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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1897, une expédition suédoise, composée de l'aéronaute Andrée, de l'ingénieur Fraenkel et du photographe Strindberg, se lance en ballon à hydrogène à la conquête du pôle Nord, à partir de l'archipel de Svalbard. On n'aura plus de nouvelles d'eux, jusqu'à ce que, trente-trois ans plus tard, l'on découvre leurs dépouilles et les restes de leur campement sur une autre île de l'archipel, Kvitøya, « l'Ile Blanche ».


A partir de la trame en pointillés suggérée par les photographies retrouvées de Strindberg et par le journal d'Andrée, Hélène Gaudy retrace le parcours des trois hommes, complétant les creux par diverses hypothèses, s'aidant des récits d'autres explorateurs en contrées polaires. Et l'on s'étonne avec elle de ce qui peut paraître d'impréparation, d'inconscience ou de désinvolture, dans cette équipée portée par une obsession : être le premier, découvrir, répertorier, posséder ce qui reste alors d'inexploré sur la planète. Echoué sur la banquise après seulement trois jours de vol, au lieu de penser à rentrer pour rester en vie, le trio va, pendant trois mois, s'obstiner contre tout espoir à tenter de réaliser son objectif, à pied, perdu dans une immensité blanche où la terre a disparu, et où glace et ciel se fondent en un vaste espace sans délimitation. Croient-ils vraiment pouvoir réussir, ou ont-ils fait le choix de tout sacrifier pour la postérité, accumulant le plus possible d'échantillons et de photographies dont ils soignent la mise en scène, rédigeant quasiment jusqu'au bout un journal extraordinairement optimiste et tranquille, comme s'ils maîtrisaient la situation et continuaient simplement leur mission scientifique ?


Au-delà de la reconstitution de cette dramatique aventure, l'auteur nous fait réfléchir au fascinant pouvoir de la photographie, à l'imaginaire qu'elle a le pouvoir de nous faire développer pour transformer quelques pixels en êtres de chair et de sang, par-delà la mort et les années écoulées. Sans elles, que serait-il resté de cette expédition ratée, si déterminée à entrer malgré tout dans l'histoire ?


Ces images soignées que le livre ne nous donne malheureusement pas à voir, semblent en tout cas explicites sur un point : par le décalage si intentionnel qu'elles montrent avec la réalité sordide et désespérée de trois hommes en perdition, elles nous font comprendre l'émouvante et folle intention de leur exploit, leur course à la postérité d'une part, mais aussi leur détermination à faire progresser la science, à réduire la part inconnue du monde.


Bien sûr, aujourd'hui, la Terre a livré beaucoup de ses mystères, mais grande ironie, elle se met à nous échapper d'une autre manière, par le réchauffement climatique et la disparition de ces mêmes contrées polaires, que nous nous hâtons d'observer, d'analyser et de photographier pour en préserver ne serait-ce qu'une trace. Cette inquiétude ne peut que donner un côté nostalgique et poignant à l'évocation de la conquête des pôles par cette expédition si maladroite dans son avidité de connaissances : l'humanité n'avait alors pas encore idée de tout ce dont elle disposait, maintenant, elle ne sait que trop ce qu'elle est en train de perdre.


En tous les cas, si l'aventure est de plus en plus difficile à trouver sur cette planète où chaque bout de terre est désormais baptisé et étiqueté, l'appétit pour la connaissance et la maîtrise de notre sort à travers celui de notre environnement est toujours aussi fort : « Rien n'a changé depuis leur disparition : il faut percer les mystères, inventer des vies, chercher au fond des mers les boîtes noires englouties, et il faut être nombreux pour le faire, une autre chaîne, qui ne s'élève pas vers le ciel mais creuse dans les profondeurs, une chaîne souterraine faite de scientifiques, d'internautes, d'écrivains, de curieux qui trouvent dans l'enquête un moyen détourné de fouiller en eux-mêmes, de gratter là où ils ne savaient pas qu'il y avait eu une plaie. »


