, à l'image d'Archer et de ses dévotions devant l'enfant guérisseuse Évangeline, pour sauver son propre fils se mourant d'une tumeur loin de lui.
Mais la construction du livre qui se veut ambitieuse, ne fonctionne malheureusement pas dans ce premier roman dont les qualités entrevues me pousseront cependant à lire le prochain.