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EAN : 9782290054567
410 pages
J'ai lu (22/08/2012)
3.79/5   165 notes
Résumé :
Ils disent que le Messie est toujours vivant. Qu?il vit à New York en plein xxie siècle. Qu?il a des liaisons avec des hommes, engrosse les filles, soigne les malades et euthanasie les mourants? Ils disent qu?il défie le gouvernement et bafoue le sacré.Et vous, que feriez-vous si vous le rencontriez et qu?il changeait votre vie ? Le prendriez-vous au sérieux ? Une chose est sûre : que vous soyez bouleversés ou enragés, vous serez fascinés par ce chef-d?oeuvre de Jam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 165 notes

Roman particulièrement difficile à aborder de prime abord, j'ai eu du mal à trouver ma place dans cette lecture à vocation polémique.

La couverture est particulièrement réussie. J'aime beaucoup la texture et je n'ai pas arrêté de la caresser tout le long de ma lecture. Les tâches de sang sur la tranche interpellent : si je ne m'abuse, tout est fait pour laisser penser que ce serait celui du Christ. Un clin d'oeil que je trouve cohérent à la découverte du récit. Si l'aspect extérieur du roman est parfait, l'intérieur me dérange. le texte n'est pas justifié. Certaines lignes en sont donc fortement déséquilibrées. Et ça saute aux yeux.

Le contenu lui me laisse plus perplexe. Nous découvrons la vie de Ben Zion Avrohom à travers les yeux des personnes qui ont partagées un moment de leur existence à ses côtés. On capte ainsi tous les différents aspects de sa vie, les différents éléments qui ont guidés son chemin. L'auteur nous montre l'aspect ambivalent du personnage. Il touche tout le monde, sans distinction sociale ou culturelle. le style de l'auteur rend d'ailleurs très bien compte des différents niveaux sociaux des personnages, Frey est parvenu à les caractériser par leur façon de parler.

Je ne saurai dire si j'ai vraiment aimé. Malgré un thème/sujet polémique, l'histoire ne m'a pas plus intrigué que ça certainement parce que le personnage principal ne m'a pas vraiment convaincue. Je m'attendais à ce que l'auteur exacerbe davantage la transformation du Messie. Les milieux décrient en parallèle de celui de Ben Zion ne renversent pas assez les codes de la religion ou quand ils le font, les passages sont trop succincts. Je m'attendais à quelque chose de blasphématoire. Je l'ai eu mais ce n'était pas assez approfondi. Entendons-nous bien : le bouleversement du sacré m'a plu, la révolte était là et l'histoire de Ben Zion m'a touchée. Il aurait juste fallu un petit peu plus. L'idée est excellente, je suis un peu moins convaincue par son exploitation.

Le message est simple : aimez-vous les uns les autres. C'est, à mes yeux, une façon bien trop réductrice de concevoir la venue du Christ comme elle est décrite par les catholiques. de même, Ben Zion est conçu comme l'antipode du Christ. Je ne suis pas du tout d'accord avec, une nouvelle fois, cette vision du personnage. Mais tout est question de conception des croyances.

Au final, cet ouvrage m'a laissée septique. J'ai gardé mes distances avec le sujet sans parvenir à me faire un avis définitif. Il n'empêche que James Frey a parfaitement rempli sa mission : ce roman porte à débat !

Merci Babelio et Flammarion pour l'envoi du livre.

