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EAN : 9782072909603
10 pages
Gallimard (21/03/2020)
4.26/5   17 notes
Résumé :
Le coronavirus est peut-être notre dernière chance. « Il lui avait inoculé le virus redoutable de la vertu », écrit Victor Hugo. Puisse ce virus nous contraindre à cette vertu. Nous avons quelques mois pour ouvrir les yeux, pour nous rendre compte que dans les banques il n’y a rien, que les vraies richesses sont autour de nous, ces géraniums sauvages, ces bourgeons qui éclatent partout, cette lumière unique qui n’existe nulle part ailleurs. Le paradis est partout. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Les jours barbares - René Frégni - Tract de crise n° 8 - 21/03/2020 - Offert gratuitement en période de confinement par Tracts Gallimard - Lu en juin 2020. Lien : https://assets.edenlivres.fr/medias/33/f3588b34210e3f5129f485adfa7eac53a6665a.pdf

Aujourd'hui, nous sommes en déconfinement, mais quand on écoute la radio et la télévision, le Covid-19 est toujours tapi là où on l'attend le moins, petite chose invisible mais tellement ravageuse.

En ce début de printemps, René travaille dans son jardin, quand il fait une pause, il discute avec sa petite chatte "les prés sont d'un beau vert gras, piqués de géraniums sauvages et de minuscules myosotis... Les collines ont encore leur fourrure de renard"

Il nous raconte l'hôpital psychiatrique où il a travaillé quelques temps jusqu'au jour où il n'y est plus retourné, il a fait son sac et s'est posé dans un minuscule cabanon abandonné dans les collines. Il a ouvert un cahier - René Frégni écrit toujours dans un cahier à carreaux - et il écrit, entouré des abeilles et de genêts. Il n'avait plus un sou dit-il, "j'étais pauvre mais libre. Il y a 36 ans que j'écris chaque jour, que je marche et que je fends du bois. Il y a 36 ans que j'évite mes semblables".

Pour lui, l'homme doit disparaître de la terre à laquelle il a fait tant de mal.
"Nous avons massacré soixante pour cent des vertébrés, les baleines, les aigles et les faucons pélerins, le cheval sauvage de Mongolie, le daim de Mésopotamie, l'onyx, les derniers rhinocéros de Java, l'ibis du Japon, la grue blanche américaine, les petits paresseux sont au bord de l'extinction. Nous écrasons tout ce qui est vivant, pour notre jouissance ou pour entasser dans les caves blindées des pyramides de billets de banque".
J'ajouterai que les forêts aussi sont en grand danger, les océans et les mers, les rivières et les fleuves et les neiges éternelles.

Ses mots sont forts, très forts, René Frégni croit à "un soulèvement de tout ce qui est vivant face à notre impérialisme cynique et aveugle".

La nature dans son ensemble n'a pas besoin de nous, mais nous avons besoin d'elle.

"Nous avons quelques mois pour ouvrir les yeux, pour nous rendre compte que dans les banques il n'y a rien, que les vraies richesses sont autour de nous, ces géraniums sauvages, ces bourgeons qui éclatent partout, cette lumière unique qui n'existe nulle part ailleurs".

L'auteur a fait le choix il y a 36 ans de vivre de peu, de profiter de cette belle nature chaque jour, chaque instant de sa vie est précieux. Il a compris qu'il ne faut pas perdre une seconde de ce temps, que c'est là le vrai bonheur. Je pense qu'il a pu choisir ce mode de vie grâce à son écriture, mais si tout le monde avait la possibilité de faire comme lui, qui labourerait les champs, produirait le blé, ferait le pain, enseignerait aux enfants et aux jeunes, soignerait les gens... Il y a la campagne, mais il y a aussi les villes et la vie n'y est pas pareille.

Il a eu raison de pousser un grand coup de gueule, d'essayer de frapper les esprits bornés et égoïstes. Mais va-t-on l'écouter, nous écoute-t-on ? Je suis très très pessimiste.