Si cette lecture n'est pas toujours facile, elle mérite largement les efforts qui vous feront découvrir une plume de très grande qualité au service de profondes réflexions, notamment sur notre insatiable besoin de nous rassurer en élucidant à tout prix les mystères, et, pour certains d'entre nous, de dominer la mort à travers la recherche de la postérité.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En 1897, une expédition devant arriver au pôle Nord avec 3 personnes l'aéronaute Salomon Andrée, l'ingénieur Fraenkel et le photographe Nils Strinberg. En 1930, trente-trois ans plus tard, leurs corps sont retrouvés sur l'île Blanche, au nord de la Suède. Des photos, un journal de bord sont retrouvés... A partir de ces témoignages, Hélène Gaudy raconte l'histoire de ces hommes, de cette expédition.
Belle écriture poétique de Hélène Gaudy pour raconter le mystère de cette disparition. Ce qui lui manque, elle l'imagine, comme une partie de cette correspondance entre Nils et sa fiancée. On est pleinement avec eux et cette infinie glacée qui ne semble pas avoir de fin. Juste un peu dommage qu'il y a trop d'informations en plus de celle relative à ce voyage fatal, qui ont un peu saturé mon attention.
Ca reste une lecture très agréable sur un épisode méconnu de l'histoire, pour ma part.
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"On éprouve souvent plus d'intérêt pour ceux qui s'éclipsent que pour ceux qui reviennent, surtout quand le lieu où ils se perdent ressemble à une absence changée en paysage."

L'aéronaute suédois Salomon August Andrée a disparu en 1897 avec l'ingénieur Knut Frænkel et le photographe Nils Strindberg en tentant de rejoindre le pôle Nord en ballon à hydrogène à partir de l'archipel de Svalbard. Les corps et les photographies de cette expédition ratée furent rendues par la glace et la neige trente trois ans plus tard, au moment où les premières agences de voyage inscrivaient l'Arctique comme destination dans leur catalogue.

À partir des photographies et des traces ténues de cette expédition, Hélène Gaudy imagine leur aventure et compose un roman d'une inépuisable richesse. Pour pénétrer dans son sujet – le récit de cette aventure lointaine, les préparatifs, l'échec et la dérive des trois hommes échoués sur la glace -, elle aborde l'histoire par touches et à rebours, à la manière d'une pellicule qu'on rembobine, depuis la découverte des corps et le développement des images à l'Institut Royal de technologie de Stockholm en septembre 1930 jusqu'à l'été 1987, date du départ de l'expédition.

"Voilà donc comment ils reviennent, les morts", écrivait W.G. Sebald dans "Les émigrants", un glacier suisse ayant restitué la dépouille d'un guide de montagne après des décennies. En écho à Sebald, les photographies retrouvées de l'expédition S. A. Andrée forment la métaphore des souvenirs qui remontent à la surface, composent à la fois une mémoire et un point de fuite, par où l'imagination peut s'engouffrer.

"Les images sont des paliers pour plonger en apnée, s'enfoncer, reprendre de l'air, s'arrimer aux détails, au minimum visible, et en passant de l'une à l'autre, jeter un regard aux gouffres qui les séparent, dont on ne perçoit qu'une rumeur, à peine un frémissement."

La narration fascinante d'Un monde sans rivage s'arrime aux énigmes des images en noir et blanc, qui font écho à la face lumineuse de l'été du départ et à celle obscure, de la menace de l'automne et de l'hiver polaires, aux liens d'Anna Charlier à son fiancé éternellement jeune, Nils Strindberg, le photographe de l'expédition, et aux fragments du journal de Salomon August Andrée ponctuant le récit de leur longue marche sur la glace après la chute de leur ballon, le 14 juillet 1897.

Les contrées polaires sont le berceau des plus grands « embêtements », écrit Andrée dans son journal, le 30 juillet 1897. Échoués quelques jours après leur départ dans un paysage de glace où leurs rêves de grandeur et de gloire vont se rétrécir jusqu'à la poursuite de la seule survie, la marche de ces aventuriers, amateurs héroïques à peine vêtus pour la circonstance, est une avancée poignante vers leur effacement.

S'appuyant sur les détails des photographies, déclencheurs d'écriture, sur les lambeaux du journal d'Andrée, palliant les blancs par le recours à d'autres textes, tels que l'évocation de la glace formant paysage avec le Palais de glace de Tarjei Vesaas ou encore le récit de l'expédition d'Ernest Shackleton, et par la puissance de son imaginaire poétique, Hélène Gaudy réussit à dire les embardées de l'expédition dans un monde sans rivage, là où le froid comme le temps n'a plus de bord, à atteindre la profondeur de l'histoire, à rendre la lumière réfléchie par des hommes depuis longtemps disparus, fondus dans l'irréalité du paysage de glace du Grand Nord.