PS : nouveau florilège de fautes de frappe. Ca en devient n'importe quoi.
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Le dernier testament de Ben Zion Avrohom
James Frey
Flammarion

Après une incursion littéraire réussie dans le milieu des AA -Alcooliques Anonymes- avec Mille Morceaux, roman culte traduit dans plus de 35 langues, et la publication d'un surprenant almanach romancé de Los Angeles, L.A Story, James Frey propose un nouveau roman-concept qui met en écriture la parousie du Christ (version chrétienne) ou la venue du Messie (version juive).
Né circoncis le jour de l'anniversaire de la destruction du temple de Salomon, Ben Zion Avrohom vient sur terre pour mettre les hommes en garde contre les religions et les gouver-nements qui les dirigent.
Le nouveau Messie made in America est un esprit libre, libertaire, revendiquant la philosophie de l'amour, mais pas comme l'entendent les religions, pas un amour avec des conditions, mais un amour libre, sans jugement, sans soucis de genre ou d'orientation, un amour qui libère les hommes sexuellement, humainement, intellectuellement.
Enfant, Ben est battu par son père puis par son frère ainé, Jacob ; il est chassé de chez lui et disparaît. Sa soeur Esther le retrouve seize ans plus tard à l'hôpital, dans le coma, après qu'un bloc de verre lui soit tombé dessus.
A son réveil, il communique avec Dieu, mais pas le dieu des juifs, des chrétiens ou des musulmans, pas « une voix stupide comme dans les films ou dans la Bible », dit-il, il s'agit plutôt d'une communion des sens, une compréhension sensorielle du monde. Il parle désormais plusieurs langues, y compris les langues mortes, et connait par coeur tous les livres sacrés qu'il rejette en bloc.
Le Dieu qu'il entend n'est pas ce vieil être barbue qui juge, blâme sans cesse les hommes -et surtout les femmes-, dirige la conscience de ses fidèles en leur demandant soumission et allégeance sans aucune concession, non, celui qu'il entend est un Dieu qui laisse l'homme libre, lui conseille de s'aimer et de s'accepter tout simplement, humainement, intellectuellement et sexuellement. Autant dire que nous sommes à mille lieues du Messie qu'attendent désespérément les religions monothéistes.
Ben souffre aussi de violentes crises d'épilepsie ; elles lui donnent une conscience plus aiguë de la vie et de l'univers.
Il apprend à ses fidèles à aimer sans juger, à se détacher de l'obscurantisme des religions haineuses, à oublier les livres écrits il y a des milliers d'années par des hommes soucieux de contrôler l'esprit d'autres hommes.
Contrairement à Jésus, Ben Zion ne ressuscite pas les morts, il aide les malades à mourir sereinement. Il fait l'amour aux femmes et aux hommes pour leur procurer du plaisir ; il leur demande renoncer à la prière en leur expliquant le non-sens de ces mots répétés dans le vide ; il défend les femmes qui veulent avorter car leur corps leur appartient ; il récuse le concept de paradis et d'enfer en proclamant que le vrai mystère ne réside pas dans la mort, dans l'au-delà, mais dans la vie, ici et maintenant.
Ben Zion va à la rencontre des marginaux, des drogués, des pauvres, des noirs, des hispanos, des gays, des femmes battues, des putes... Il accepte et aime l'humanité dans sa totalité, sans la juger, il la prend telle qu'elle est, c'est-à-dire humaine.
Le roman est construit à travers divers témoignages de personnages, hommes et femmes, qui ont croisé et aimé Ben Zion : sa mère, son chirurgien, le rabbin de son enfance, sa voisine puis amante, sa soeur, son avocat commis d'office etc.; il reprend l'architecture narrative des évangiles du nouveau testament.
James Frey crée sans cesse des parallèles avec l'histoire de Jésus. Cette fois-ci les assassins du nouveau Messie sont « le système libéral et capitaliste » qui régit le monde et le mène à sa perte.
Accusé de tentative d'assassinat sur son frère Jacob devenu un reborn fanatique et violent, et de terrorisme pour avoir brûlé son église, il est emprisonné. Les psychiatres le déclarent fous et l'enferment dans un hôpital psychiatrique où on lui ouvre le cerveau pour effectuer une résection du lobe temporel dans le but de calmer ses crises d'épilepsie qu'aucun traitement ne parvient à guérir. Au cours de l'intervention chirurgicale, il ouvre les yeux sous le regard effaré du chirurgien et proclame « Tout est achevé », tel Jésus sur sa croix.
Il devient dès lors un légume ayant perdu toutes ses facultés cérébrales, mais un jour, alors que son amie Mariangeles, qui attend un enfant de lui, vient lui rendre visite il disparaît de son fauteuil roulant, son corps s'évapore.
Le dernier testament de Ben Zion Avrohom est magistralement construit et écrit, il respecte le niveau de langue et la spécificité de chacun des narrateurs.
C'est une critique féroce faite aux différentes religions ainsi qu'au système libéral dont le dieu tout-puissant est le dollar.
Le roman est un plaidoyer très politique sur la tolérance, le respect de la différence, une oeuvre dont le contenu philosophique est à la fois humaniste, existentialiste et profondément libertaire.
L'auteur parvient chaque fois à se renouveler avec succès, à déranger le lecteur et à mettre le doigt là où ça fait mal dans notre société. le livre est aussi une radiographie sévère de cette Amérique bigote, inculte, raciste, vivant dans la peur et le mépris de l'autre, qui voit Satan à tous les coins de rue.
James Frey a voulu donner dans son livre toute sa place à l'homme et à la vie.
Un roman brillant et irrévérencieux qui ne vous quittera pas quand vous l'aurez refermé. Certainement un des meilleurs livres de l'année.

