Un petit livre très intéressant et traité avec humour, sur la mastication qui fait de plus en plus défaut à nos pauvres estomacs, et qui redonne ses lettres de noblesse à l'art du repas dans notre monde de fast food and quickly eaten ! Un peu de temps consacré chaque jour à notre corps et au plaisir retrouvé du palais.
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Et si la mastication était une méthode intelligente et efficace de l'organisme et du cerveau pour manger moins et assimiler mieux ?
Comment le cerveau pourrait-il organiser une bonne digestion, une bonne assimilation, et surtout déclencher le signal de satiété, si nous ne lui laissons pas le temps d'analyser ce qui est dans notre bouche ?
Cette démarche a des vertus remarquables (en mastiquant bien, on assimile mieux) et permet de développer une approche qualitative de la vie. Ce n'est pas la quantité que j'ai qui me rend heureux, mais la démarche qui m'amène à en apprécier la qualité.
Apprécier et savourer ce que nous avons, en commençant par ce qui est dans notre assiette !
Parce que notre estomac n'a pas de dents, nous devons lui préparer la tâche en écrasant le mieux possible les aliments. Nos molaires ont pour mission de broyer, de réduire en bouillie tout ce qui est solide. Sinon, le pauvre estomac a beau malaxer très longtemps les aliments, il n'obtient jamais le bon résultat (seule la viande peut-être avalée et dissoute dans l'estomac). Les morceaux végétaux trop gros ne peuvent pas être liquéfiés par les sucs gastriques, d'où les remontées, les aigreurs, les manques ou les excès d'acidité, les reflux mais aussi un travail de l'estomac qui n'en finit pas... et pour cause ! Il en résulte une digestion qui dure des heures et qui peut être douloureuse.
Pendant que nous mastiquons, notre cerveau calcule la quantité de sels minéraux, enzymes, vitamines, lipides, glucides, protides, amidons et sucres qui entrent dans notre organisme. Cela permet au cerveau d'envoyer diverses commandes (qualité et quantité des sucs digestifs) à l'appareil digestif. Cela permet aussi au cerveau de réguler les entrées, de nous arrêter de manger lorsqu'il a compté que nous avons absorbé suffisamment d'aliments. Lorsqu'il estime qu'il est entré assez de nutriments dans l'organisme, il coupe l'appétit au niveau des papilles. C'est le premier signe de satiété. C'est aussi la meilleure manière de manger moins, gage de longévité.
La mastication doit être assez longue pour que les aliments aient le temps d'être travaillés, dégradés, transformés par la salive. Nos glandes salivaires contiennent une enzyme, l'amylase, dont la ptyaline a pour fonction de décomposer les amidons pour les convertir en maltose (sucre) et dextrine (hydrate de carbone) avec fixation d'eau. Autrement dit, les amidons contenus dans les céréales, féculents, racines et nombre de végétaux subissent dans la bouche une première transformation indispensable qui soulage l'ensemble du système digestif.
Je ne serais pas surprise que certains cas d'intolérance au gluten soient le résultat d'une mauvaise mastication. Si vous ne mastiquez pas de manière à les rendre liquides dans votre bouche, les céréales complètes (même sous forme de pain, de crêpes, de biscuits, de gâteaux) ne peuvent que vous irriter l'intestin.