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EAN : 9782343094427
260 pages
Editions L'Harmattan (01/07/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
ALPHAgENRE : ou comment lire avec les doigts. Les mots recueillis dans ce dictionnaire tactile de la langue contemporaine ont en commun de relayer le pouvoir de sexuation graphique, les effets de gangue et de gang d'une lettre phallique, micro-organe érectile de pouvoir : G ou g. De "genre" à "gouvernance", de "jungle" à "migrant" ou "hégémonie", cet essai analyse le régime graphique d'une lettre-corps, courroie de transmission d'une machine à binariser, à normer, à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sous le goémon, le varech ; sous la bague, le bijou

Je n'ai pas les connaissances pour approcher le détail des propositions de ce livre. Je me contenterai ici de glaner, comme le propose l'entrée « Glaner, Glaneuse » et sa référence au beau film d'Agnès Varda Les glaneurs et la glaneuse.

« Glaner : un droit fantôme, invisibilisé par défaut d'information, manque auquel le film supplée en donnant la parole à deux juristes filmés, glanant à leur tour le code pénal »

Deux remarques préalables.

Marie-Dominique Garnier fait référence, entre autres, à des ouvrages de Gilles Deleuze, Félix Guattari ou Jacques Derrida . Je dois avouer, paresse d'esprit peut-être, que leurs choix d'écrire me rebute, même si j'entends bien que « pas d'écriture sans blessure »…

Sans creuser les accords et les désaccords, je signale cependant que les dimensions queer (lecture queer, « fluer les identités de genre à travers corps », lignes de fuite « queer », « queer-analytiques ou queer-sans-organes »…) ne me semblent que faiblement porteuses de sens. Une chose est refuser et donc d'oeuvrer à la destruction du système de genre, autre chose est d'en rester à troubler des identités définies par le système même d'approche qui décline le « genre » aux pluriels…

Quoiqu'il en soit, chacun-e trouvera dans cet ouvrage, dans ce glossaire, de multiples sujets de réflexion, en particulier contre les visions et divisions binaires des rapports sociaux et de leurs effets…

« Un mot n'arrive jamais seul, hors-sol ou hors-corps : l'essai qui suit cherche à arpenter le sol du langage contemporain, les surfaces où s'enkystent au quotidien, de phrase en phrase, de gros titres en blogs, les élevages de poussières lexicales d'aujourd'hui – d'un aujourd'hui sans air et sans « huis », et dont le peu de jour a récemment fait place aux « nuits debout » de la Place de la République et d'autres places, tenues à partir du 31 mars 2016. Pour Mallarmé, on se souvient que, de ces deux mots, la « nuit » luit, plus lumineuse que le terne mot de « jour ». »

L'auteure parle de mots-chose, de la langue hégémonique, des mots-valise, de la langue de guichet, de cette « lettre d'ordre » entrée dans la ville, de graphisme participant à la mise aux normes des « corps », de localisation des nouveaux dogmes, de genre, de reconnexion de « la lecture et la pratique de la langue », de lisibilité non réductible à la saisie optique, les « points-g » des discours, de langue-gangue, de « gramme et grammatologie »…

« Alphagenre est en ce sens un index, un manuel, une main courante conçue pour suivre le fil retors de ce qui traverse et transit les « usagers » d'une langue… »

J'ai notamment apprécié les paragraphes sur Simone de Beauvoir et les rappels aux travaux à Geneviève Fraisse sur ce sujet (ou son « la domination subsiste à l'intérieur même des dynamiques d'émancipation »), les difficultés de la traduction et la nécessité de conserver « une aspérité et une couleur qu'il importe de ne pas blanchir ni de neutraliser », la frigidité « ce mot est à lui seul une leçon de « genre » », les passages sur Monique Witting…

Toise managériale, Molloy de Samuel Beckett, autorisation de congé, indignité nationale et « état de mort civile », logique binaire « jamais binaire sans hiérarchie » ou « l'attelage ne se fait pas sans joug, sans assujettissement : sans jugulation », enseignement, gaine et le façonnage des corps, glue, gare et l'échanges des corps, langue senestre, langage travaillé mot à mot, fausse historicité de la « génération », explosante-fixe, MLF et FHAR, constituante et souveraineté contre gouvernance, fabrication mythique d'un matriarcat primitif, immigration et politiques de « mise-sous-grille des personnes », immigration et masculinisation, intégration et politique xénophobe, jungle « avec peu de moyen, une forêt pourrait y être mise en place : replanter des vies humaines-en-forêt, des vies foraines », privilège (voir plus haut, la référence à la lecture de Geneviève Fraisse de Simone de Beauvoir), soutien-gorge et processus de mise aux « normes » genrées, stigma et stigmate…

Dois-je souligner que d'autres choix et d'autres lectures sont possibles et souhaitables.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un mot n’arrive jamais seul, hors-sol ou hors-corps : l’essai qui suit cherche à arpenter le sol du langage contemporain, les surfaces où s’enkystent au quotidien, de phrase en phrase, de gros titres en blogs, les élevages de poussières lexicales d’aujourd’hui – d’un aujourd’hui sans air et sans « huis », et dont le peu de jour a récemment fait place aux « nuits debout » de la Place de la République et d’autres places, tenues à partir du 31 mars 2016. Pour Mallarmé, on se souvient que, de ces deux mots, la « nuit » luit, plus lumineuse que le terne mot de « jour ».
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Alphagenre est en ce sens un index, un manuel, une main courante conçue pour suivre le fil retors de ce qui traverse et transit les « usagers » d’une langue…
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