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Le pouvoir et la vie tome 1 sur 2
EAN : 9782253109433
792 pages
Le Livre de Poche (06/10/2004)
3.59/5   39 notes
Résumé :
Le 19 mai 1974, les voix de 13 396 203 Français portaient Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République. Cette élection faisait de lui, pour sept ans, l'homme le plus puissant et le plus solitaire de France.
Pour la première fois, il fait le récit de cette expérience exceptionnelle. Il nous dit comment il a réellement, intimement vécu les années de sa présidence.
Il explique les motifs de ses décisions, celles qui ont été approuvées comme c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je ne connais pas Valéry Giscard d'Estaing, quoique lui ayant été présenté et lui ayant serré la main à plusieurs reprises. A l'aborder, cet homme vous glace car, et bien qu'il affecte une politesse froide mais distinguée, son regard d'aigle vous jauge, vous évalue, vous détaille, en un mot vous dissèque. Vous ressentez alors un mal-être extraordinaire et surtout vous sentez le froid. Cette dernière expression n'est pas d'une tournure bien française, mais c'est elle qui me vient très naturellement.
Or, dans ce livre, on découvre un Giscard non pas différent mais autre. Giscard est un homme qu'on pourrait qualifier d'esthète supérieur. Supérieur, il l'est par son intelligence, chacun le sait. Mais son esthétisme lui fait considérer le genre humain comme inférieur au beau meuble d'un célèbre ébéniste. Un homme restera toujours pour lui inférieur à sa représentation par un grand peintre. Là réside le gros défaut du personnage, défaut qu'a percé à jour sans attendre le peuple français, décidemment fin psy.
Il s'agit donc d'un Président qui n'aime pas le genre humain, mais qui est fermement décidé à bien faire pour le genre humain ; étonnante contradiction, et si rare ! Il ne sera jamais plus vrai que dans ce livre, dans lequel il raconte par le menu son installation à l'Elysée : quel autre Président s'est autant attaché au doux ordonnancement des pièces du mobilier national ? Dans ce domaine, De Gaulle prit ce qu'il y avait, Pompidou transforma sous l'influence de son épouse Claude, Giscard choisit et composa tout seul.
Le livre mêle problèmes d'état et réflexions personnelles, sans discontinuer, et l'on passe incontinent de la maladie de Brejnev à l'écritoire réchappé du musée des Tuileries. Lorsqu'il se rend au fort de Brégançon (d'autres bronzent sur un yacht de milliardaire, cherchez l'erreur et la dissolution des moeurs dans ses oeuvres…) il sacrifie à un rite, mais supporte mal l'aspect casematé du plafond de la salle-à-manger. Lorsqu'il se rend à Bormes-les-Mimosas, église la plus proche du fort, c'est sur l'objurgation d'Anne-Aymone de Brantès épouse Giscard : lorsqu'il nous avoue qu'il s'y ennuie profondément, ça nous le rend plus sympathique.
A l'intelligence et la recherche absolue de l'esthétisme, j'ajouterais un égoïsme abyssal, mais si cet homme n'aime pas les hommes, il n'est pas non plus sûr qu'il s'aime… Il se considère est plus juste. Sa sensibilité, à fleur de peau pourtant, ne s'éveille que pour le souvenir d'antan (relire Verlaine) et le beau. Il fut un très grand président, mal aimé avec raison mais incompris à tort.
Lisez et relisez ce bouquin, qui a la fraîcheur que n'auront jamais les « mémoires » ordinaires.
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Dans une très belle langue, l'Académicien et ancien président de la République nous fait part de certains de ses souvenirs (en trois tomes). Moments de bravoure: lorsqu'il explique pourquoi il n'a pas gracié Renucci et quand il explique que, contrefaisant sa voix il appelle au siège de l'UMP, pardon de Les Républicains, pardon du RPR (un proverbe espagnol nous dit: Ils ont gardé les chiens, ils ont changé les colliers") pour demander, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1981 pour qui il doit voter et on lui répond: François Mitterrand.
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Ce livre est le cadeau de mon défunt frère. Une exigence de clarté et un récit profondément humain . L' homme face à ses prises de décisions, avec interrogations et angoisses .
Alors l 'auteur nous raconte sa vie de président, avec ses hauts et ses bas...Surtout les bas...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J'ai voulu normaliser et simplifier les appellations des ministres. (...) Pourquoi ajouter "nationale" à Defense alors qu'on imagine difficilement une Defense qui ne le serait pas? et pourquoi qualifier de même l'Eduication, alors que le titre de ministre de l'Education est parfaitement explicite? pour la Santé, est-il nécessaire de préciser qu'elle est "publique"? Quant à la valse des appellations entre les Affaires Etrangères, les Affaires Extérieures, et les Relations Extérieures, elle ne sert qu'à faire la fortune des fabricants de papier à lettres !
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Ce désir d'un ministère me praissait d'autant plus surprenant pour certaines catégories, comme par exemple celle des commerçants, que l'existence d'un ministère entraine inévitablement le développement d'une administration qui, pour justifier son existence, accroît le nombre des règlements et des contrôles, et augmente ainsi le mal au lieu de le soulager.
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« Je n’ai pas suivi directement le débat parlementaire sur la loi sur l’avortement. Ce n’était pas dans mes fonctions. Mais j’en voyais les images à la télévision. Celle qui m’a le plus ému, dont je me souviens encore comme si je l’avais sous les Yeux, est celle de Simone Veil, à la fin d’une séance de nuit, pleurant de détresse.»
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Un camp d'entraînement est installé au nord-est de N'Djamena (...)
Je suis sur la carte Michelin d'Afrique centrale, à la couverture rouge, les progrès de la "rebellion" qui s'emparent des petites oasis situées au sud et à l'ouest du Tibesti.
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Comment transmettre alors l'expérience d'une fonction perçue comme distante, abstraie, assortie de pouvoirs jugés démesurés, et de conditions de vie sans commune mesure avec celles des autres ?
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Videos de Valéry Giscard d'Estaing (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valéry Giscard d'Estaing
19 mai 1981 Battu par François MITTERRAND à l'élection présidentielle, Valéry GISCARD D'ESTAING fait des adieux solennels aux Français puis se lève et quitte la pièce, avec un certain goût pour le théâtral et la dramaturgie. Après un mémorable "Au revoir", il ne reste alors plus à l'écran que sa chaise vide !
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Les années Giscard

Selon les analystes politiques, quelle phrase de Valéry Giscard d'Estaing, lors du débat de l'entre-deux tours avec François Mitterrand a certainement fait basculer le 2ème tour des élections présidentielles de 1974 ?

Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand le monopole des diam's
Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand raison d'espérer
Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand le monopole du coeur
Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand le monopole de la France

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