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EAN : 9782958127305
425 pages
Point G Editions (08/12/2021)
4.86/5   7 notes
Résumé :
En 1942, sous l’occupation, Anatole Chaumet, 16 ans, suit des cours privés de peinture avec le Pr. Costa où il rencontre Bernard Buffet, jeune peintre qui deviendra célèbre. Lors de la rafle du Vel d’Hiv, apprenant que Costa est juif, Anatole le cache dans la propriété de ses parents, à leur insu.

80 années plus tard, le petit-fils de Chaumet étudie les archives familiales. Il échafaude une théorie selon laquelle son aïeul aurait créé des toiles en r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Conseillée par une amie, j'ai lu ce premier roman un peu à reculons, n'étant pas familière des expositions de peintures et du milieu de l'art contemporain. Maintenant que j'ai fini cet imposant volume, je ne regrette vraiment pas, ayant pris beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations du héros, Anatole, à la fois quand il est jeune adolescent, confronté aux malheurs de la seconde guerre mondiale à Paris sous l'occupation, et puis après, à l'âge adulte. le scénario du livre me faisait penser à un film à suspense avec des dialogues incisifs et des descriptions réalistes (Montmartre est vraiment très bien dépeint, l'ambiance lourde avec la présence des troupes allemandes, le bombardement de Paris, la rafle du Vel d'hiv… ). Ce n'est pas un roman policier à proprement parler, en fait l'on suit pas à pas une enquête qui se passe en 2021, elle est conduite par l'héritier d'Anatole et du galeriste qui se sont lancés sur la piste de tableaux perdus, très probablement des oeuvres de Cézanne repeintes par Anatole à une période de sa vie où il a souffert de problèmes psychologiques. Il y a une belle progression de l'intrigue, elle nous maintient en haleine jusqu'à la toute dernière page.
J'ai été entraînée par l'action, touchée par la quête un peu dérisoire des deux hommes, attelage improbable, l'un le faisant par strict appât du gain, l'autre davantage par défi ou peut-être pour se prouver que sa théorie des chefs-d'oeuvre maquillés est la bonne.
Le personnage du galeriste est particulièrement réussi, quoique pas très sympathique (l'auteur gère apparemment une galerie et il nous décrit certaines des pratiques de ce milieu où l'argent est roi.)
J'ai aussi beaucoup aimé la mère d'Anatole qui soutient son fils dans son envie d'embrasser une carrière de peintre alors que son père souhaiterait qu'il reprenne l'entreprise industrielle familiale. le professeur de dessin privé, M. Costa, chez qui Anatole suit des cours, se révèle être un monsieur plein de sagesse et d'humanité et l'on comprend que le jeune homme ait pris des risques pour l'aider à échapper aux nazis.


