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EAN : 9782848054674
224 pages
Sabine Wespieser (05/01/2023)
3.75/5   267 notes
Résumé :
Une musique libre et joyeuse s’élève des pages de ce premier roman : celle d’un chœur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant née d’un désir d’amour inouï.

Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d’une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d’une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l’ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d’Ève. Dans à peine ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 267 notes
En préparant la grande fête
Dans ce premier roman choral, Camille Froidevaux-Metterie donne la parole à un bébé, puis à de nombreuses femmes et dresse ainsi un joli tableau de leur place dans la société, de la maternité à l'émancipation. Vers la libération du corps et de l'esprit.

La première à prendre la parole dans ce roman choral est la petite Ève qui vient de naître. de son berceau, elle raconte l'agitation autour d'elle, sa vision du monde, ses stratégies pour retenir l'attention et satisfaire ses besoins vitaux. À travers son regard, on comprend aussi qu'elle a tout l'amour de Stéphanie, sa mère qui a continué à se battre avec ses peurs. Peut-être est-il temps de faire désormais confiance à cette fille qui a l'air bien déterminée à prendre sa place dans le monde.
En attendant, c'est à cette cheffe de cuisine, qui a livré un rude combat pour être mère, d'entrer en scène. Après avoir réussi à se faire une place dans un monde d'hommes, elle vient de concrétiser un second rêve, avoir un enfant. Ève est née par PMA, après un difficile parcours de combattante qu'elle a conclu en Espagne. Désormais, elle va pouvoir élever sa fille seule, comme elle l'a souhaité. Pour remercier Greg, le «père intime», et rassembler autour d'elle sa famille et ses amies, elle prépare une grande fête. Mais en attendant le grand jour, la parole est aux invitées, en commençant par Corinne qui s'est toujours voulue femme libre. Mais elle s'est perdue dans les bras des hommes, cherchant du réconfort dans le sexe, sans trouver l'amour. «Moi je n'ai pas de lac aimant où plonger, personne pour confirmer que je demeure aimable par-delà le passage des ans, aucune caresse quotidienne venant effacer les fameux outrages. Moi, il me faut affronter seule l'entrée dans la zone d'inconfort qui précède la zone de relégation.»
Sa soeur Lucie a suivi un parcours classique. Mariée, deux enfants, une profession d'avocate très prenante. le schéma classique du couple qui s'use et l'envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Peut-être dans les bras d'un confrère. Elle a aussi caressé le rêve de partager aux côtés de Stéphanie son désir d'enfant. Un fantasme de plus dans une vie qu'elle a de plus en plus de peine à maîtriser. Son mari l'a quittée pour une plus jeune et elle se sent désormais bonne pour le rebut.
Lola, sa fille, raconte lors d'un cours sur la sexualité, que l'on peut désormais faire des enfants avec des éprouvettes. Un sujet délicat à aborder en classe, mais qui a le mérite de lancer un débat que les deux responsables du cours auraient préféré éluder.
C'est alors que Nicole, la mère de Stéphanie, vient ajouter sa voix très discordante. «C'est tout de même ahurissant quand on y pense. Cette enfant est née de nulle part, personne ne sait qui sont ses géniteurs, pas même Stéphanie! Cela dépasse l'entendement.» Opposée à ce projet, elle s'est résignée mais raconte que sa fille est «tombée enceinte à l'occasion d'une relation sans lendemain et que, étant donné son âge, elle a décidé de garder l'enfant».
En confrontant les générations et les avis, Camille Froidevaux-Metterie évite à la fois tout manichéisme et donne à voir la complexité de la question.
Charline qui a été victime d'agression sexuelle, Kenza à qui on vient de détecter une tumeur au sein, Colette qui regarde sa longue vie entourée de copines, Manon qui a ses premières règles et Jamila, la nounou qui aimerait tant avoir un homme à ses côtés complètent ce choeur de femmes en y ajoutant autant de nouvelles facettes. Elles vont toutes se retrouver pour un final surprenant.
En prolongeant Un corps à soi, son essai paru en 2021, ce détour par la fiction permet à la primo-romancière de mettre en scène les problématiques qu'elle étudie, le corps de la femme et ses transformations, les injonctions et les représentations que des années de patriarcat lui ont assigné. Des premières règles jusqu'à la ménopause en passant par la grossesse ou la maladie, en l'occurrence le cancer du sein. Mais la construction du roman permet aussi de confronter les femmes et leur psychologie à des âges différents, entre celle qui a vécu sous un patriarcat étouffant, celles qui ont essayé de se libérer de ces chaînes – et du schéma maternel – et celles qui voient l'avenir avec plus d'optimisme. Si elles parviennent toutes à se retrouver, alors un nouveau contrat social est possible. Pour une vie pleine et douce.