http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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L’histoire est intéressante, écrite (ou du moins traduite) dans un style d’écriture très américain qui fait son miel de descriptions crues dans des langages de type oral et d’une pensée matérialiste rationnelle. En tant que simple lecteur de romans, sensible aux rebondissements scénaristiques, je n’ai pu qu’apprécier ce livre qui a une grande force narrative. Le fait que les chapitres marchent comme des témoignages est bien vu, même si les spécificités de langage de chacun tirent un peu vers le grotesque et que l’on retrouve dans tous les témoignages des expressions qui sont propres à l’auteur, celui-ci n’arrivant finalement pas à totalement s’effacer derrière ses personnages. C’est un scénario hollywoodien génial et tout laisse à penser que James Frey l’a élaboré dans cette optique.

Néanmoins, sans tout à fait être naïf, ce roman n’est pas aussi profond que j’aurais pu l’espérer. Je vois les choses ainsi : Frey fait preuve de finesse en ce qui concerne l’histoire des religions, il montre qu’il s’est bien documenté et réussi à rattacher des éléments de l’histoire de christianisme et du judaïsme de façon originale et convaincante. Par contre, en terme de théologie et pour les quelques essais timides de numérologie qu’il tente en début d’ouvrage, il y a vraiment une faiblesse qui finit par plomber l’ouvrage. Car le fond de l’histoire n’est pas de rétablir un réalisme historique des religions, Ben Zion d’ailleurs rejette sans détours les Écritures qu'il juge obsolètes pour faire une prêche plus en phase avec le monde dans lequel il évolue. Le coup de connaitre toutes les Écritures par cœur et la réponse aux grandes énigmes scientifiques est d’ailleurs la marque d’une pensée extrêmement rationnelle matérialiste. Car d’une part il n’existe pas une seule version des Écritures, parfois elles se contredisent et souvent les originales sont perdues, et ce si originales il y a car on sait que certaines sont originalement des traditions orales avec tout ce que cela comporte de changements d’une version à une autre. Et surtout d'autre part Ben Zion détient les réponses aux grandes énigmes scientifiques actuelles qui pourraient se révéler plus tard n’être que des questions sans réponses mais dont il a toutes les réponses, impliquant que ce sont des questions bien posées qui attendent une réponse claire. D’un côté est critiqué le formalisme « mort » d’une pensée religieuse fixiste et dépassée, mais c’est pour mieux renverser cet espoir d’une réponse définitive dans le tonneau de la science physique ! C’est à mon sens dû à un manque de compréhension réel des enjeux épistémologiques à l’œuvre dans les rapports complexes des ordres de connaissance. On aurait pu s’attendre dans un tel scénario à retrouver du Feyerabend, du Popper, du Kuhn ou même du Quine, comme on y retrouve des allusions informées aux spéculations rabbiniques sur le messie. Mais non. Et c’est cela qui en fait un bon roman mais tout sauf un roman avec un fond spéculatif ou même simplement un roman à propos.