Ce soir, sur la chaîne de TV La trois belge, un documentaire intitulé "Malaria Business"
"40% de l'humanité est exposée au paludisme et plus de 200 millions de personnes ont été infectées l'an passé. Depuis des décennies, la réponse à cette pathologie a été chimique. Pourtant il existe un remède simple et naturel : l 'Artemisia. Mais celui-ci est négligé, voire décrié par la communauté scientifique. Pourquoi ? Parce qu'il ne rapporterait rien à l'industrie pharmaceutique".
Continuez à prendre soin de vous.


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Durant la période de confinement sanitaire, de mars à mai 2020, les Éditions Gallimard ont eu l'idée inspirante de publier des textes inédits pour la plupart écrits par des intellectuels de tous bords. Ces textes regroupés sous l'appellation Tracts de crise, sont des essais en prise directe avec leur temps, riches de la distance propre à leur singularité et portant un regard qui est un pas de côté sur cette période particulière qui nous assaille. Ces textes ont été proposés gratuitement en téléchargement aux lecteurs.
Ma surprise fut belle de découvrir parmi ces parutions inédites celle de René Frégni, un auteur que nous sommes nombreux ici à apprécier. Son texte, très court s'intitule Les Jours barbares. Il porte bien son qualificatif de tract.
En quelques lignes bien trempées, l'auteur nous dresse un plaidoyer sans concession sur une humanité responsable de tous les maux, celle qui abime la planète, dérègle le climat, détruit les espèces vivantes, prône des modèles de consommation qui usent les ressources naturelles...
Il nous crie l'urgence de se réveiller, d'ouvrir les yeux, de prendre conscience de notre drame et de notre désolation, de notre responsabilité à la fois individuelle et collective aussi, d'agir...
Ce texte s'ouvre sur des premiers mots dédiés à ses plus proches, sa femme, ses deux filles, trois amis, pas plus...
Des gestes simples étreignent les mots que l'on reconnait pour nous être familiers : fendre du bois, caresser son chat, contempler un pré illuminé des premiers géraniums sauvages et des myosotis encore minuscules, s'enivrer d'une lumière de printemps qui n'a jamais été aussi belle par-delà les collines... C'est aussi un plaidoyer pour la nature, une nature comme en sursis, dont les espèces s'éteignent les unes après les autres par la faute de l'homme. Parfois les mots ont des accents violents, ils sonnent comme une révolte, ce sont les mots d'un auteur entier, qui se tient debout parmi la foule muette et irresponsable, la foule des certitudes, « cette certitude que nous sommes plus intelligents que tout ce qui est vivant autour de nous, les forêts, les rivières, les océans, l'air et tous les animaux qui sautent, rampent, volent. »
On pourrait penser que René Frégni est misanthrope. Sans doute l'est-il un peu... Mais il s'adresse à nous, lectrices et lecteurs qui connaissons ses émotions, ses blessures et ses combats, ses chemins de traverse aussi ; il s'adresse à nous dans cet appel ultime qui est un véritable hymne à la vie.
L'auteur termine son plaidoyer par ses mots qui sonnent comme une invitation à faire la révolution à l'échelle de nos coeurs et de nos rêves : « Nous n'avons que quelques mois pour regarder le printemps, écouter le printemps, marcher dans le printemps. Nous n'avons que quelques mois pour entrer dans l'été et vivre comme les oiseaux, les feuilles, les nuages et les vers de terre. Nous ne sommes pas en guerre. Nous devons tuer la guerre. Nous devons nous ranger du côté du printemps, de la beauté, sinon nous serons balayés et la terre se refermera sur nous, nous oubliera pour ne se concentrer que sur la vie et les saisons qui passent. Nous n'aurons été pour elle qu'un simple virus parmi des millions d'autres, dans ces milliards d'années. »
Celles et ceux qui aiment René Frégni le reconnaitront ici tout entier.
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Je ne sais pas si Bobin et Frégni se connaissent. Je les associe pour la façon dont ils nous présentent la nature. La simplicité de la vie face à ce monde bruyant, qui va trop vite et pollue. Des mots, des pensées, qui nous laissent entrevoir un petit espoir en nous montrant que tous les êtres humains ne sont pas qu'avides de pouvoir et de profit. Belle idée de Gallimard de demander à ses écrivains d'écrire quelques pages diffusées gratuitement le temps du confinement. Un merci à berni29 (billet complet) et babounette pour l'info. Qui connaît la prose de l'auteur se sent encore plus imprégné par ses mots.
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Première lecture de René Fregni. Une belle vision de l'existence que je partage. Prendre ce qui nous est donné au jour le jour.
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Bonjour à tous,

Je découvre la plume de cet auteur avec joie.