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Il y a dans ce roman choral un bébé qui ne s'appelle pas Ève par hasard, même si elle est née « de la rencontre fortuite de deux cellules offertes et d'un désir d'amour inouï. » C'est par sa voix que ça débute, et il ne faudra pas être surpris d'un bébé à peine entré dans notre monde et qui dévoile déjà une forme de sagesse au regard de la vie, intéressée par les personnes « sans âge ni futur », elle qui débarque d'un «néant qui précède la naissance et qui est le même que celui qui suit la mort ».
Ève aura tout son temps à l'avenir pour faire connaissance avec son entourage et découvrir leur histoire, à commencer par sa mère Stéphanie envolée il y a peu vers son futur bébé du côté de Barcelone pour une PMA, impossible en France sans homme dans sa vie. Ève aimera sûrement Greg dès qu'elle le verra, lui qui a accepté sans sourciller d'être « un père, un père sans statut ni registre, un père intime ». Elle croisera sans aucun doute Corinne, la copine qui voulait « des corps et des fêtes en série » dans son projet d'être elle. Elle vivra l'amour de ses tantes, de ses cousines, on imagine les futures cousinades et les sororités toujours présentes. Aimera-t-elle sa grand-mère Nicole, la gorgone détestée par ses propres filles, celle-là même qui a récolté pour ses vieux jours le fruit de la « litanie haineuse » qu'elle a répandue durant sa vie ?
Comme nous dans ce roman, il est fort possible qu'Ève entende parler dans sa future vie de vieillissement des corps, de consommation, d'amour, mais aussi de féminisme, de combat pour l'émancipation des femmes, d'égalité au sein de la famille ou de réinvention du modèle familial, et à coup sûr elle entendra parler de procréation, de corps et d'intimité. Souhaitons lui de croiser des hommes libérés eux aussi de la domination masculine, et plus ouverts et réjouissants que la majorité présente par ici. Son histoire familiale se construira sans doute peu à peu, peut-être dans un concert de voix comme dans ce roman, en suivant le fil d'un récit choral et féminin, mais pas forcément à l'unisson de chansons communes, plutôt dans la mouvance de scansions diversifiées, portées par le souffle de l'émancipation.
Pour son premier roman, Camille Froidevaux-Metterie incarne à merveille une galerie de personnages vibrants, dans une polyphonie féminine. On pourra regretter l'absence de voix pour Greg, représentant d'une paternité réinventée, malgré une incarnation forte et une présence en fin de roman. Mais Greg n'aura pas voix effective au chapitre. La gorgone aurait sûrement une explication radicale à cette absence- « puisqu'il faut tout féminiser désormais» dit-elle à un moment donné, quant à l'autrice elle évoque à La Grande Librairie l'impossibilité pour un homme de faire partie de son choeur féminin.
Voilà en tout cas un premier roman réjouissant, à la dynamique joyeuse et la réussite indéniable, alerte, parfois crû ou féroce, sur fond de réinvention du modèle familial. Camille Froidevaux-Metterie singularise son récit choral par un travail d'écriture adapté aux voix, mais construit aussi sa narration sur le fond, avec des voix qui s'opposent, résonnent ou se complètent, et qui toutes se penchent sur le berceau d'Ève, symbole et espoir d'une nouvelle femme, issue des luttes pour l'émancipation.
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Pleine et douce n'est pas qu'un roman, il est un moyen de parler de choses dont on parle peu, bref, tout sauf un moment de détente. Il y a de très bonnes choses, de moins bonnes, d'autres discutables, mais qui ne doivent en rien empêcher de le lire pour le thème très fort du livre.