L’amour que Ben Zion prône est un amour qui va de pair avec le corps, le sexe, prendre du bon temps et… une critique d’un système matérialiste qui en est une conséquence possible mais surtout le cadre le plus favorable à cette jouissance. De fait, c’est le développement de sociétés matérialistes qui a permis une approche purement rationalisée du corps dont le cerveau est le siège et c’est pourtant cette vision que Ben Zion finit par affirmer comme seule vraie à la fin du roman. C’est cela qui enlève aussi du poids au roman : ce qui y est critiqué est ce qui y est mis à l’œuvre, il y a un écueil structurel qui est vraiment dommage. Alors bien sûr il suffit de ne pas aller chercher derrière la scène comment fonctionne la machinerie pour vraiment apprécier ce roman, et je l’ai vraiment apprécié. Pourtant il y a de la « mentalité » à l’œuvre et celle-ci m’a parue un peu facile, dans l’air du temps, qui implique que jouir de nos corps est une chose essentielle qui appartient à une vérité humaine, et cet axiome du roman m’a paru dogmatique car il n’est jamais contredis ou mis à l'examen, même pour triompher en fin de compte, à aucun moment du roman. C’est un genre de monologue idéologique alors que c’est ce que dénonce précisément le roman qui aurait voulu paraitre comme une dialectique de l'amour mais qui n'en a que l'apparence!
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Ce qui frappe de prime abord, c'est la sobriété de la couverture. Puis, on découvre la tranche du livre, intégralement recouverte de gouttes de sang. Enfin, quand je l'ai ouvert, j'ai tout de suite noté que le texte n'était bizarrement justifié que sur la gauche et qu'il n'y avait aucune marque du dialogue. Il s'agit en fait du récit de la vie de Ben Zion Avrohom, Messie du XXIe siècle, raconté par différentes personnes qui l'ont croisé : voisins, famille, rabbin, médecin... de la fille un peu paumée au médecin, tout le monde voit sa vie complètement chamboulée par sa rencontre avec Ben.
Pourtant, le premier personnage nous le présente simplement comme un gars de banlieue, dans une zone un peu mal-famée, qui se drogue, vit au jour le jour grâce à un boulot de vigile sur un chantier. Jusqu'au jour où un grave accident, inexplicable, l'envoie à l'hopital où il va se remettre miraculeusement des blessures qui auraient dû le tuer. Il semble alors développer des pouvoirs de compréhension et d'appréhension de connaissances qui dépassent le commun des mortels. Dieu lui parle. Et son message est fait uniquement d'amour : il faut s'aimer, tous, quelque soit les considérations de sexe, d'âge, de religion, de couleur.
Tous les témoins quasiment (exception faite du médecin et du chef de chantier peut être) sont des personnes perdues, à la recherche d'une rédemption, d'un signe, d'une main tendue. du coup, ces "témoignages" semblent vite orientés. Les personnages sont glauques, paumés, dépravés parfois, extrêmes. On observe à travers leurs yeux, dans leur langage propre, une société à la dérive, où tout est bon pour faire de l'argent. Celui-ci a pris le pas sur tout sentiment humain. Nous sommes proches de la Fin. Ben Zion est le seul à ne pas prendre la parole. Il n'a pas de Parole. Il est, il éprouve, il ressent mais surtout il fait ressentir aux autres, à ceux qu'il croise.
Ce qui choque le plus au final, c'est qu'à travers cette critique de la société, à travers ce refus de toutes les religions, pour se recentrer sur la notion d'Amour, on se rapproche étrangement du message principal de toutes religions justement : s'aimer les uns les autres avant tout ! Dans un monde où les textes sacrés semblent complètement coupés des réalités de la vie moderne, ce texte fait réfléchir aux comportements des individus qui suivent aveuglément des directives qui leurs sont données, sans réfléchir à ce qu'ils veulent et à ce qui est bien. Ce message est vraiment bien traité et intéressant.
Par contre, on pourra reprocher à l'auteur d'avoir parfois voulu en faire trop : certaines scènes virant à la provocation inutile où à la partouze collective ne sont peut être pas nécessaires. Et puis, cette vision des choses est peut être un peu simpliste par moment. Même si, je pense que le propos est surtout de recentrer sur l'essentiel, en mettant volontairement de côté tout ce qui est accessoire.
Quant au style, j'ai plutôt apprécié cette approche par témoignages successifs, certains personnages revenant 2 ou 3 fois. Quelques longueurs sur la fin, ainsi qu'un final que je craignais plus sanglant (couverture + fin du Messie original obligent) et qui n'est qu'une pirouette un peu déroutante.

