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EAN : 9782312127866
202 pages
Les Editions du Net (06/10/2022)
4.15/5   13 notes
Résumé :
Deux destins contrariés par des conjoints égotiques, manipulateurs, opportunistes. Deux trajectoires que le hasard entrechoque. Brève collision stellaire qui renvoie les héros à la question existentielle : pour quoi vivre ? Kayla, la petite porteuse d’eau, l’enfant de Yaoundé, prendra le verbe comme arme pour nous livrer un message d’espoir. Mais qu’en sera-t-il de Denis, qui, pris dans le flot des évènements, semble oublier l’essentiel ?
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Merci à SimPlement et à l'auteur, Stéphane Gin ,de m'avoir permis la lecture de ce très beau roman .Kayla ,qui rêvait d'être journaliste ,est emprisonnée dans une relation toxique avec Malcom ,le père de ses enfants .Denis vit sous l'emprise de sa femme ,Christine ,avec qui il s'ennuie. Quand son entreprise l'envoie au Cameroun pour négocier l'achat de bois ,il est loin d'imaginer que sa rencontre avec Kayla va bouleverser définitivement sa vie .Un très joli roman que je recommande .
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C'est l'histoire croisée de Denis et Kayla. Lui est français, il vit aux pieds du Mont Ventoux. Elle vit au Cameroun, sous la coupe d'un père autoritaire. En miroir, ils s'enfermeront tous les deux dans un couple qui ne leur permettra pas de s'épanouir. le destin les réunira un soir, furtivement. Cette rencontre éphémère changera leur destinée.

Ce roman était une lecture agréable mais je dois avouer être assez perplexe une fois terminé car je ne saurais pas vraiment expliquer le message qu'il veut faire passer. J'ai beaucoup apprécié toute la partie camerounaise. le personnage de Kayla était très intéressant, le contexte politique a bien ancré les personnages dans leur monde et j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l'évolution de la jeune femme. Par contre, je dois avouer n'avoir pas vraiment accroché au personnage masculin. J'ai trouvé Denis assez transparent, pas assez solidement construit et finalement je ne suis pas loin de me dire que tout ce pan de l'histoire n'était peut-être pas nécessaire.

La plume de l'auteur est fluide et n'hésite pas à tremper de ci de là dans l'encre africaine distillant quelques mots du cru. Cela a rendu la partie africain encore plus crédible, même si l'auteur aurait pu se permettre d'aller un cran plus loin. La structure narrative était étonnante puisque l'on passait allégrement de la narration à la troisième personne à des parties racontées en "Je" par les personnages. le procédé était intéressant pour donner un rythme soutenu à l'intrigue. Par contre, dans la première partie, j'ai trouvé que le phraséologie de Kayla était plus construite et plus savante que celle de Denis. Alors que des deux personnages, à ce moment-là de l'intrigue, Kayla est en manque d'éducation. Ca m'a empêchée de m'imprégner du personnage durant le premier tiers, me laissant en spectatrice dubitative.

Je resterai attentive à ce que Stéphane Gin pourrait publier par la suite car malgré tout, j'ai bien apprécié ma lecture.
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"En attendant de devenir papillon" est le premier roman contemporain de Stéphane GIN qui est d'un potentiel encourageant pour la suite de la carrière de l'auteur.

Dans le roman, les points de vue sont alternatifs mais j'étais rapidement perdue avec les différents personnages qui employaient la première personne du singulier. Il aurait fallu, à mon sens, l'utiliser pour un seul personnage. Je ne savais plus qui parlait au fil de la lecture. le cas échéant, le nom du personnage concerné en début de chapitre aurait été la bienvenue avec l'emploi de la première personne du singulier. Heureusement que j'ai persisté à lire les lignes suivantes pour m'y retrouver.

Enfin, pour terminer, je souhaite l'auteur de m'avoir envoyé son livre en version numérique via simplement pro !

Pour en revenir concrètement à l'intrigue du roman, on y trouve plusieurs personnages dont quatre qui sont récurrents : les couples formés par Malcolm et Kayla ET Christine et Denis, deux couples aux apparences normales aux origines mais dont leurs relations vont toutes les deux tourner à la toxicité quotidienne. Une toxicité digne de violences morales au sein du foyer conjugal. La vie de couple sera invivable pour Denis et Kayla, l'un bloqué avec une femme exécrable, l'autre bloquée chez elle et empêchée de réaliser ses rêves par son compagnon.
Le récit tourne principalement autour de la vie de Kayla qui se dévalorise constamment à cause de Malcolm qui ne cesse de la rabaisser. Il fait en sorte qu'elle reste mère au foyer dans un cocon sans que la chenille puisse devenir papillon et déployer ses ailes pour faire tout ce qu'elle souhaite.

