Et puis
Gotlib.
Ravie d'avoir trouvé à ma médiathèque les 198 pages de ce formidable livre publié à l'occasion de l'exposition « Les mondes de
Gotlib » au musée d'art et d'histoire du judaïsme en 2014.
*Attention passage autocentré (que tu peux passer pour aller directement à la conclusion enthousiaste ➡️)
J'ai grandi avec une poignée de copains invisibles.
J'avais déjà usé tout Goscinny jusqu'à la reliure quand
Franquin et
Cabu sont rentrés dans ma vie. Au loin
Margerin faisait vrombir la moto de Lucien.
Et puis
Gotlib.
Il arrivé en même temps que Wolinski. Marcel et Georges.
Cinq ans d'écart avec un grand frère ça dégonde quelques portes interdites aux enfants, Métal hurlant , Pilote, Hara-kiri, Fluide glacial, …et même un drôle de petit livre rouge avec les photos d'un couple tout nu qui faisait de la gym.
Wolinski , lui il trônait sur les étagères du paternel. A côté des disques d'un autre Georges. Au village sans prétention j'ai mauvaise réputation, alors j'ai lu Wolinski en cachette , je devais avoir 10 ans. Je l'ai rencontré en vrai quelques années plus tard.
J'aurais aimé les croiser tous. Mettre un visage sur les dessins.
C'est chose enfin faite avec
Gotlib grâce à ce livre.
➡️ (lire le passage précédent pour comprendre)
Cet ouvrage raconte Marcel.
Avec ses blessures. Son enfance rescapée des rafles, l'absence d'un père mort dans les camps.
Avec son regard posé sur la société et sur lui-même.
Une variation de
Gotlib.
Passionnante à lire. Son rapport à l'art , à la musique.
(Un bonhomme qui aime Brassens et les Beatles ne peut être qu'un bon homme) Emouvante , dans le portrait humaniste esquissé de ce grand dessinateur d'histoires.
On y découvre aussi les grandes amitiés qui ont jalonnées sa vie.
Et évidemment, en fil rouge, son humour entre absurdie et insolence. Une folie géniale qui rappelle les
Monty Python. Un sens du détail qui rappelle le « T » perdu de son patronyme.
L'humour est une arme, parfois une larme, car avec
Marcel Gotlib, la tendresse n'est jamais bien loin.