En bref, un roman sûrement dérangeant pour certains. Mais que j'ai trouvé plutôt osé et intéressant, et qui porte à réflexion !

Une petite citation pour finir : "Comme le Christ, Ben aimait de manière inconditionnelle et sans jugement ; il aimait les hommes et les femmes également, et ne faisait pas de distinction entre l'amour pour les femmes et l'amour pour les hommes ; il faisait sentir son amour à tous ceux qu'il rencontrait, et d'une manière qui n'avait rien à voir avec ce qu'ils avaient jamais ressenti ; et il comprenait que la religion ainsi qu'elle était pratiquée avait peu de rapport avec l'amour. L'amour est quelque chose que nous devons ressentir dans nos coeurs, et dans nos corps, et quelque chose que nous devons exprimer sans crainte d'être jugés ou damnés. L'amour est quelque chose qui est au-delà des règles et des dogmes. L'amour est au-delà du bien et du mal, de ce qui est permis et de ce qui est interdit. Et l'amour est au-delà de ceux qui n'en ont qu'une connaissance infime et n'en ont aucune expérience et qui décident de la manière dont il doit être éprouvé ou de qui a le droit de l'éprouver ou de l'exprimer."

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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J'ai rarement autant apprécié un livre que j'aurais sélectionné uniquement pour la beauté de son édition. Couverture sobre, tranche ensanglantée, c'est déjà un bien bel objet.
Puis l'histoire, troublante : un jeune juif nommé Ben Zion Avrohom a été élevé dans la croyance qu'il était le Messie tant attendu ; les éxégèses ont parlé et les signes ne trompent pas. Après 14 ans de l'attente interminable des manifestations de son destin divin, le cadre familial explose et Ben fuit. Après 16 ans d'errance, et alors qu'il est victime d'un horrible accident de chantier le laissant quasiment à l'état de légume, la transformation s'opère...
Elle nous est racontée tour à tour par 12 témoins, touchés et transformés par Ben Zion, et qui à l'image des apôtres de Jésus, sont chargés de répandre le message de leur sauveur, un message bien éloigné des préceptes vendus par les religions, un message d'amour inconditionnel et de libre-arbitre. Jamais abusivement naîf comme on pourrait le craindre, cet ouvrage prend à contrepied notre époque, dont Ben Zion est persuadé qu'elle arrive à sa conclusion, et donne au contraire un bon coup de pied dans toutes les formes de pouvoir, de domination idéologique, morale, gouvernementale pour redonner sa place centrale à l'humain. Les religions, quelles qu'elles soient, en prennent pour leur grade et le fait d'utiliser les mêmes armes que ces dernières donnent d'autant de plus de force à la critique. Une très bonne surprise, au final.
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critiques presse (1)
LesEchos
30 août 2011
Le messie s'invite à New York. Un évangile libertaire. Un livre sensation.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, je me suis permis d'écorner pas mal de pages de cette bible fiction, mon habitude avec les livres, même si l'original... bof. Bref, des notes qui se réfèrent à l'édition de poche:


Il n’y a pas d’au-delà. Il n’y a que des coïncidences et notre interprétation de ce que nous voyons autour de nous, et si nous voyons quelque chose, c’est un accident, et cela ne signifie rien. Telle est la vérité de la parole de Dieu. Esther Page 71

Un regard qui m’a semblé très doux, très aimable, et presque secret, s’il est possible de regarder en secret. Adam page 110

Ces soi-disant maisons de Dieu, parce qu’on y parle plus de tuer et de haïr que d’aider et aimer. Désolé de t’apprendre la putain de nouvelle si tu la sais pas, mais la voilà, enculé, la putain de nouvelle. Matthieu page 134

Des trucs qu’on savait pas, des trucs au-delà des petits esprits de petits hommes qui étaient assez cons pour penser que dans tout l’univers, infini au-delà de la compréhension humaine, en taille, et en énergie, et en dimension, on était les seuls enculés qui existent et que toutes les petites conneries qu’on faisait et qu’on s’inquiétait avaient la moindre importance. Matthieu Page 145

Son message était pur, beau, et vrai, et provenait directement du père lui-même. Son message était l’avenir et le monde n’est pas toujours prêt pour l’avenir. Luc Page 192

C’est ça qu’était Dieu. Faire que les gens qui continuaient à vivre leur vie dans ce monde se sentent mieux. Tout le reste, c’était que des inventions. II Mariaangeles Page 237

- C’est parce que Dieu est réel, et que les gens le savent.
- C’est parce qu’ils ont peur de la mort, et ne veulent pas y croire.
Marc Page 265

L’amour est au-delà du bien et du mal, de ce qui est permis et de ce qui est interdit. Marc Page 275

C’est la vie, pas la mort, qui est le plus grand mystère que tu dois affronter. Marc page 275

Si un oiseau laissait tomber un caillou au même endroit une fois tous les mille ans, le temps qu’il faudrait pour que ce tas de cailloux ait la taille de la plus grande montagne au monde serait égal à une seconde de l’infinité. Judith 282

Que les bibles ne sont que des livres, comme n’importe quel livre n’est qu’un livre. Sauf que peut-être les bibles sont plus ennuyeuses et plus ridicules et plus difficiles à lire. Judith page 294

L’amour est le seul moyen de soulager la souffrance. L’amour est le seul moyen de trouver la liberté. L’amour est le seul endroit dans toute l’humanité où il y a de la sécurité. II Esther Page 339

La plupart d’entre nous vivent avec l’illusion d’avoir l’amour ou de chercher l’amour, mais ce que nous avons ou cherchons ou connaissons, c’est le désir et la possession et le contrôle

Que les dieux que nous adorons n’existent pas et n’en ont rien à faire. II Esther Page 343

La bible est un livre. Les livres sont faits pour raconter des histoires. Ils ne sont pas faits pour dénier aux gens le droit de vivre comme ils l’entendent. Vis selon ce que tu sens, et ce que tu sens qui est bon, pas selon les histoires que te racontent les livres.

Nous avons tous besoin que quelqu’un nous tienne la main et marche à nos côtés. II Esther Page 364

Je me demande encore, si j’avais remplacé leurs livres par les magazines idiots que je regardais, et s’ils avaient adoré les personnes stupides dans ce magazine, ils auraient obtenu les mêmes résultats. II Esther Page 372

Si vous n’êtes pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, vous pourriez aussi bien être né avec les menottes aux poignets. Pierre Page 379