Éve est un bébé adoré de sa maman. Stéphanie avait tellement envie de ce bébé qu'elle l'a fait sans papa, mais que cela ne tienne, Éve aura un papa intime. Et une fête aussi, le dimanche suivant. Autour de la maman et du bébé gravitent soeurs, amies, mère et chacune prend la parole.

Chaque narratrice, jeune ou vieille, à ce moment de sa vie de femme, raconte la relation avec son corps. J'ai beaucoup aimé ces descriptions très intimes, rares en littérature. Cet aspect du livre prend le pas sur à peu près tout. J'ai moins apprécié, la quasi-absence d'hommes même si ce n'est pas le sujet du roman qui parle plutôt de sororité. J'ai surtout détesté la fin que je ne vous dévoilerai pas, mais qui dénote un criant manque d'empathie des personnages.

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On ne peut pas vraiment parler d'un roman puisque chaque chapitre ressemble plus à un portrait de femme valant exemple pour illustrer le propos défendu par Camille Froidevaux-Metterie.

J'ai bien aimé le premier chapitre où c'est le bébé qui a la parole, en quelque sorte. C'était amusant et bien vu, même si sa capacité d'analyse semble un peu trop développée pour un enfant de quelques mois.
Les chapitres suivants m'ont de moins en moins touchée tandis que s'accumulaient sur cette douzaine de femmes tous les malheurs du monde, ou plutôt de la féminité (les bouleversements de la puberté ou de la ménopause, la charge mentale du quotidien, une mère abusive, les kilos en trop et le poids des regards, l'anorexie, le cancer, les hommes qui déçoivent quittent, disparaissent, harcèlent, violent ou sont juste inconsistants,...).
La seule qui semble réellement heureuse et épanouie est la septuagénaire qui vit dans une communauté de femmes à l'écart du monde.

Je ne peux pas vraiment dire que je suis déçue car je m'attendais cette position "trop" féministe, mais je regrette quand même de ne pas avoir été agréablement surprise...
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Pleine et douce est le premier roman de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, spécialiste du féminisme. J'en attendais beaucoup, peut-être trop.

Il trace le portrait de douze femmes à différents âges qui vont fêter la naissance de la petite Eve, le bébé désiré de Stéphanie, une mère célibataire, et d'un « père intime », Greg. A elles toutes, elles représentent la Femme, dans tous les sujets marquants de sa vie, certaines attachantes, d'autres détestables, « du temps de chair pleine et douce » au moment où « on se réveille et on n'est plus une femme, on est devenue et on restera le souvenir d'une femme ».

Si j'ai aimé le récit de ces vies, le rythme de ce roman choral, deux points m'ont dérangée.

D'une part, les hommes m'ont paru malmenés. Jean, le grand-père, n'assume rien. Alexandre, l'amant, est narcissique. Julien, l'oncle, fait preuve de mollesse. Jamal est parti. Frédéric vit heureux sans se soucier de sa fille anorexique. Greg est le seul homme à l'écoute, mais homosexuel, il ne partagera la vie d'aucune femme.

D'autre part, ce roman illustre le détachement, parfois préférable à l'entêtement, dans la relation aux parents. Ce thème est abordé à travers différents personnages, avec une solution tranchée. Je n'ai pu m'empêcher de comparer avec le jour où, tome 5 : la nuit s'est levée, qui à travers un autre support, la bande dessinée, donne différentes pistes de réflexion pour mieux vivre cette situation.

