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EAN : 9782070369232
384 pages
Gallimard (04/03/1977)
3.81/5   13 notes
Résumé :
Devenir comédienne fut - dès l'enfance - le vœu de Suzanne Pasquier. Il est accompli : à vingt-neuf ans, elle a tout Paris à ses pieds. Bien des hommes l'ont aimée; aucun n'a réussi à la détourner de la scène. Pour un rôle qui lui tient au cœur, elle donnerait deux ans de sa vie. On devine ses sentiments en apprenant qu'une autre qu'elle jouera Cordelia. Malgré les sourires d'Erie Vidame, le directeur de la troupe, elle donne sa démission. Voici longtemps qu'un de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce tome-ci, comme le titre l'indique, on s'intéresse à Suzanne, la dernière née de la famille Pasquier. Suzanne s'est dédiée au théâtre et y montre un talent qui n'a d'égal que sa beauté. Comme chacun de ses frères et soeurs — sauf peut-être Ferdinand qui, depuis le Notaire du Havre, est le plus terne de la fratrie— Suzanne vit pleinement sa passion jusqu'à ce que, pour des raisons financières, son metteur en scène la remplace dans le premier rôle qui lui revenait de droit. Suzanne se réfugie alors chez les Baudoin, une famille idyllique, ce qui lui permet de ne pas sombrer dans la colère et peut-être la dépression.
De tous les romans de la Chronique, c'est le premier qui m'a vraiment déçue. Duhamel décrit fort bien le milieu du théâtre parisien et complète le portrait de Suzanne qui est peu apparu jusque alors. Elle est jolie, intelligente mais si immature que ça frise la caricature pour être complètement convainquant. le milieu de vie campagnard des Baudoin, l'harmonie qui règne dans leur famille en dépit des rivalités de trois frères qui s'éprennent de Suzanne m'a aussi paru trop beau pour être vrai.
J'ai retrouvé, bien sûr, l'écriture perlée de Duhamel mais le propos m'a semblé beaucoup moins pertinent que celui des romans précédents. Il reste la peinture de moeurs. On comprend par exemple, que le milieu artistique, à l'image de la société, n'est pas exempt de corruption de bassesses et de manipulations mais, le personnage de Suzanne est moins réaliste que celui de Laurent ou de Cécile par exemple, moins attachant aussi et ses mésaventures ne m'ont pas émue avec la même intensité.
J'enchaîne sans tarder avec le portrait de Joseph et de sa passion qu'est l'argent (et la réussite sociale) avec néanmoins grand enthousiasme.
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Suzanne fait partie de la troupe du théâtre des Carmes, elle en est même l'actrice vedette quand Eric Vidame, le directeur et metteur en scène, pour de sordides questions d'argent préfère donner sa place à la maîtresse d'un de ses mécènes. Voyant tous ses rêves de grands rôles du répertoire lui échapper, elle part s'installer à Nesles, à la Cavée des Portes, demeure du peintre Philippe Baudoin. Elle y découvre une famille d'artistes, tous peintres, sculpteurs ou musiciens, vivant dans une grande harmonie et dans une belle simplicité, une sorte de maison du bonheur ouverte à tous les talents et où tous les jeunes hommes sont amoureux d'elle. Venue pour un court séjour, elle y restera deux mois. Pendant ce temps, Joseph voyage en Egypte, Cécile donne des concerts en Suède et Laurent se trouve à Lisbonne.
