Les aventures d'un scénariste à Hollywood

Hollywood, comme si vous y étiez. Quelle foire d'empoigne ! Un grand scénariste américain (Butch Cassidy et le Kid, Marathon Man, Les hommes du président) campe avec entrain le cirque de la production cinématographique. Un humour féroce et une bonne dose d'autodérision nous emmènent de tournage en tournage, chacun une aventure à l'issue incertaine. Personne ne sait rien, c'est-à-dire si un film va marcher ou pas.
Le scénariste constitue un rouage essentiel de la production mais il n'est pas le plus en vue et souvent déconsidéré.
Pourtant William Goldman pousse loin le souci du détail afin que les quinze premières minutes d'une histoire soient accrocheuses. le succès tient à la qualité du premier quart d'heure, c'est bien connu. Quoi qu'il en soit, un bon scénariste a de l'imagination et... de la patience. L'écriture est un des premiers stades du travail, celui que l'on torpille volontiers, ça ne coûte rien, sauf miner l'énergie du concepteur de l'ossature narrative du film.
Cette autobiographie alerte complète ma série d'ouvrages de références sur les métiers du cinéma, après le montage, la photo, les décors et la réalisation. Coupez !

J'ai aaaadoré la lecture de ce livre ! Cette exclamation pourrait laisser penser que je suis surprise. Je me doutais que j'allais aimer ce livre, si je l'ai c'est qu'il m'intéresse, c'est juste que je ne pensais pas qu'il allait me plaire à ce point-là.

J'ai découvert l'auteur et scénariste William Goldman, enfin l'auteur, grâce à ce livre, parce que le scénariste on le connait tous, vous avez forcément vu un des films dont il est l'auteur du scénario.

Il a décidé de raconter son expérience, pour ma plus grande joie. Il raconte comment il a commencé à écrire presque par hasard des scénarios, enfin comment on le lui a demandé.
Chaque chapitre correspond à un film sorti ou non, pour lequel William Goldman raconte ses souvenirs, ses expériences plus ou moins heureuses.

J'ai adoré son ton humble, bourré d'humour et d'autodérision. Cerise sur le gâteau, assez surprenante, il n'use pas de langue de bois. Son livre ne sert pas du tout de prétexte à « balancer » ou régler des comptes, il raconte juste ses échanges avec les grands patrons de studios américains, autres scénaristes, acteurs, etc… en nommant chacun. Il ne cache pas son admiration pour tel réalisateur ou tel comédien, ce rend compte de la chance qu'il a eu de travailler avec certain, ou des difficultés à travailler avec d'autres.

Pour ceux que ça intéresse c'est aussi une fabuleuse leçon d'écriture de scénario, il ne s'agit pas d'un manuel spécialisé ni d'un cours, l'auteur distille de très bons conseils acquis tout au long de sa carrière. Ce qui fait que n'importe quel lecteur appréciera tout autant ce livre.

Mon seul regret est que ce livre est constitué de chapitres choisis dans ses deux livres narrant son expérience de scénariste, ce qui veut dire que ces deux livres n'ont pas été traduit en intégralité. Je pense sérieusement à me procurer les originaux.

Je ne sais pas s'il a été bon scénariste, avec 2 oscars on peut supposer que oui, en tout cas il sait raconter une histoire, au-delà de son vécu et de son expérience, l'auteur et sa façon de nous le raconter, nous fait vivre ses morceaux de vie comme des aventures.

Les textes de ce livre sont issus de deux recueils parus aux USA en 1983 et 2000. Dans chacun d'eux, des textes plus personnels de Goldman, sorte de récit chronologique de sa carrière hollywoodienne, film par film, écrit au fur et à mesure des années. Ce sont ces textes qui sont ici rassemblés en un seul ouvrage.

Tout cinéphile connaît l'oeuvre de William Goldman. Butch Cassidy et le Kid (qui lui valut l'Oscar du meilleur scénario original), Marathon man, Misery, Les hommes du président (qui lui valut un second Oscar, pour le meilleur scénario d'adaptation)...

