Un épisode qui laisse la part belle aux émotions et aux souvenirs de la narratrice, à savoir la détective Kinsey Millhone.
Ici, elle découvre par hasard ce qu'il est advenu de son ex-mari. Elle va se rendre compte qu'il n'était pas vraiment ce qu'elle s'imaginait .
En menant son enquête, pour une fois juste guidée par son besoin de savoir et de comprendre et non diligentée par un client, elle va réaliser que la clef de cette histoire cherche sa source dans la guerre du Vietnam...
Un bon cru de cette série que je continue à lire avec plaisir, sans pour autant crier au chef-d'oeuvre.
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J'ai beaucoup aimé, je pense que c'est mon tome préféré jusqu'à présent. Kinsey est rattrapée par son passé. On sait depuis le début qu'elle a divorcé deux fois, on connait un peu son deuxième ex-mari mais le premier était jusqu'ici méconnu.
Kinsey reçoit une lettre 15 ans après qu'elle lui ait été envoyée, et cette lettre remet en cause ses certitudes. Puis elle apprend que son premier mari est fait tirer dessus et qu'elle figure sur la liste des suspects. Kinsey va donc devoir enquêter sur son passé.
L'enquête est prenante, j'aime le caractère de Kinsey, sa répartie et sa vision des choses. L'intrigue diffère totalement des précédentes, l'auteure savait vraiment se renouveler. La coïncidence entre la lettre qui arrive avec 15 ans de retard et l'agression de l'ex-mari est un peu trop grosse à mon goût, on aurait gagné en crédibilité sans ce détail, à mon sens. Mais cela n'a pas gâché ma lecture pour autant.
Encore une fois, je suis bluffée, le roman se passe en 1986 mais il n'est pas suranné pour autant. Kinsey est vraiment un personnage en avance sur temps !
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Je garai ma Volkswagen 1974 entre une Jaguar rouge profilée et une Rolls noire trapue et rehaussée de chromes. Elle s'y refugia avec l'air un peu misérable d'un bébé baleine à bosse nageant avec courage au milieu d'un ban de requins.
Nos souvenirs ne sont pas seulement déformés par une perception faussée des événements gardés en mémoire, mais encore gauchis par ceux qu'on a oubliés. La mémoire ressemble à deux étoiles jumelles en orbite, l'une visible, l'autre noire, la trajectoire de ce qui est manifeste étant éternellement modifiée par le poids de ce qui est occulté.
Je croise rarement le fer avec des femmes. Les crêpages de chignon verbaux ont quelque chose d'incongru, mais empreint d'une lascivité indéniable.
Tout en courant, je sentais mon brouillard intérieur se dissiper. L'exercice intense est la seule défonce légale que je connaisse .. sauf l'amour bien entendu. Quel que soit votre état intérieur, une seule solution : courir, marcher, faire du vélo, du ski, de la musculation, et soudain l'optimisme renaît et la vie retrouve ses couleurs.
Page 222
J'avais mis l'individu dans un cercueil et l'avais immergé dans les profondeurs de mon océan affectif, où il languissait depuis.
Interview de Sue Grafton par Barbara Peters. 1/6
Non sous-titré.