AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782806106025
212 pages
Academia (19/04/2021)
3/5   4 notes
Résumé :
Jo, photographe professionnelle, vit derrière son objectif. Oli, fille née garçon, se cache encore aux yeux du monde et de ses proches. Un jour, Oli entre dans le champ de vision de Jo, bouscule son univers, et bientôt, envoûte son âme d’artiste.
Lorsqu’un cliché d’Oli pris par Jo est dévoilé au grand jour, celle-ci ne supporte pas le choc et disparaît. Jo se lance alors à sa recherche. Sans filtre, cette fois.
Un roman pour les amateurs de belles re... >Voir plus
Que lire après La danse des regardsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre emmène le lecteur dans un voyage de beauté, de relations, de remises en question, de sentiments intenses et (de recherche) d'amour… il comporte deux éléments essentiels : les très belles descriptions, et le LGBT.


Les descriptions
Au début, j'ai eu difficile de m'adapter au style : de courtes phrases, comme des photos, se succèdent rapidement pour former un ensemble fluide, comme dans un film, et ceci est ensuite accompagné de commentaires de Jo, la photographe.
N'est-ce pas exactement ce que fait notre cerveau ? Il capte les images, transforme la séquence d'images en un ensemble fluide, et les accompagne d'un commentaire mental ou y ajoute une image psychologique.
On passe donc d'un bouquet de photos à un film, à une image mentale.
Il a fallu s'habituer au style, mais le livre forme un ensemble magnifique. C'est un peu poétique, mais surtout étrange à lire. Et ce, alors que nos yeux et notre cerveau fonctionnent tout le temps de cette manière !


Les personnages
Oli ne peut accepter qu'elle est transgenre, femme, mais ne peut pas non plus continuer à vivre en tant qu'homme. le chemin qu'elle parcourt sera reconnaissable pour de nombreuses personnes transgenres.
Son chagrin va également semer la confusion auprès des autres personnages, qui sont en général homosexuel/le/s. Leurs relations, leurs vies sont également remises en question. de cette façon, l'auteure peut emmener les lecteurs dans les problèmes des transgenres et en même temps montrer comment fonctionnent les relations des gays et des lesbiennes.
Ceci est en fait très simple : les gays et les lesbiennes ont les mêmes problèmes que les couples hétérosexuels. La jalousie, des attentes différentes pour l'avenir... Homosexuel ou hétéro, c'est la même chose pour tout le monde.


Pas de véritable ouverture mentale
Si nous en avions, ces quelques illusions nous sont enlevées : le monde artistique peut sembler très ouvert et libre de l'extérieur mais en réalité, c'est un petit monde avec beaucoup de concurrence. Il faut de l'argent, une grande partie tourne autour du commerce... et autour de l'égo.
On peut se demander combien d'artistes recherchent la vraie profondeur.

Dans le monde des transsexuels et des homosexuels on pourrait également s'attendre à une vision plus large de la vie, car ces personnes se situent à la limite des normes acceptées par la société et sont obligées d'y réfléchir. Mais au bout du compte, on constate que chacun se préoccupe surtout de lui-même.
Tant d'égocentrisme, c'était même un peu amer à lire.

C'est la réalité, mais quel dommage que les gens ne soient pas plus humoristiques, plus chaleureux, plus calmes, plus philosophiques, et même qu'ils ne cherchent pas la racine de tous les problèmes de l'humanité, explorent la conscience (ce qui ne veut pas dire sacrifier son propre bonheur).


LGBTQIA+
Je ne suis pas d'accord avec l'auteure sur un point. Lorsqu'elle parle de Claudia, une belle femme transgenre, l'auteure écrit « si belle et sensuelle, comment la nature a-t-elle pu se tromper à ce point ? ». Plus tard, elle écrit aussi qu'un traitement d'hormones est « une revanche sur ce que la nature a tenté de camoufler ».
N'est-ce pas plutôt la nature qui est beaucoup plus vaste que l'esprit humain ? N'est-ce pas l'humain qui a commis une erreur en divisant tout, et aussi tous toutes en catégories ? Une personne trans n'est pas "une erreur", elle veut avoir un autre genre mais c'est en grande partie parce que nous vivons dans une société qui divise tout en catégories. Dans la nature, tout est possible, rien n'est bien ni mauvais. Il existe (ou a existé) des tribus où il n'y avait effectivement aucun mot pour désigner un homme ou une femme. Tout le monde était humain. N'est-ce pas beaucoup mieux ?