Point d'Oscar en vue dans ce texte, Goldman n'en parle même pas ! À l'origine, il est un écrivain qui a publié quelques romans. À le lire ici, on a presque l'impression qu'ils sont sans intérêt. Jamais l'idée d'allier sa carrière littéraire à son amour du cinéma ne l'a effleuré. C'est lui qui l'affirme dès les premières lignes. Heureusement, fin 1963, un acteur, Cliff Robertson, vient le chercher.

Plus qu'un livre sur le cinéma, il s'agit là d'une profonde réflexion sur la création littéraire. Qu'elle soit solitaire ou partagée, l'écriture est au coeur de la vie de Goldman comme du livre. Avec une grande humilité ( qu'on imagine rare à Hollywood!), il dissèque ses textes, dialogues, ses processus d'écriture, ses réussites mais aussi ses échecs, finalement tout aussi formateurs. Parfois, le film se fait. Parfois pas. Question d'alchimie, de timing, d'ego et de gros sous. Mais il y a toujours quelque chose à apprendre. Toujours.

Goldman parle de son métier avec un vrai plaisir de gosse, beaucoup d'autodérision et d'humour. Il nous embarque sur les plateaux, entre décors et lumières, d'une production cinématographique à l'autre, à la rencontre des Redford ou Hoffman. Loin des paillettes, il nous parle des rouages du cinéma, du long chemin de la production d'un film, des allers-retours, compromis, déceptions ou fiertés. le tout avec un ton savoureux à souhait !

Mon passage préféré ? Sa rencontre avec THE Clint, l'acteur/réalisateur/scénariste/producteur au talent incommensurable. Il n'en mène pas large et moi non plus derrière mon bouquin. J'ai très envie que cela se passe bien, que Clint soit à la hauteur de l'admiration que j'ai pour lui. Ouf, il l'est ! Et lorsque sur le plateau, Clint demande à une figurante sans texte inconnue au bataillon si elle se sent à l'aise avec la manière dont il va tourner la scène, comme William Goldman, je fonds.
« Tout scénariste devrait vivre un rendez-vous comme celui-ci avant de mourir. » dit-il d'ailleurs.

Tout cinéphile quant à lui devrait lire ce livre ! C'est passionné et passionnant, enjoué, vrai, intelligent, humble mais incroyablement riche en anecdotes comme en savoirs encyclopédiques. Mon amour du cinéma est comblé !

Un grand merci à Babelio pour ce livre découvert grâce à une Masse critique.

William Goldman, célèbre scénariste d'Hollywood (« Les hommes du président », « Marathon man »… c'est lui !), raconte ses souvenirs : il insiste avant tout sur sa carrière, dévoilant plein d'anecdotes sur les films dont il a écrit le scénario, réfléchissant à ce qu'est devenue cette industrie du cinéma, parlant (un peu) de sa vie privée, maniant humour et modestie avec brio.
Le livre est divisé en chapitres qui suivent l'ordre chronologique et qui présentent les films les plus importants. Quel que soit votre âge, vous connaissez forcément les films auxquels il a collaboré : j'en ai cité deux, mais il y a aussi « Princess Bride » qui est souvent diffusé à la TV pour Noël, sans parler des westerns (« Butch Cassidy et le Kid »), ou des films de guerre (« L'étoffe des héros »)…J'ai particulièrement aimé les moments où il explique comment s'écrit un scénario : il donne des exemples concrets comme dans la scène « du pied" dans « Misery » ou celle de la pendaison dans « Maverick »… Mickael Douglas, Clint Eastwood, Mel Gibson, Paul Newman, Robert Redfort…Nous retrouvons des figures connues et nous les voyons sous un jour nouveau .
Bref, un livre que je conseille ! Merci à Babelio et à « Masses Critiques » de me l'avoir fait découvrir !