L'emprise néfaste engendrée par Christine et Malcolm sur Denis et Kayla va se retourner contre eux à la suite d'évènements majeurs qui vont détruire leur couple respectif. Kayla a tout de même plus de courage que Denis et va faire en sorte de se libérer totalement au risque de représailles. Tout le monde a effectivement le droit de retrouver l'amour et l'espoir purs. C'est ce que Denis et Kayla vont vivre de près comme de loin, ensemble. J'aurais néanmoins apprécié un développement du personnage de Denis au même titre que Kayla.

Devenir un papillon demande beaucoup de courage et de soutien de notre entourage pour se libérer de la cage dans laquelle on est enfermé. Parfois, en étant désespéré(e), on peut se faire du mal afin de faire culpabiliser l'autre quitte à être un poids pour lui. C'est ce que Stéphane GIN a voulu démontrer en plus de la dénonciation de la dégradation environnementale et animalière : la chasse comme trophée et la déforestation sauvage (avec un objectif uniquement économique) en Afrique.



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Le récit dense, bien structuré, suit une logique interne palpable, tendue vers un cap mystérieux.

Les connaissances en matière de sociétés, cultures, et milieu professionnel, enrichissent la trame du roman et interagissent de manière symphonique. le terrain complexe des enjeux de pouvoir, la corruption, le mensonge, la manipulation, l'emprise et l'habitude aveugle ou soumise, y côtoie celui des valeurs de solidarité, d'amitié, de courage et de patience. .

L'évocation des ombres et lumières propre aux relations familiales et sociales alimente régulièrement le suspens et révèle les chemins parfois si tortueux de la psychologie humaine.
Eros intime attendrit, chavire et bascule jusque dans ces petites scènes brèves, récurrentes et crues.

Une intensification dramatique apparaît à partir du dixième chapître.
Un autre personnage survient, venant compléter la typologie propre aux figures masculines majeures de ce récit : la victime, le persécuteur, le sauveur.
On peut discerner un effet miroir du côté féminin, la caractéristique salvatrice s'appliquant davantage à la communauté, au clan.

Mais il n'était pas pensable de s'en tenir à des schémas réducteurs et il fallait ouvrir la porte pour engager une réflexion à un niveau philosophique et parvenir aux questions existentielles, en terme d' origine et en terme de finitude, c'est-à-dire, pourquoi ? Pour quelle fin ?.
Le roman s'y attache pleinement à l'approche du dénouement.

Il y est question de l'engagement, du vouloir enduré, de la persévérance pour trouver la liberté ancrée dans une promesse.
Construction lente et patiente , chemins douloureux, travail de mémoire, chutes et relèvements, mais aussi mouvement incessant pour garantir la stabilité.
Tel est le message de cette belle héroïne, Kayla, qui nous livre le sens de la question primordiale : Vivre, c'est aimer et se savoir aimé.

Reste malgré tout à envisager encore une traversée particulièrement périlleuse.
« Ici, personne ne se baigne, c'est dangereux. »
Car il s'agit ni plus ni moins de tout laisser derrière soi, ou tout au moins une partie de soi-même, et de faire un saut dans la confiance.
le passage sur l'autre rive n'est pas sans évoquer les grands mythes antiques. La traversée vers une vie future dans une barque conduite par un passeur divin permettait de vaincre les eaux mortelles.
Il est heureux que le lecteur ait toute latitude pour imaginer ce voyage, qui, en fait, commence aujourd'hui.
Mais l'accomplir seul est trop risqué, il faut un passeur.
Ce beau regard final de l'enfant porte cette lumière qui ouvrira à chaque instant le chemin vers l'autre rive, même s'il faut passer par les eaux de la mort.

Entre les lignes, un essai - qui sait ?- permettant d'exorciser résolument quelques traits de l'histoire personnelle, afin d'en tourner les pages et d'entrevoir une perspective nouvelle, riche de découvertes intérieures passionnantes.

Puisse le lecteur entendre en lui-même le travail laborieux de la chenille et entrevoir déjà la promesse du papillon !