Ce neuvième et avant dernier tome de la « Chronique des Pasquier » est assez différent des autres à plus d'un titre. Plus de récit épistolaire, plus de narration tous azimuts, mais une concentration sur le personnage attachant et ambigu de Suzanne, cette âme souffrante qui ne se réalise qu'à travers la comédie et finalement ne peut vivre que par procuration. Duhamel consacre pratiquement tout le livre à cette plongée dans le monde impitoyable du théâtre avec ses metteurs en scène prétentieux, ses comédiens plus ou moins serviles ou cabots et toutes les splendeurs et misères de la mise en oeuvre d'une pièce de théâtre. Véridique et affligeant. La famille Baudoin représente une sorte d'antithèse un peu idyllique qui démontre par l'absurde que l'art peut aussi être vécu en toute gratuité et en toute sincérité naïve. Un beau roman qui reste dans le domaine familial et au sujet duquel le lecteur ne pourra s'empêcher de se poser une question de simple vraisemblance. Tous les hommes de la famille sont partis à la guerre en 1914 et tous sont revenus sains et saufs (excepté Justin, l'ami juif). Quelle chance inouïe !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Bof... Ce volume n'ajoute rien à la série, bien au contraire... L'histoire a beaucoup - et mal - vieilli, du coup, je traîne à lire le dernier, la Passion de Joseph Pasquier, et me suis accordée une récré avec la "fameuse" Princesse de Clèves, si chère à notre ex-Président...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Suzanne le regardait en secouant doucement la tête. Hélas ! Il était trop tard. Il était trop tard pour recommencer une vie, trop tard pour changer de route, trop tard pour tâcher d'être heureuse comme toutes les autres femmes. Mais elle pouvait, du moins, à ce grand bonheur perdu, dire un adieu solennel, dire un adieu déchirant. Elle pouvait, à ce beau mendiant, à cet enfant ébloui, faire une aumône magnifique.
Elle se leva d'abord en titubant, puis elle éteignit les lumières. Avec des gestes d'aveugle, elle le cherchait dans la nuit.
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Comme beaucoup de professeurs, de savants, de chirurgiens, de médecins qui vivent au centre d'une école, y exercent leurs prestiges et perdent la juste mesure du monde, Vidame avait, petit à petit, pris des manières de tyran grognon. Il prodiguait à ses acteurs de légères tapes sur les joues, tapes qui, parfois, se risquaient jusqu'aux proportions de la gifle. Il avait une façon bien à lui de leur prendre la tête sous le bras ou de leur tirer les cheveux ou de leur donner de gracieux coups de pied au derrière. C'était fait de telle sorte que l'objet de ces cajoleries aventureuses, ne pouvant se mettre en colère, n'avait plus qu'à rougir de confusion et de contentement. En paroles, Vidame, habile dialecticien, se passait toutes les fantaisies qu'il était, malgré tout, forcé d'interdire dans les gestes. Il avait une manière bien personnelle d'insulter ses collaborateurs, surtout les plus anciens, ceux des commencements, de leur faire, en trois mots, mesurer leur ignorance, leur insuffisance, leur maladresse, et surtout leur manque de goût, car on ne parlait, chez Vidame, que de goût, car le théâtre des Carmes était, au dire de Paris, le suprême refuge du goût, de la compétence critique.
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Je l'aime, le patron, je l'aime d'amour. Et pas de blague, mon petit, pas d'erreur surtout. Je dis d'amour et il faut s'entendre sur les mots avec tous les petits dégoûtants qui naviguent par ci, par là. Je répète que je l'aime, cet homme, comme un chien peut aimer son maître. S'il me disait : « Mets-toi à plat ventre et je vais te marcher sur le dos », eh bien ! Je rouspéterais, pour la forme, sans aucun doute ; mais je me mettrais à plat ventre et je lui tendrais mon dos, et même cela me ferait plaisir. Il me fichera peut-être à la porte demain, s'il en a le courage. Je rentrerai par la fenêtre ; je ne peux pas vivre sans lui. Je le trouve intelligent, beau, spirituel, plus intelligent, plus beau, plus spirituel que tous les gaillards qui sont dans la salle en train de bâiller à nous montrer leur luette, leurs amygdales, leur oesophage et tout le bazar.
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Ces mouchoirs qui voltigeaient, ce n'était pas pour Suzanne. Elle avait des camarades. Elle avait, toujours et partout, rencontré beaucoup de camarades. Elle n'avait pas d'amis. Non, elle regardait la ville, les quais et la foule à mouchoirs parce qu'il faut bien regarder quelque chose quand on a les yeux ouverts.
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Tout le monde, souffla-t-il, trouve naturel de faire travailler les mouches. Et, quand elles ont bien travaillé, tout le monde trouve naturel de leur rafler leurs réserves. Vlan ! Et il n'y a personne pour protester au nom de la charité, de la justice et autres fariboles. Tout le monde trouve naturel d'engraisser les oies, les lapins, les moutons et les autres bêtes. Et, quand elles sont grasses à point, nous leur prenons leurs réserves et, en même temps, la vie, bien entendu, la vie comme le reste. Voilà ce que c'est que l'homme. Et il est terriblement hypocrite ! 
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Vidéo de Georges Duhamel
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.
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