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EAN : 9782812203992
400 pages
RAMSAY LITTERAT (11/10/2022)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Embauché sur une croisière transatlantique Lisbonne-New York, le guitariste Abel Diaz enquête, sans qu’on lui demande, sur la mort soi-disant naturelle de Orville Montgomery, un compagnon musicien parti trop tôt pour le Paradis du Blues.
En France, le commissaire Ange Amadeo fait face à une série de meurtres de prostituées.
Y a-t-il un lien entre tous ces crimes ? Une fois son neurone à intrigue titille&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Sylvain Gillet a l'art de brosser le portrait de ses personnages. Et tant pis si son héros principal a l'habitude de parler avec Linda, sa guitare (et tant pis aussi si celle-ci lui répond). Après tout, tant qu'il n'en est pas à converser avec une rondelle de banane... Eh bien si, justement, Abel Diaz parle aussi aux rondelles de bananes. Mais uniquement si elles baignent dans un cocktail préparé par un barman au sourire éclatant (« un showroom pour dentifrice » p.155) et à la mèche ondulante comme les flots de l'océan sur lequel navigue le Pride of the seas, théâtre de l'enquête en quasi huis clos de Venenum, troisième opus écrit par Sylvain Gillet, publié par les éditions Ramsay. Faut-il préciser que les rondelles de bananes lui répondent avec un fort accent québécois ?
Abel Diaz, musicien et plus précisément guitariste, est né en Andalousie. Mais il préfère le blues au flamenco. le type est sympa, pas prétentieux pour deux ronds. On le croise régulièrement dans les rayons du Carrefour de Châlette-sur-Loing où il fait ses courses ; un mec vraiment sans façons. Mais comme souvent chez les Méditerranéens, il a le regard qui frise dès qu'il croise une gonzesse. Ce qui fait dire que l'Abel de Cadix a les yeux de velours, l'Abel et son caddie a les yeux de l'amour (Chi-ca, chi-ca, chic ! Ay, ay, ay !). Mais l'Abel se trimbale une blessure, une grosse blessure, de celles qui ne se referment jamais, de celles qui font que vous n'êtes plus la même personne une fois qu'elle vous a frappée. Chez le bluesman, elle a imprimé son empreinte au coeur de chacune de ses cellules et vit désormais tapie au fond de lui. Curieusement, elle a fait naître en lui un désir de vengeance (ce n'est pas la règle). C'est la Bête de l'Abel, prête, à tout instant, à se réveiller et apte à détecter, comme au radar, tous ses hôtes porteurs de la même blessure dans un périmètre donné.
A quoi mesure-t-on qu'un livre est bon ? Parmi les signes annonciateurs, il y a le fait, incontestable, rare mais récurent, qu'il vous fait vous lever la nuit pour le lire. C'est un premier indice. le deuxième réside dans le sentiment de tristesse, d'abandon, quand on le referme une fois arrivé au terme de sa lecture. On se sent orphelin de cet univers créé de toutes pièces. Derrière, il faut observer des paliers de décompression. Car il est inutile de songer à reprendre immédiatement une autre lecture (le bouquin suivant valserait inévitablement au travers de la pièce) ; pas même une émission à la télé : la tête est ailleurs. Il faut attendre que cet univers vous quitte, doucement, à la dérobée.
Il y a du rythme et de la profondeur dans l'écriture de Sylvain Gillet. du rythme car l'auteur est par ailleurs musicien, ça se sent dans son écriture au tempo juste et enlevé ; de la profondeur notamment quand il brosse le portrait de ses personnages les plus fragiles ou dans les instants qui pourraient passer pour les plus « fleurs bleues », comme la note qu'il affectionne tant. C'est là que l'écrivain excelle, on ne s'y attendait pas. Il y a du San Antonio là-dedans, on ne l'attendait plus. On espère désormais l'adaptation des aventures d'Abel Diaz, anti-héros, musicien et détective, sur grand ou petit écran.


Marques-pages utilisés : une chaussette orpheline, un câble de chargeur de téléphone, la queue de mon chat (Monsieur, je ne vous connais pas !)

Meilleurs chats-pitres :
- octodecies, parce qu'il précède novodecies et qu'il suit septdecies et surtout parce que l'écrivain était particulièrement en forme pour brosser le portrait du barman.