Questionnement sur la puissance imaginante des images, comme dans Plein hiver ou Grands lieux, tissage l'histoire autour de son sujet comme dans Une île une forteresse, Hélène Gaudy continue avec ce roman de modeler une oeuvre d'une cohérence et d'une force impressionnantes et à explorer la manière dont un récit peut se construire dans les blancs, les traces du souvenir et les incertitudes de la mémoire qui sont la matière même de la fiction.

S'il est aussi marquant, c'est parce que ce roman, à paraître le 21 août 2019 chez Actes Sud, s'adresse directement à chacun d'entre nous. Les photographies de l'expédition Andrée, dégradées avec le temps, portent en effet en elles les marques d'un paysage abîmé, et leur longue marche semble préfigurer le rétrécissement mélancolique du monde à venir, à partir du moment où la planète aura été entièrement explorée et cartographiée. Ainsi, sous la catastrophe visible du récit se lit en filigrane une autre catastrophe qui s'annonce souterrainement, tristesse de la terre qu'on rencontre sous la plume d'Eric Vuillard, la disparition contemporaine d'un monde sans rivage.

"Pourtant, il sous-estime l'intensité du lien qui les attache, lui et ce Grand Nord qu'il n'a pas vraiment exploré encore, comme son propre pouvoir de destruction, qu'il partage avec ceux qui viendront après lui.
Il ne peut imaginer, Andrée, qu'un jour la glace ne faisant plus ciment, le panorama se disloquera, entraînant éboulements et coulées de boue, glissements des parois bleues, blanches, tout droit dans les eaux grises, et ce ne sera pas une chute, mais un fracas, un gros son de tempête et d'orage, des explosions multiples naissant les unes des autres.
Il ne peut croire que la banquise se délitera, que de l'Antarctique à la Sibérie émergeront des ossements fossiles et des bêtes préhistoriques, bombes à retardements aux gueules ouvertes sur dents d'ivoire, virus de l'anthrax sorti du cadavre d'un renne, méthane, carbone réchauffant l'atmosphère déjà étrangement tiède, formant des poches tendues sous l'herbe verte quand, sous le ciel phosphorescent surplombant la toundra sibérienne, des éleveurs de rennes découvriront des gouffres ouverts en une nuit, des déchirures et des trous noirs. Matière vivante, ce paysage, libérant mystères et créatures, imprévisible comme une bête et également mortel."

Les photographies, qui sont présentes uniquement en creux dans Un monde sans rivage (excepté pour l'image de couverture), ont aussi servi de déclencheur à une exposition dont Hélène Gaudy était co-commissaire et à un livre dont je vous recommande également la lecture, "Zones blanches, récits d'exploration" publié en 2018 au Bec en l'air.

Retrouvez cette note de lecture et et beaucoup d'autres sur le blog de Charybde ici :
https://charybde2.wordpress.com/2019/08/13/note-de-lecture-un-monde-sans-rivage-helene-gaudy/
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Ce roman d'Hélène Gaudy est très intéressant, par son style narratif et par le sujet.
Nous y découvrons l'expédition Andrée, composée de trois hommes ayant pour but d'atteindre le pôle Nord en ballon en 1897. Basé donc sur des faits réels, l'auteure imagine librement leur quotidien, leurs doutes et ce qui a pu leur arriver, tout en insérant des passages du journal de bord d'Andrée.
J'ai été quelque peu décontenancée au début par la narration, Hélène Gaudy se promenant dans le temps, nous narrant diverses expéditions entre les aventures de nos trois acolytes. Je dirai donc que c'est une lecture exigeante, mais qui en vaut la peine. La plume de l'auteure est très belle et agréable, je dirai même parfois poétique.
Cette expédition m'a beaucoup intriguée. Je suis tombée sous le charme de cette photo qui a fait la couverture du livre ! J'ai trouvé les trois aventuriers très très mal préparés, quelque peu inconscients du danger que cela représentait. Ils étaient fiers de se lancer dans cette exploration, mais semblaient n'avoir que très peu d'expérience. Je dois vous avouer que je les ai un peu vu comme des dandys au pôle Nord.
L'auteure a eu des réflexions passionnantes sur la photographie, le désir d'immortaliser certaines choses, des exploits etc. Et sur le fait que nous désirons ainsi laisser une trace de nous. Elle pousse même la réflexion encore plus lion quand elle dit "On ne sait plus bien, à les regarder, s'ils veulent figer des moments vécus ou s'ils ne les vivent que pour les montrer."
Il en est de même avec les expéditions tentées par de nombreux aventuriers. Nous y voyons là un désir de reconnaissance, désir de découvrir des terres vierges, où personne n'a posé les pieds.
J'ai peut-être un petit bémol : j'aurais voulu avoir plus de sentiments, m'attacher davantage aux personnages, mieux connaître l'histoire d'amour de Nils et d'Anna. L'écriture est extrêmement belle, mais j'aurais voulu quelque chose d'un peu moins "journalistique" peut-être (attention ce n'est pas du tout négatif !)
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En 1930, on découvre sur une île perdue dans l'océan arctique les restes de trois corps et les vestiges d'une expédition suédoise dont on avait perdue la trace 33 ans plus tôt.
Salomon August Andrée, Knut Frænkel et le photographe Nils strinberg avaient tenté de rejoindre le pôle Nord en ballon à hydrogène à partir de l'archipel de Svalbard et ils se sont échoués à peine trois jours après le décollage.
Dans les effets retrouvés auprès des ossements se trouvent des pellicules photographiques qui pourront être développées et un journal tenu par le chef d'expédition.
A partir de ces éléments épars et incomplets, Hélène GAUDY reconstitue de manière romanesque et poétique l'aventure de ces trois hommes qui survivent durant plusieurs mois sur la banquise en notant avec précision toutes sortes d'observations naturalistes, en posant pour la postérité et en taisant leurs tourments.
Hélène GAUDY prend son temps pour nous raconter cette aventure, elle fait des digressions en mettant en perspectives d'autres expéditions dans le grand nord, d'autres aventures, elle nous entraîne dans les pensées de ces hommes , et même dans leur intimité en recréant l'histoire d'amour entre Nils Strinberg et sa fiancée.
La force de ce livre tient beaucoup à l'écriture profonde, imagée qui invite autant à la contemplation qu'à la réflexion et aux accents parfois philosophiques. C'est une lecture hypnotique, comme tout ce blanc qu‘elle arrive pourtant à diversifier de manière étonnante.
Un livre qui sort de l'ordinaire et élargit notre horizon.