Aussi, l'auteure insiste beaucoup sur l'orientation sexuelle, et combien cela peut causer des surprises, car les préférences sexuelles sont parfois imprévisibles et fluides.
Il en va de même pour les personnes transgenres. Pour certaines, il est clair qu'ils/elles se sentent pleinement femme ou homme, comme Oli et Claudia dans le livre, mais pour d'autres le ressenti, physique ou mental, est plus fluide. En Belgique, il existe l'association "Genres Fluides", pour les personnes trangenres / celles aux genres fluides, et intersexes. Il existe de nombreuses variations dans l'identité du genre, et il peut changer au cours de la vie. Cet aspect n'est pas mentionné dans le livre (cela aurait sans doute été trop compliqué dans le scénario), mais j'aime le mentionne ici.
(Lien : http://www.genrespluriels.be/?lang=fr)


Conclusion
Un livre merveilleux bien que régulièrement dramatique, un style formidablement beau et peu inhabituel. Aussi bien les lecteurs qui connaissent bien le monde LGBTQIA+ et ceux qui ne le connaissent pas, apprécieront ce livre. C'est un livre magnifique, plein de belle descriptions, d'émotions, de suspense, de beauté et (de recherche) d'amour.


(Merci à Babelio Masse Critique et à la maison d'édition Academia de m'avoir envoyé un exemplaire de ce livre en échange d'une critique.)
Commenter  J’apprécie          10
Une histoire pas désagréable, mais où certaines choses m'ont peut-être un peu moins plus pour des raisons... particulières.

J'ai retrouvé dans le style de l'autrice certains de mes tics, certaines de mes faiblesses. Un ton qui installe rapidement une certaine distance entre la narratrice et les lecteurices.
Je doute que ça aie été fait volontairement (mais je peux tout à fait me tromper), car c'est en lisant ce roman que j'ai pris conscience de l'effet qu'induit cette façon d'écrire.

Ce côté-là était perturbant et pas toujours très agréable. Je voyais toutes ces petites choses qui m'agacent quand je relis certains de mes anciens (et moins anciens) textes, des habitudes que j'ai combattues, que j'essaie encore d'apprivoiser, aujourd'hui.

Du coup, j'ai l'impression d'avoir été bien plus critique avec ce livre que je n'aurais dû l'être. Parce que je relevais tous ces petits détails que j'aurais changés si j'avais écrit ce texte, ces changements qui n'étaient au fond que des mots que je n'aurais pas choisis identiques de-ci de-là.

C'est injuste.
Profondément injuste.
Je n'ai aucune raison légitime pour juger si durement ce livre. Je n'avais pas à faire ça, mais ces remarques me venaient toutes seules alors que je tournais les pages.

Alors, pour tenter de contrer ça, commençons par ce que j'ai aimé dans ce roman.

Jo est photographe et l'autrice va régulièrement insister sur sa façon de voir le monde, pensant, peut-être pas toujours mais souvent, en terme de clichés, d'où se déplacer pour mieux capter l'instant, la scène qui se déroule sous ses yeux. Ce n'est pas un exercice facile que de représenter en mots ce que lea lecteurice doit se représenter en image sans se noyer dans de trop longues descriptions. J'ai l'impression que ça aurait pu être un peu plus poussé par moments, mais globalement c'est plutôt réussi. On comprend comment Jo fonctionne et la place qu'a son art dans sa vie.

La traque qu'elle va mener pour retrouver Oli, qu'elle a mis dans un beau pétrin, est plutôt tranquille. On est loin du thriller ou de l'enquête policière, l'accent étant davantage porté sur les ressentis internes de Jo qui s'est attachée, presque par erreur, à sa jeune voisine.
Ce n'est pas déplaisant, on la suit qui part à la rencontre des parents d'Oli, puis sur ses traces dans des bars ou des rues où elle pense la trouver. On ne perd pas notre temps à collecter des indices, parce qu'il apparaît très vite que ce n'est pas comme cela qu'on démêlera cette histoire de disparition. On laisse juste venir la suite, aussi peu renseignés que Jo quant à la suite des événements.