- le N°19, « le chat-Nel », moins classique que le N°5, mais encore plus audacieux dans sa version poudrée

- le chat pitre vint d'eux, parce que le scribouillard et gratteux était vraiment très en jambes (et surtout en doigts) quand il l'a pondu

Ce que vous ne trouverez pas dans Venenum :

- Des conseils diététiques pour être frais comme un gardon dès le réveil

- Une place gratuite pour le prochain concert de Pascal Obispopo

- le meilleur temps d'infusion pour un thé blanc parfaitement réussi
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Abel Diaz, un guitariste de quarante-neuf ans, a été embauché avec d'autres musiciens, sur une croisière transatlantique Lisbonne-New York. Sa mission est de distraire les passagers : des visiteurs médicaux qui participent à un séminaire. Abel est heureux de revoir Orville Montgomery, un vieux bluesman. Hélas, les retrouvailles sont de courte durée : son ami meurt pendant le voyage. Abel est persuadé qu'il a été assassiné.

Hélas, il est seul à enquêter. Il ne partage ses soupçons qu'avec Linda, sa guitare avec qui il entretient des conversations. Elle lui répond, le malmène et se moque de lui. Leurs débats sont vifs. L'instrument est capricieux, jaloux et ne veut pas jouer certains morceaux. Entre eux et moi, cela a un peu mal commencé, puisqu'à la page 77, ils ont critiqué mon chanteur préféré.

Cependant, malgré ses aversions pour les artistes que j'apprécie, je dois reconnaître qu'Abel est altruiste. Alors que tout le monde se désintéresse de la mort de son vieil ami, il veut lui rendre justice. Il est aussi le seul à se préoccuper des obsèques. Sous ses airs fanfarons, bat un coeur chamallow. Il est aussi très malin : il perçoit des indices dans des détails insignifiants. Sa fougue compense son manque de compétences et d'expériences, son humour pare à son illégitimité.

En effet, Abel s'amuse avec les mots et les images. A tout moment, un jeu de mots jaillit. Même dans les situations critiques, j‘éclatais de rire. Sylvain Gillet triture les vocables dans des sens inattendus et surprenants : c'est savoureux. Son humour bouscule les conventions et nous attendons sa prochaine facétie avec impatience. Notre attente est vite comblée, car le récit est parsemé d'humour, de contresens, de métaphores savoureuses et de comparaisons stupéfiantes.

Malgré des divergences musicales très marquées entre Abel et moi, la lecture de ses aventures a été un régal. J'ai aimé sa ténacité, son sens de la justice, sa fidélité et son autodérision.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Je découvre l'auteur, à travers ce roman, je dois avouer que c'est une belle découverte. Je n'ai pas lu, le précèdent "Ludivine comme Edith" deux enquêtes différentes, qui peut se lire indépendamment. Ma curiosité me titille, je pense me le procurer au plus vite.
C'est l'histoire d' Abel Diaz , personnage principal, et indispensable de l'histoire. Ce dernier est embauché avec d'autres musiciens , qui se connaissent plus au moins. Abel est personnage hors norme, et totalement rocambolesque, il m'a fait énormément rire , malgré le sujet du livre. Il joue avec les mots d'une dextérité impressionnante.
Une croisière, destinée pour des visiteurs médicales, qui nous laisse dans le doute par rapport aux organisateurs. Abel parle , discute avec sa guitare, sa meilleure amie, il l'a surnomme Linda, le petit coté burlesque .Cette dernière , comme son maitre , joue que du blues, quelle drame lorsqu'ils s'aperçoivent que les chansons populaires , sont beaucoup plus distrayantes pour le public. Linda ressent cette demande comme une injure, je n'arrivais plus à m'arrêter de rire.
Revenons à l'histoire, une croisière , deux meurtres , deux personnes totalement opposés, qui non aucun point commun en apparence , deux modes opératoires différents.
En parallèle, une série de meurtre de prostituées , cette enquête est confiée au commissaires Ange Amedeo, une affaire qui s'avère difficile à résoudre, surtout dans ce milieu.
Une question se pose, existe -il un point commun avec ces deux histoires.
Abel me fait penser à Colombo, Sherlock Holmes , Hercule Poirot, dans sa façon d'enquêter. L'auteur capte ses lecteurs du début jusqu'au final , voir jusqu'au dernier mot.. Il torture à merveilles nos neurones.
Un final détonnant, explosif que j'étais loin , mais très loin de me l'imaginer.
Une histoire a multiples rebondissements, aucun temps mort , un rythme qui monte crescendo, entrainant un suspens haletant, intenable.
Le côté noir, et le coté burlesque se mélange à la perfection. Je vois bien une adaptation cinématographique , du roman.
La plume de l'auteur, est fluide, burlesque. La lecture est captivante, addictive. Toujours dans le questionnement , savoir le pourquoi du comment?
Arriverons- nous à dénouer se sac de noeud? A vous de le découvrir.
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Faire une croisière pourrait être le rêve de tout un chacun. Oublier le stress. Visiter d'autres pays, d'autres villes. C'est faire un break reposant. A condition de ne pas faire partie du personnel. Ce qui est le cas de Abel Diaz, guitariste devant l'éternel et Linda, sa guitare bavarde. Avec ses comparses, il doit animer les soirées des passagers: des visiteurs médicaux. Une sorte de croisière s'amuse. En moins bien. Les artistes fauchés ne crachent pas sur un cachet. Ce serait une hérésie. Malheureusement, Orville, le chef du groupe et père de la chanteuse, va mourir « d'une mort naturelle ». Vraiment ? Quelqu'un l'a t-il aidé à passer l'arme à gauche ? Abel et sa guitare enquêtent.