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L'expédition en ballon de trois explorateurs suédois est contée ici grâce à un journal qui a été retrouvé (celui de S A Andrée) et à l'imagination de Hélène Gaudy.
Leur but était de cartographier, connaître le monde et atteindre le pôle Nord. Il s'agit de Salomon August Andrée, ingénieur et deux gaillards non aventuriers, Nils qui photographie et joue du violon et Knut.
Le départ a lieu en juillet 1897. Ils sont à la merci du vent.
Des pigeons voyageurs leurs permettent de faire passer des messages.
Une autre exploration est contée : en 1915, le navire de Ernest Shackleton s'échoue dans la glace. Ils accostent en Georgie du sud. Ils marchent sur la
banquise et transportent un appareil photo de 7 kilos.
Mon avis : l'écriture est fluide, très bien documenté ce qui rend la lecture passionnante. On apprend plein d'informations sur l'histoire du premier
ballon à air chaud (1782-1783).
Hélène Gaudy nous fait revivre l'envol de l'engin des frères Montgolfier à Versailles et on s'envole même avec Nadar et son appareil photo.
Cette lecture m'a fait penser au film "the aeronauts" sorti en 2019.
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Loin de moi l'idée de plagier le titre du dernier roman d'Hélène Gaudy "Un monde sans rivage". J'aurais pourtant envie de dire que la littérature est bien un monde sans limite. Après la vie d'une artiste-peintre mexicaine, les quelques derniers jours à la tête de l'Etat d'un grand général ou encore un road-movie à la gloire du jazz, je viens de découvrir un fait réel – que je me refuse à qualifier de divers – brillamment mis en lumière plus de cent vingt ans après par l'auteure.

"L'image n'est pas encore tout à fait une image, juste un fragment, englué parmi d'autres, d'une pellicule qui a passé des années sous la neige, dans l'un des territoires reculés du monde." C'est, en effet, à partir de photos prises en 1897 et de carnets de notes, sorte de journal de bord, retrouvés en 1930 à la faveur d'une fonte inhabituelle de neige et de glace, qu'Hélène Gaudy va nous raconter l'expédition de Salomon August Andrée, Knut Frænkel et Nils Strindberg. En 1897, ils s'élevaient dans les airs à partir du Svalbard, archipel norvégien, pour atteindre le Pôle nord en ballon...
Au fil des pages, nous allons vivre, non pas leur épopée, le ballon perd vite de la hauteur et finit par s'échouer sur la banquise, mais leurs derniers jours – derniers mois – vers une mort annoncée. A coup de "peut-être", "sans doute" et de verbes conjugués à presque tous les temps de l'indicatif mais aussi au conditionnel, la romancière, scrutant le moindre détail de chaque photographie sauvée, imagine leur fin de vie sur cette banquise où le blanc le dispute au blanc. le texte est d'une richesse inouïe, mêlant à la vie des héros – et d'Anna, la fiancée de Niels – des anecdotes relatives à d'autres grands noms. Elle ressuscite Pilâtre de Rozier, les frères Montgolfier ou encore Léonie d'Aunet qui, défiant toutes les interdictions, accompagne son mari dans une expédition au Spitzberg.

