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EAN : 9782070331727
151 pages
Gallimard (05/03/1981)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Remonter le cours du temps jusqu'à la préhistoire ... quel rêve ! Observer la faune et la flore de l'ère tertiaire, chasser le brontosaure, partager la vie des hommes des cavernes ...
Ces exploits, quatres explorateurs du XXe siècle les réalisent grâce à des moyens technologiques ou fantastiques, ils se retrouvent plongés des millions d'années avant notre ère, et vivent d'étonnantes aventures.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pas plus tard que je sais plus quand, j'ai trouvé ce bouquin en vide grenier. La collection, davantage que le titre ou la couverture (hideuse, non ?), m'a attiré... Folio Junior SF ! C'est une relique d'un temps où on ne trouvait pas que du mainstream dans les bacs, et les cdi...
Bordel !
C'est quoi ces récits ?!?!
Junior ????
JU-NIOR ????
Mais faut avoir un doctorat en Paléographie pour comprendre la moitié des termes employés et comprendre que les connaissances de l'époque d'écriture ne sont plus forcément toutes d'actualité.

Soit la collection était trop élitiste (?) ou perchée (!) pour survivre (et elle a ainsi disparu au profit d'autres titres plus appropriés), soit le niveau intellectuel global a fortement baissé en une ou deux générations (1981 pour le bouquin en question).
Soit un peu des deux.

Mais allons, oublions qu'il s'agit d'un bouquin de collection JUNIOR (lol, non mais sérieusement ?) et prenons-le pour ce qu'il est devenu, un recueil de nouvelles SF ou Fantastiques ayant pour thème la préhistoire.

Monsieur Christian Grenier à la préface nous bouffe un peu le plaisir de la découverte, mais rien de choquant par rapport à ce qui peut se faire par ailleurs. On notera par contre que la "chasse au brontosaure" évoquée, promise même (et redoutée, car c'était pas du tout ce que j'aurais voulu lire...) ne sera pas de la partie.
Ce n'est pas grave, car M. Grenier parvient à définir les contours de cette science-fiction à rebours, cette science-fiction qui n'anticipe pas le futur mais fantasme le passé. Et c'est là un des intérêts de certaines (pas toutes, pour le coup, car les avancées technologiques sont passées par là) des nouvelles présentées ici : fantasmer le passé sans rompre l'équilibre du présent.

Détails :

J'étais tout d'abord étonnée de voir que le titre du recueil reprenait celui de la nouvelle de Maurice Renard que, du haut de mon maigre bagage de lecteur, je ne connaissais pas (on me dit qu'il est décédé en 1939), alors que nous avons également un texte de Poul Anderson, qui, je crois, possède aujourd'hui une notoriété un peu supérieure à l'auteur français. Preuve que les choix d'une collection peuvent être fondés sur autre chose que le merchandising... Mais preuve aussi que ce recueil a pioché dans de l'ancien, ou que le sujet de la préhistoire n'a pas beaucoup intéressé les auteurs... BREF !

On commence par un récit de Francis Carsac, intitulé Une fenêtre sur le passé, dans lequel un jeune scientifique va vivre une expérience perturbante. L'ambiance est au rendez-vous et la chute est digne d'une nouvelle comme on les aime (nous, les adeptes de Lovecraft et les fans des Grands Anciens). Beaucoup de questions, peu de blabla technique, du ressenti, une ambiance, du mystère.
On me dit dans l'oreillette que Francis Carsac est un pseudonyme du préhistorien François Bordes. Ce n'est pas le récit le plus poussé du point de vue scientifique, mais les petites touches présentées ont pour elles de l'ancrer fortement dans le crédible et donc de renforcer la chute.

Vient ensuite notre cher Poupoul. Mon petit doigt me dit que La Patrouille du temps a été rédigée en 1960, alors que Souvenir Lointain, la nouvelle ici présentée, date de 1957. Je ne suis pas étonné de voir ce texte comme une prémisse à cette magnifique oeuvre qu'est la patrouille du temps. Poul Anderson n'avait pas passé le pas d'inventer la machine à voyager "physiquement" dans le temps, mais il avait imaginé un voyage intellectuel, sensoriel, et bien plus perturbant pour le voyageur. Car outre cette incursion en des temps reculés, ce qui m'a marqué dans ce récit c'est bien sûr sa chute, ou plutôt le sentiment final ressenti par le protagoniste. Sans trop en dire, on rapprochera cela de certains rêves forts, de ceux qui laissent une sensation, un sentiment et même un regret un fois terminés. C'est très beau, et ça nécessite une pause réflexive à la fin de la lecture...

On continue avec ce fameux brouillard du 26 octobre... Ouch ! Mais qu'est-ce donc que cet ovni littéraire ? 1912 pour la date d'écriture... on comprendra mieux, et on appréciera d'autant plus. Ce texte se base sur une découverte scientifique de l'époque
(j'imagine réelle, mais je n'ai pas vérifié) qui pouvait peut-être faire parler en son temps, mais qui n'a pas eu d'échos jusqu'à nos jours, la découverte, donc, d'un squelette d'hominidé présentant des particularités inexpliquées, des protubérances sur les membres... sans dévoiler tout l'intérêt de cette histoire, je dirais qu'elle est effectivement très plaisante à lire, qu'encore une fois le cadre sombre et mystérieux remplit son office et offre une ambiance bien travaillée. On est dans du pré-Lovecraft français et ça va bien au-delà de ce que j'ai pu lire de Poe. le côté scientifique est vraiment développé, et c'est justement la présence de côté rationnel qui va plonger le narrateur et le lecteur dans ces questionnements de fin de récit, quand les supports intellectuels vont finir par se rompre.

Enfin, un récit sur lequel je ne m'appesantirai pas, car il est dépassé techniquement, et même si je pouvais faire un effort de cloisonnement, l'écriture n'aide en rien. Emplie de vocabulaire technique, d'informations datées, de longueurs inutiles et d'à-côté insipides, cette histoire d'expédition paléontologique en Russie qui finira par inventer le polaroid naturel aurait mérité un autre traitement.

Finalement, ce recueil est une bonne surprise.
Surprise grâce aux récits qui le composent.
Surprise concernant le thème central et commun.
Surprise d'apprendre que certains textes datent de l'avant-guerre.
Surprise et satisfaction de voir que, quel que soit le cadre, le thème ou l'angle d'attaque, le fantastique, la science fantasmée peuvent réussir à nous faire vivre des expériences fortes et poignantes.
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© Éditions du Rouergue, 2020
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