En terminant ce roman, je me suis donc posé deux questions : cette opposition homme/femme sert-elle les intérêts des femmes ? le roman Pleine et douce pourrait-il apporter une aide aux enfants de parents toxiques ? Mon envie de répondre par la négative à ces deux interrogations explique ma déception, mais ce n'est que mon avis.

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critiques presse (2)
LeMonde
15 mai 2023
Première narratrice du premier ­roman de la philosophe Camille ­Froidevaux-Metterie, Eve, du haut de ses quelques mois, symbolise à la fois le passé et l’avenir des autres personnages.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
20 février 2023
Essayiste de renom, Camille Froidevaux-Metterie se lance dans la fiction et donne la parole à un chœur de femmes bouleversées par l’arrivée de la petite Ève.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
C'est tout de même ahurissant quand on y pense. Cette enfant est née de nulle part, personne ne sait qui sont ses géniteurs, pas même Stéphanie! Cela dépasse l'entendement. J'étais déjà opposée à ce projet fou de maternité en solitaire. Elle n’avait pas d'enfant, elle n'avait pas d'enfant! Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même et reporter son énergie sur d’autres projets, en profiter pour voyager, je ne sais pas. Mais Stéphanie est têtue, elle tient ça de moi, et il a fallu que je me résigne à son choix de devenir mère par la grâce du progrès médical. C’est tellement compliqué d'expliquer cela, je n’y arrive pas à vrai dire. Mais j'ai trouvé une parade, je dis qu’elle est tombée enceinte à l'occasion d’une relation sans lendemain et que, étant donné son âge, elle a décidé de garder l'enfant. Cela m'épargne la honte de devoir entrer dans les détails sordides de sa grossesse. p. 105
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(Les premières pages du livre)
« Ève
Il doit être tôt, «pourquoi si tôt?», me demande-t-elle parfois de sa voix endormie. Alors j’attends un peu, je reste là, tranquille, à regarder la nuée d’oiseaux immobiles qui flottent au-dessus de moi. J’aime particulièrement le rouge. D’ordinaire, quand le groupe reprend son vol circulaire et que ce beau rouge passe à l’aplomb de mon visage, j’agite frénétiquement les bras pour essayer de l’attraper. J’adore son œil noir et brillant, le renflement vermillon de son ventre et cet air un peu espiègle qu’il a en me regardant. C’est Greg qui m’a offert ce mobile, parce que se réveiller chaque jour en suivant les oiseaux des yeux, m’a-t-il promis, c’est l’assurance d’une vie légère et aventureuse. Grand-mère a fait la moue et l’a trouvé inadapté, s’inquiétant de ces plumes véritables que je pourrais suçoter, qui pourraient m’empoisonner. Maman a haussé les épaules.