Hélène Gaudy précise aussi magnifiquement la flore inventoriée par S.A.Andrée à ses heures perdues "Il y a l'arabette alpine aux quatre pétales blancs, au coeur jaune d'or, il y a le bouleau nain… le saule polaire… Il y a la campanule uniflore et sa petite corolle violette…" L'écriture est très belle, précise et travaillée. J'ai eu l'impression de m'élever, à l'image du ballon au fur et à mesure des mots.

Tout autant qu'un roman, véritablement passionnant par le rêve que nous fait revivre Hélène Gaudy, j'y ai trouvé un saisissant travail de documentation.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Cet ouvrage serait un magnifique livre d'aventures s'il ne s'agissait d'un accident dramatique qui a touché la Suède en 1897. Ce pays souhaitait prendre sa part dans la course au Pôle Nord. L'expédition Andrée avait pour objectif d'atteindre le Pôle en ballon. L'expédition fut un fiasco, la ballon ne s'éleva que quelques heures pour retomber dans les glaces. S'en suit un long cheminement vers le sud qui aboutira à la mort des 3 membres de l'expédition. La Suède oublia ses héros disparus. En 1930, un bateau découvre tout à fait par hasard des débris du dernier campement ainsi que de rouleaux de photographies. Une petite centaine de photos ont été développées. Les autres ont été perdues trop abimées pour être exploitables. le carnet de voyage d'Andrée a été retrouvé partiellement. A partir de ces photos et des notes conservées à présent dans un musée suédois, l'autrice a retracé d'histoire de cette tragique aventure. le texte est puisé au plus près des sources est se lit comme un roman, genre dont il se réclame d'ailleurs.
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Commencer par se situer ... l'île blanche, Kvitøya ... l'île, la plus à l'est de l'archipel du Svalbard ...80°et quelque au nord ... l'île des danois, Danskøya ... une île au nord ouest du spitzberg ... 79° et quelque au nord ...
Se souvenir que mon mouton à lire détient un petit trésor... le livre de Léonie d'Aunet, "voyage d'une femme au spitzberg" publié en 1854, retraçant une expédition de 1839.

Apprendre que les frères Montgolfier ont cherché à emprisonner les nuages dans un tissu pour le faire voler avent de comprendre que c'était la chaleur d'une combustion qui permettait le vol,
Découvrir les différentes tentatives d'approcher le nord ou le sud extrême,
Me rappeler ma visite à Bygdøy, pour découvrir le Fram, ce qu'il en reste avec les reliques des marins et souhaiter un jour aller découvrir à Gränna le musée qui retrace l'expédition d'Andrée ... des reliques, des petites choses de leur quotidien qui nous rappelle "que les objets insolemment nous survivent",
Faire une escapade à Pyramiden, ville fantôme figée dans le passé et dans le silence ... se rappeler ses objets traînant n'importe où, témoins d'une vie passée,
Découvrir que la famille royale suédoise descend de Jean Baptiste Bernadotte, soldat originaire de Pau, adopté en 1818 par le roi de Suède à défaut d'héritier.

Un livre d'aventure sur la découverte des mondes des extrêmes pas encore défrichés ... une expédition plutôt oubliée, révélée par quelques photos sauvées de la disparition, fragile témoignage de ce que vécurent les protagonistes.
Un livre qui s'attache à rendre vivant des personnages que l'histoire a oubliés en esquivant une histoire, l'histoire de trois fous qui ont rêvé de photographier le pôle nord.
Un livre qui représente une occasion rare de revivre le voyage au grand nord qui m'a tant fait rêver et que parfois la nuit, lors de ces insomnies, il me plait de revivre.
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Un beau voyage dans les immensités articques. Je ne connaissais pas cette expédition en particulier mais même si j'avais déjà lu de nombreux récits réels ou imaginés je reste fasciné par ce que ces hommes ont vu et endurés. Et la concordance des temps relatée ici donne beaucoup de relief aux protagonistes.
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