Au niveau de ce qui m'a moins plus, il y a justement cette distance que l'autrice tente de mettre entre nous et elle, cristallisée par des phrases courtes, un style assez froid qui nous empêche souvent d'entrer en résonance avec l'héroïne.
Et en même temps, Jo est très centrée sur elle-même, surtout au début de l'histoire, donc est-ce vraiment une mauvaise décision ? Rien n'est moins sûr.

J'ajoute cette petite partie spoiler pour parler deux minutes de la fin.




Enfin, malgré ces quelques points en demi-teintes, ce n'était pas une lecture déplaisante, peut-être juste un peu éloignée de ce dont j'ai l'habitude. Et puis ce texte m'a fait faire une introspection qui n'était pas du tout prévue, et rien que pour ça, merci Adèle Guillaume.
Commenter  J’apprécie          10
Tout d'abord, merci à Babelio et à Academia Eds pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique Littératures de septembre 2021. Pour être honnête, quand j'ai reçu le mail m'annonçant que j'avais été sélectionnée et que j'ai vu le titre, j'ai été un peu dépitée car ce livre ne faisait pas partie des livres qui me tentaient. J'avais dut cocher la mauvaise case en voulant faire vite. Puis je me suis suis dit que ce n'était pas plus mal car de moi-même , je ne serai pas allée vers ce livre et que j'allais peut -être faire une belle découverte.
Malheureusement, je sors un peu déçue de cette lecture. C'est plutôt bien écrit, le style est bon je crois, mais les récit qui sont des monologues intérieurs ne me séduisent rarement et ce livre n'a pas fait exception. Les thèmes qu'il aborde ne sont pas inintéressants mais ils ne semblent n'être qu'un prétexte au spleen et aux lamentations de l'héroïne principale. Tout tourne autour d'elle et du coup, elle est incapable de s'intéresser réellement aux autres et à ce qui se passe dans les autres vies, en dehors de la petite fenêtre de sa personne. Finalement, cette manière de faire a constamment mis à distance la lectrice que je suis et je n'ai pas pu entrer dans l'univers, l'histoire.
La fin laisse un petit gout de "tout cela pour cela ?" et j'en ai conclu qu'heureusement le livre est très court car je ne pense pas que sinon je serai allée jusqu'au bout sans déprimer.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Ma Jo, s'il te plaît, regarde-moi.
Je garde les yeux rivés au sol. Je m'éloigne un peu plus de lui. Il comprend que je suis en colère. Il me dit alors :
- Ecoute, Jo, je ne sais pas ce que tu as vu, ce qui t'a fait flipper. Cam' était dévastée. Elle pense que tu vas la quitter... Je l'ai juste réconfortée, comme je l'aurais fait avec toi...
Je murmure entre mes dentes :
- Mouais, pas certaine que c'était votre seule intention ce matin...
- Mais Jo, qu'est-ce que tu insinues ? Je suis gay, putain. C'est même toi qui l'as su avant moi, on n'avait pas toutes nos dents ! Tu ne crois quand même pas qu'on a une aventure tous les deux ?
Je hausse les épaules. Les images de sa main contre son dos. Ses cuisses contre les siennes. Je sens un frisson parcourir ma colonne vertébrale.
- Cam' était avec un mec, avant moi... Pourquoi elle ne serait pas tentée de te séduire ? C'est ce que j'ai vu ce matin...
Commenter  J’apprécie          00
Je ne sais comment parler d'Oli avec ses parents. Le malaise s'installe chaque fois que j'utilise un article féminin pour parler de leur fils unique. Une vraie gymnastique des mots, qui me dérange profondément.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : transgenreVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature LGBT Young Adult

Comment s'appelle le premier roman de Benjamin Alire Saenz !?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers
L'insaisissable logique de ma vie
Autoboyographie
Sous le même ciel

10 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeune adulte , lgbt , lgbtq+Créer un quiz sur ce livre

{* *}