J’aime le bruit de la clé mécanique qu’elle remonte après m’avoir précautionneusement déposée dans mon lit. Je fais en sorte qu’elle s’y reprenne, qu’elle y revienne, deux fois, trois fois, même si je sais que cela ne l’amuse pas toujours. Elle aimerait bien que je m’endorme vite, que je la libère de ce rituel usant, tourner, s’éloigner sur la pointe des pieds, tirer doucement la porte qui grince, rentrer à nouveau si je décide de pleurnicher, tourner, s’éloigner sur la pointe des pieds... J’en profite un peu, il est si doux ce petit manège.
Au réveil, c’est autre chose. Je me lasse vite de contempler les volatiles arrêtés et, pour tout dire, je ne serais pas plus heureuse s’ils se remettaient à voler. C’est le matin, j’ai faim. Je tente de me retenir d’appeler, je me concentre sur mon bel oiseau cramoisi, mais mon estomac se tord et me fait mal. Presque malgré moi, je commence à geindre, un son discret mais constant, une tendre plainte. Il ne faut pas longtemps avant que je l’entende se lever, je continue de chouiner quelques secondes, pour la forme, car elle arrive. La voilà qui pousse la porte d’un grand geste et s’approche, les yeux gonflés, les cheveux en pétard, le peignoir à peine noué. Je cesse sur-le-champ de gémir et lui présente gracieusement mes deux dents. « Je me lèverais toute ma vie aux aurores, m’a-t-elle dit un jour, si tu m’accueillais toujours avec ce si beau sourire », alors je m’applique.
Elle se penche et m’attrape avec une infinie délicatesse. Doucement, elle me serre contre elle et je plonge dans la chaude odeur de sa nuit. Nous ne faisons qu’une à nouveau, mon visage dans son cou, ses lèvres sur ma peau. Je l’entends murmurer son amour, je ferme les yeux un instant, bref, puis romps notre béatitude en gigotant. J’ai faim et les effluves de sa chair ne me comblent pas. Elle me cale alors sur sa hanche et nous allons ensemble dans la cuisine.
Elle a préparé la veille le dosage de lait en poudre et d’eau minérale qu’il va lui suffire de mélanger puis de réchauffer. Je m’agite, je halète bruyamment, remuant bras et jambes tel un pantin devenu fou. Ça la fait rire, elle dit « ça vient, ça vient... », s’allonge à demi sur le canapé, tire le plaid sur ses jambes découvertes, et puis ça vient, le liquide tiède dans ma bouche, dans ma gorge, qui déborde, elle a mal réglé la tétine et me l’arrache sans prévenir pour diminuer le débit. Je suis sur le point de hurler, le pis en plastique me rebouche le clapet. Je tête avec ardeur, cela produit une mélodie rythmée, monocorde et ronde qui la plonge dans la torpeur. Je la sens relâcher son étreinte, je vois sa tête s’incliner jusqu’à venir reposer sur le coussin jaune. Je m’étale entre ses bras, complètement relâchée, seules ma bouche et ma langue s’activent. Quand je suis rassasiée, je sombre à mon tour. »
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Et puis Stéphanie s’en moque bien maintenant, du temps et de ses ravages, plus rien ne compte que les grands yeux de sa fille, plus rien n’existe que cette douceur par effraction. Moi je n’ai pas de lac aimant où plonger, personne pour confirmer que je demeure aimable par-delà le passage des ans, aucune caresse quotidienne venant effacer les fameux outrages. Moi, il me faut affronter seule l’entrée dans la zone d’inconfort qui précède la zone de relégation. 
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Je devine qu’elle aimerait embrasser mon monticule de Vénus, il est si dodu, si tentant, elle se contente de quelques bisous parsemés autour de mon nombril. Après m’avoir enduite d’une crème blanche et pâteuse, elle m’enserre dans une couche propre, referme les pressions de mon body et m’habille. Chacun de ses gestes est accompagné d’une petite injonction ou d’une explication : ne bouge pas, donne-moi ta main, voilà, je te retourne, je ferme les boutons, voilà, regarde-moi, c’est parfait. J’ai alors droit à de nouveaux baisers assortis d’autant de compliments, je suis si belle !
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Elle se penche et m'attrape avec une infinie délicatesse. Doucement, elle me serre contre elle et je plonge dans la chaude odeur de sa nuit. Nous ne faisons qu'une à nouveau, mon visage dans son cou, ses lèvres sur ma peau. Je l'entends murmurer son amour, je ferme les yeux un instant, bref, puis romps notre béatitude en gigotant. J'ai faim
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Camille Froidevaux-Metterie, philosophe et écrivaine, fait paraître "Un si gros ventre. Expériences vécues du corps enceint" (Philosophie magazine Éditeur/Stock), une enquête philosophique qui mêle témoignages et réflexion sur la grossesse.
Elle présente son ouvrage et répond aux questions d'Ariane Nicolas, journaliste à "Philosophie magazine".
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