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J'ai bien apprécié cette histoire! Elle est bien remplie pour passer un bon moment. Malgré que j'aurais adoré pouvoir passer à travers l'écran de ma liseuse pour frapper un certain personnage... Bref, j'ai bien rentré dans l'histoire! Tout le long du roman, celle-ci resté sur un bon rythme qui fait que nous ne voyons pas passer les pages au fur et à mesure que nous lisons, ce qui est très agréable. de plus, la plume de l'auteur est très étonnante! Elle est fluide, entraînante et intéressante à lire. Puis je tiens à dire que l'histoire est originale et magnifique, malgré que j'ai trouvé qu'il manquait de fond pour ''l'histoire'' de Denis.
Kayla est une femme qui vit malheureusement du racisme par... son mari! Pour couronner le tout, il est hyper sexisme et toxique... Il m'a fâchée à plusieurs reprises, elle est vraiment courageuse de le tolérer. Kayla me fait tellement de la peine, elle fait pitié! Elle veut simplement avoir une belle vie, réussir, avoir des enfants et être heureuse! J'aimerais tellement avoir sa force et son courage!
Denis lui, je l'ai un peu moins apprécié car j'ai trouvé un peu son personnage ainsi que son histoire pas assez développé, vide et bancale ( comparé à Kayla). J'avais surtout l'impression que son personnage et sa partie de l'histoire tournait un peu autour du s3xe, ce qui m'a ennuyée à force.
Mais en bref, je vous recommande ce livre, car je le trouve assez intéressant! Peut-être qu'il sera votre prochain coup de coeur...
Cyndie_bouquine
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lomié est une petite bourgade du Haut-Nyong que l’on atteint en 8 heures de taxi brousse depuis la capitale, quand tout va bien. Un trajet interminable pour qui doit endurer chaque soubresaut et coup de volant que le chauffeur, enivré par la musique survitaminée et les vapeurs d’essence, impulse dès qu’un nid de poule menace ses amortisseurs ou qu’un gallinacé zélé tente une traversée hasardeuse de la bande
d’asphalte. Ça, c’est quand ledit engin roule. Le reste du temps, sur le bas-côté on décharge de volumineux bagages empilés sur le toit, on débarque une chèvre voyageuse apeurée, on en ligote une autre, on laisse descendre une famille, un ancien, un missionnaire, on accueille de nouveaux candidats au voyage, on s’arrête aussi pour les contrôles de police, la police est très contrôleuse et scrupuleuse quant à la conformité technique et administrative des véhicules. Mais, le policier si zélé soit il reste un homme pressé, il a un rendement à tenir. La non-conformité se règle sur
le champ au moyen d’un kolo* glissé dans le permis de conduire. Procédure conforme et express.
*Billet de 1000 CFA
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Nous avons trois cases en terre chapeautées de tôle bleue qui s’ouvrent sur une cour en terre battue au centre de laquelle trône un fier manguier, qui écoute en bruissant ses feuilles les palabres des hommes. En remerciement de tous les enseignements reçus, il nous fait grâce de ses juteux fruits à chair jaune. Sans compter l’ombre bienfaitrice qu’il nous prodigue au quotidien, lui qui ne se départit jamais de ses épaisses feuilles et qui offre des siestes réparatrices aux plus fatigués d’entre nous.
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j’appris qu’elle allait devenir journaliste, qu’elle voulait enquêter sur le terrain, pas celui où les Lions Indomptables courent après les Bafana Bafana pour une place d’honneur à la Coupe d’Afrique des nations, pas non plus dans les palais dorés et climatisés où la vérité est passée au tamis des intérêts des puissants, non, non, non, celui miné, skudé, contaminé, tranchéifié , détérioré, cadavéré, pour dire aux oreilles crédules la vraie vérité, celle qu’elles méritent ’entendre.
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Tu sais, lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Nous leur avons fait confiance. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons rouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible.
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Les livres ont un pouvoir extraordinaire : celui de faire de moi une héroïne en une pensée et de me téléporter sans fatigue là où je veux alors qu’en vrai il faut 30 heures de taxi-brousse pour aller saluer mes voisins de Bangui.
Présentement, je ne lis pas très vite et papa m’aide pour me relever quand je trébuche sur les mots difficiles. Maman nous regarde avec mélancolie parce qu’elle n’a pas fréquenté et doit s’en remettre aux autres pour écrire et lire. Pour compter les CFA elle n’a besoin de personne.
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