On n’est pas vivants parce qu’on a une âme, on est vivant parce qu’on a un cerveau. III Mariaangeles Page 402
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Comme le Christ, Ben aimait de manière inconditionnelle et sans jugement ; il aimait les hommes et les femmes également, et ne faisait pas de distinction entre l'amour pour les femmes et l'amour pour les hommes ; il faisait sentir son amour à tous ceux qu'il rencontrait, et d'une manière qui n'avait rien à voir avec ce qu'ils avaient jamais ressenti ; et il comprenait que la religion ainsi qu'elle était pratiquée avait peu de rapport avec l'amour. L'amour est quelque chose que nous devons ressentir dans nos cœurs, et dans nos corps, et quelque chose que nous devons exprimer sans crainte d'être jugés ou damnés. L'amour est quelque chose qui est au-delà des règles et des dogmes. L'amour est au-delà du bien et du mal, de ce qui est permis et de ce qui est interdit. Et l'amour est au-delà de ceux qui n'en ont qu'une connaissance infime et n'en ont aucune expérience et qui décident de la manière dont il doit être éprouvé ou de qui a le droit de l'éprouver ou de l'exprimer.
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Quand Mercedes dormait et que personne frappait à la porte, on passait tout le temps à baiser. On baisait des heures et des heures. Il en avait jamais assez de baiser. Disait que jouir était le truc le plus proche du Paradis qu'aucun humain sur terre connaîtrait. Qu'il n'y avait pas de porte, pas de type qui attendait avec un livre avec tout ce qu'on avait fait de bien et de mal, surtout que la plupart des choses qu'on fait ne sont ni bien ni mal, juste chiantes. Qu'il n'y a personne qui va nous juger pour décider si on fait partie de la fête qui s'arrête jamais ou être envoyé rôtir en bas. Qu'il n'y a pas de fête comme ça, comme y a pas de bal pour Cendrillon et ses sœurs, ni de fête de fin d'études pour Barbie, ni de labyrinthe avec un taureau qui va nous buter. Mais il y a la sensation que vous éprouvez quand vous jouissez. Quand tout disparaît. Quand votre corps vous dit qu'il vous aime et que tout est parfait, sûr et sans danger. Quand vous vous sentez mieux que vous vous êtes jamais senti mieux de toute votre vie. Cette sensation que vous voudriez qui s'arrête jamais. Il disait que les gens qui disaient qu'elle était mauvaise sont juste idiots. Que les gens qui disaient que c'est mal de baiser sont juste idiots. Qui disent qu'il faut baiser dans certaines conditions décidées par Dieu sont idiots. Personne devrait dire à personne comment baiser. Disait que les gens qui ont fait vœu de pas le faire se privent d'un des plus beaux dons qu'on reçoit de la vie. Que les hommes dans leurs robes ridicules qui chantaient les chansons en langue morte qui n'ont jamais baisé ont certainement pas le droit de dire. Que peut-être s'ils baisaient, ils comprendraient Dieu d'une manière que pas un livre pas un carnaval pas un pape pourrait jamais leur apprendre. Il disait que si tous ceux qui allaient à l'église ou au temple ou à la mosquée passaient tout ce temps perdu à baiser au lieu de prier pour des conneries, le monde serait pas prêt de finir. Et il avait raison. Et vous savez qu'il a raison. Si vous regardez dans votre cœur, et si vous avez jamais joui dans votre vie, vous savez qu'il a absolument raison.
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Ma vie a été comme toutes les vies, longue, difficile, pleine de tristesse, de confusion et d'horreur, un rêve effrayant et difficile ponctué de brefs moments de joie. Et ainsi qu'il en est de toutes les vies, les moments de joie ne sont jamais assez fréquents ni jamais assez longs. Ils m'aident à continuer, de la même façon qu'un verre d'eau ou l'idée d'un verre d'eau pourrait m'aider à traverser le désert, sauf que le désert ne finit jamais, il fait des millions de kilomètres de long, et il ne finit jamais.
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Il n'y a pas de parole de Dieu sur terre. Ou sinon, on ne la trouve pas dans les livres.
Alors où la trouve-t-on?
Dans l'amour. Dans le rire des enfants. dans un cadeau. Dans une vie sauvée. dans le silence du matin. Dans le bruit de la mer, le bruit d'une voiture. On la trouve dans n'importe quoi, n'importe où. c'est le tissu de nos vies, de nos sentiments, des gens avec qui nous vivons, des choses que nous savons être réelles.
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