Les jours barbares est un beau texte qui dit la vérité sur notre misérable position d'être humain ne sachant rien faire d'autre que s'autodétruire.

Un texte fatal ou nous sommes coupables.

Un texte servant d'alerte réaliste il pousse à nous remettre en question ? à vous de voir ...

Je cautionne la position de Monsieur René Frégni, plus tard, il me sera peut-être possible de me rendre bénévole pour tenter de remédier à une quantité infinitésimale du problème.

Je vous souhaite un bon week-end.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Coronavirus… Serait-ce le début de la fin ? Nous avons dominé la rage, la poliomyélite, la fièvre jaune, dominerons-nous cette fièvre de l’argent, de la possession, du profit, cette maladie contagieuse du pouvoir, cette certitude que nous sommes plus intelligents que tout ce qui est vivant autour de nous, les forêts, les rivières, les océans, l’air et tous les animaux qui sautent, rampent, volent. (...) Le virus de notre toute-puissance a fait mille fois plus de dégâts, de souffrances, de morts que ce pauvre coronavirus. Nous sommes, sur cette terre merveilleuse, l’espèce la plus criminelle, la plus prédatrice, la plus dangereuse. La vie lentement s’écarte de nous, se méfie de nous, sécrète ses anticorps dans les profondeurs des racines et les molécules de l’eau, de l’air.
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Chaque jour depuis trente-six ans j’écris le mot gare et je monte dans un train qui n’existe pas. L’imagination ne consomme aucune goutte de kérosène et m’emmène tellement plus loin. J’ai passé ma vie à lire, écrire, marcher, rêver, fendre du bois et caresser la tête d’un chat.
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La seule intelligence, c'est la vie. Tout ce qui pousse vers la mort est bête, les guerres, la frénésie de l'argent, notre consommation effrénée, la lumière morte de nos écrans, les bonheurs virtuels, l'ère du plaisir instantané. Ce n'est pas le virus qu'il faut combattre désormais mais notre rapacité, notre démence qui nous ont éloignés des rivières car nous leur préférions les fleuves d'argent.
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Je suis agnostique, je n’ai jamais mis les pieds dans une église sauf quand elle était très belle, qu’il faisait très chaud. Je ne crois pas au châtiment divin, à la punition dernière, à l’expiation. Je crois à une réaction cosmique, une saine réaction. Une réaction non préméditée, ni religieuse, ni vengeresse, le début du soulèvement de tout ce qui est vivant, face à notre impérialisme cynique et aveugle. Le virus de notre toute-puissance a fait mille fois plus de dégâts, de souffrances, de morts que ce pauvre coronavirus. Nous sommes, sur cette terre merveilleuse, l’espèce la plus criminelle, la plus prédatrice, la plus dangereuse. La vie lentement s’écarte de nous, se méfie de nous, sécrète ses anticorps dans les profondeurs des racines et les molécules
de l’eau, de l’air.
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Nous n’avons que quelques mois pour regarder le printemps, écouter le printemps, marcher dans le printemps. Nous n’avons que quelques mois pour entrer dans l’été et vivre comme les oiseaux, les feuilles, les nuages et les vers de terre. Nous ne sommes pas en guerre. Nous devons tuer la guerre. Nous devons nous ranger du côté du printemps, de la beauté, sinon nous serons balayés et la terre se refermera sur nous, nous oubliera pour ne se concentrer que sur la vie et les saisons qui passent. Nous n’aurons été pour elle qu’un simple virus parmi des millions d’autres, dans ces milliards d’années.
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Videos de René Frégni (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Frégni
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