Dans un vocabulaire gouailleur et plein d'humour, nous suivons Abel dans une enquête presque discrète, bien que Linda Le lui ait interdit. L'auteur emploie des néologismes qui font sourire le lecteur qui pense à un certain San Antonio. Un vrai bonheur. Ce vocabulaire donne vie au texte et apporte un je-ne-sais-quoi de presque sérieux. En parallèle Ange Amadeo enquête sur des prostituées en France. Y a-t-il un lien entre les deux situations ? Qui est cet assassin qui arrive à passer entre les mailles du filet? Avec une nonchalance qui le caractérise, Abel se lance, sans hâte, dans une enquête qui le fait avancer doucement mais sûrement. Trouvera t-il cet assassin ? Qu'apprendra t-il de nouveau sur Orville, son pote?

Avec une plume qui n'aurait rien à envier à San Antonio, l'auteur fait vibrer doucement Abel Diaz. C'est un guitariste, avec presque du talent, qui enquête, sans prise de tête, mais avec obstination sur la mort de son ami Orville Montgomery. Des pistes s'entrecroisent avec une autre enquête sur le meurtre de prostituées. Quel est le lien ? L'humour permet au lecteur d'aborder ce policier avec beaucoup de plaisir. La plume de l'auteur est très colorée, rendant les échanges hilarants et exquis. Heureusement que Linda, la guitare bavarde d'Abel, est là pour le forcer à garder les pieds sur terre. le suspens nous tient jusqu'au bout. Avec une grande surprise. Une fin digne d'Agatha Christie. Ce qui démontre que le flair peut permettre d'arriver à quelques chose.
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INCROYABLE cette lecture ! Je découvre cet auteur... particulier dirons nous. Rencontré sur mon tout petit village de Souvigny en Sologne (dont je suis d'ailleurs sa lectrice préférée...;-) ) cela a été un moment de lecture tellement différent.

Ahhh mais c'est qu'il ne fait pas qu'en promettre le Sylvain!! Il nous en donne du neurone à triturer!! Humour noir, jaune, du second degré.....il y en a à revendre! Un langage à fait rougir une crevette grise!! Jusqu'au numéro des chapitres où l'auteur se fait plaisir. Même si l'enquête ne m'a pas happée plus que ça, car elle ne casse pas 3 pattes à un poulet (dirait l'auteur), on ne s'ennuie pas. le déroulé est prenant, mais on se demande comment un guitariste peut accéder aux video de surveillances...etc...cela reste un très bon roman qui se dévore avec plaisir.

Je recommande: on sort des sentiers battus, l'auteur possède un style particulier, bien personnel et ça fait du bien. En plus, c'est bien écrit, bourré de jeux de mot, l'auteur manie la langue comme un grand chef avec ses couteaux: avec talent et dextérité ! Très très bon moment, je lirai les autres c'est sur!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
… Que quoi ? Que t’as picolé un chouia trop ? T’inquiète, je comprends. Il m’est moi-même souvent arrivé d’écluser au point de faire déborder le vase. Seulement je suis une Dame. Et les dames n’ont pas l’usage, et c’est tant mieux, de se répandre un peu partout comme vous-autres bonhommes le faites.
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Une misère qu’un soleil quasi permanent
aurait permis à Aznavour de qualifier de moins pénible.
Ces ados côtoyaient l’école avec un enthousiasme relatif. Ce qu’ils aimaient, c’était glander. Les occasions de glander à Indramayu étaient innombrables. Alors ça glandait ferme.
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N'étant pas fan des changements intempestifs, le vieux s'accompagne souvent de la rythmique Smooth/Johnson, faisant office pour ces deux abrutis de chef de bande, de tourneur, de comptable et de nounou. Une sorte de Garde des Sots.
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L'employé tient le bar comme le commandant en tient l'équivalent feminin: avec fermeté et professionnalisme.
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