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Une belle révélation pour ce premier roman, tant par le style d'écriture, de l'histoire, que par la qualité du contenu très documenté. On sent que l'auteur sait de quoi il parle quand il nous plonge dans le monde des galeries d'art, avec ses personnages hauts en couleurs et à la probité pas toujours très certaine.
De même, sa description du contexte historique sous l'occupation est habile et convaincante (Rafle du Vel d'Hiv, collaboration, etc…), elle pose les éléments qui serviront au déroulement de l'intrigue dans la seconde partie qui se passe de nos jours.
Les personnages sont fouillés, notamment Anatole, jeune adolescent, qui fait son apprentissage de la vie, et qui connait ses premiers émois grâce aux chefs-d'oeuvre de la peinture. Ses aspirations sont contrariées par un père autoritaire, mais le fait que ce dernier devienne prisonnier des Allemands va lui ouvrir en quelque sorte une voie vers une émancipation à travers le dessin et la peinture, aidé en cela par un professeur qui lui donnera confiance et auquel il s'attachera. Par la suite, on comprendra qu'il passera par une phase de doute, et même un petit épisode névrotique, qui le conduira à peindre sur des toiles du célèbre peintre Paul Cézanne. L'auteur ne nous apporte pas de réponses précises quant à leur provenance, mais il nous fait explorer des pistes et nous pousse à l'interrogation, notamment par un emploi de courriers que Anatole et Bernard Buffet (dans « son propre rôle ») se sont échangés.
Le personnage de Fronsac, qui gère de nos jours sa galerie de façon un peu chaotique, est très crédible, notamment par l'usage de dialogues qui m'ont fait un peu penser à la façon dont certains auteurs américains campent la personnalité de leurs « characters », de manière naturelle et dans un style très « coulé ».
Il y a une tension dans la narration qui fait qu'on ne lâche pas le livre, et l'intervention de protagonistes sud-américains, venus dont ne sait où, qui se révèle dans un flash-back astucieusement placé dans la seconde partie, remet certaines choses en place, comme un bon jeu de construction.
La fin est aussi très habile, car on se rappelle soudain du prologue et l'on s'empresse de le relire pour bien comprendre.
Bref, une belle surprise, très agréable à lire.
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Feuillage
Une belle surprise que ce roman, tant par la diversité des personnages et des situations, que par la qualité de l'intrigue.
Mont Venturi, une passionnante immersion dans le monde de l'art, avec ses artistes inspirés et ses galeristes mondains, pour qui l'argent n'est pas la moindre des motivations.
Au fil des pages, le lecteur découvre de grandes figures de la peinture française, Cézanne et ses célèbres reproductions de la montagne Sainte Victoire, dont le titre du livre célèbre le talent, Bernard Buffet et ses oeuvres de génie, aux innombrables facettes.
Sans oublier la fresque historique qui nous rappelle une période sombre de notre histoire lorsque le jeune héros, avec courage, tente de protéger son professeur d'art et réussit à mettre ses tableaux à l'abri.
Cet acte de bravoure, par un habile procédé romanesque, servira de trame à la quête menée des années plus tard, par son petit-fils, quête qui tiendra le lecteur en haleine jusqu'au dénouement.
Mont Venturi, un roman attachant, très bien documenté et que le lecteur quitte à regret après avoir parcouru le sentier sinueux de l'histoire de l'art.
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Un roman fleuve qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. L'histoire est captivante et l'intrigue progresse au fur et à mesure des pages, avec cette recherche de tableaux disparus menée sur les chapeaux de roues. L'explication se trouve en partie dans des faits ayant eu lieu pendant la seconde guerre mondiale, époque que j'ai trouvé particulièrement bien campée, avec la description de fait historique comme la rafle du Vel d'hiv et le bombardement de Paris par les alliés.
L'on ne comprend les motivations réelles du personnage principal qu'à la fin du roman, quoique que j'hésite encore entre plusieurs hypothèses.
Le personnage d'Anatole jeune est très bien posé, je l'ai trouvé sympathique et attachant, tandis qu'Anatole âgé est plus énigmatique, lourd d'un passé difficile : il semble englué dans des sentiments de culpabilité complexes, qui sont amenés de manière subtile grâce aux nombreuses lettres (écrites à différentes époques) que l'auteur a retranscrites dans sa narration.
Le fait de l'avoir associé un personne "historique" réel, Bernard Buffet, donne une vraie crédibilité à leur relation et au déroulé de l'histoire.
On éprouve cependant moins d'empathie pour le directeur de la galerie, qui est assez truculent, mais il est aux aguets, et l'on peut comprendre ses motivations, de même que celles du petit-fils d'Anatole qui a besoin de sortir de sa vie "trop" bourgeoise, et se donner, si ce n'est du sens à sa vie, du moins quelques frissons.
Pour ne pas divulgâcher le "coup de théâtre", j'ai trouvé que les personnages sud-américains étaient bien vus et le petit jeu du chat et la souris auquel ils se livrent avec les autres protagonistes créent beaucoup de suspense.
Pour conclure, j'ai beaucoup aimé la forme du livre, les différentes époques, le prologue sous forme de dossier de presse qui boucle avec l'épilogue du même style.
C'est très romanesque et ce fut pour moins une belle récompense que d'arriver à la fin.
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J'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel les personnages évoluent dans des époques différentes, les faits historiques, la thématique de la peinture, et même du milieu parisien en général sont retranscrits avec réalisme.
L'auteur connaît visiblement très bien le monde de l'art dans lequel se déroule l'histoire, j'ai d'ailleurs été amené à « googliser » les oeuvres évoquées par les personnages d'Anatole et de son professeur pour mieux les visualiser. Elles correspondent aux sentiments qu'elles inspirent au jeune homme qui en fait ses points de référence et qui lui servent à trouver sa place. En effet, Anatole est contrarié par son père, lui qui veut devenir artiste-peintre, et il se plonge de manière effrénée dans l'étude des chefs-d'oeuvre de la peinture et de l'histoire de l'art ainsi que dans la pratique du dessin, pour revendiquer sa liberté, le droit à choisir son avenir. Il en vient même à tourner à son avantage le fait que son père soit prisonnier de guerre, quoique les évènements tragiques de l'occupation auxquels il va être confronté, vont tout de même le ramener à une certaine réalité et à s'inquiéter du sort de celui-ci.
Le récit est passionnant, raconté avec brio ; à ce titre l'atmosphère décrite sous l'occupation est particulièrement bien restituée, notamment les interrogations des différents personnages face au conflit, les rapports avec les Allemands, l'ambiance sinistre de la rafle…
La seconde partie est passionnante et bien menée, l'action va crescendo, le suspense nous entraîne : le lecteur explore les différentes pistes en compagnie du duo formé par le petit-fils d'Anatole et le gérant de galerie, il les suit dans leur quête. Les dialogues sont savoureux, acides, ils ne donnent pas une image très glorieuse de la profession du galeriste Fronsac, qui est roublard, toujours prêt à inventer une combine pour arriver à ses fins, tandis que son partenaire brille par son intelligence et sa probité. Les lettres que l'auteur a retranscrites sont réalistes, sincères et très crédibles, elles sont utilisées pour faire avancer l'intrigue, sorte de témoignages et d'arguments pour justifier la recherche frénétique des tableaux.
La fin est plutôt morale, tout en n'étant pas moralisatrice, (je ne divulgache rien). D‘ailleurs, on se rappelle que dès le prologue, Fronsac et Rouault n'ont pas atteint leurs objectifs, et qu'ils n'ont jamais mis la main sur les tableaux. Cependant, elle nous interroge et apporte leurjustification aux actes de chacun des protagonistes.

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