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Matty Chiva (Directeur de publication)
EAN : 9782200342920
256 pages
Armand Colin (01/06/2005)
3/5   1 notes
Résumé :
La psychologie du travail est généralement définie comme « l'application de la psychologie au domaine du travail ». Cependant, une telle définition, à l'évidence triviale, ne rend pas compte de la diversité des approches et des champs de recherche participant de la psychologie du travail, et encore moins de la finalité de cette méthode qui a été élaborée dans le contexte singulier de la révolution industrielle et de la naissance de la psychologie scientifique. Qu'ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre lu à l'occasion de mon mémoire de psychologie clinique. J'ai bien dit clinique... Ce livre m'a été utile pour comprendre les fondements de l'organisation de l'entreprise qui fut mon lieu de recherche.

Quelques éléments :

Pour Guillevic, le travail se déclinerait en plusieurs niveaux dont il faudrait tenir compte dans l'analyse des conduites de travail. L'auteur précise ces différents types de tâches :
- « La tâche prescrite » : l'ensemble des buts, des consignes, des procédures, des moyens définis par les prescripteurs (ceux qui conçoivent la situation de travail). C'est l'aspect formel et officiel du travail, ce que l'on « doit faire ».
- « La tâche induite (ou "redéfinie") qui est la représentation qu'a l'opérateur de la tâche, qui « s'approprie et se redéfinit les prescriptions en fonction de ses représentations, stratégies, adhésion aux critères et consignes ». Elle correspond au travail que « l'on pense faire ».
- « La tâche actualisée » se définit comme l'instanciation et la particularisation du modèle pour l'opérateur en fonction des aléas et des contraintes de la situation (incidents, contrainte temporelle, récupérations…) La tâche s'adapterait à des spécificités de la situation et en fonction d'événements particuliers et ainsi modifierait la tâche induite. Guillevic parle, au sujet de la tâche actualisée, du travail que « l'on devrait faire ».
Distinguer ces trois niveaux de la tâche serait important car cela permettrait de comprendre les écarts qui peuvent exister entre la définition formelle et officielle du travail, ainsi que les représentations « déformées » que peut en avoir l'opérateur.

Les éléments de l'activité de l'opérateur ne se réduiraient pas à l'opposition manuel/intellectuel. Travailler ce serait saisir de l'information, évaluer des écarts par rapport à des valeurs attendues, élaborer des stratégies pour réduire ces écarts, traduire par des gestes ou des ordres ces stratégies. L'activité déployée par l'opérateur pour répondre aux exigences du système se traduirait par ce qui est appelé « charge de travail »
L'opérateur procèderait à des ajustements de la tâche prescrite par une « activité mentale » importante (p. 121.). Un premier type d'adaptation se ferait par rapport à des conditions internes : l'opérateur adapterait les exigences de la tâche à ses propres caractéristiques (physiques et mentales). Cette adaptation se traduirait par une représentation du travail à faire : la « tâche induite » (Cf. supra). Une deuxième sorte d'adaptation s'opérerait face aux aléas, aux spécificités et contraintes de la situation : incidents, contrainte temporelle, récupérations, variations ou défauts du matériau, du matériel, des produits… » : la « tâche spécifiée ».
L'opérateur réaliserait le travail en fonction de ces « déformations » de la prescription. Il produirait, pour ce faire, des réponses motrices, posturales, verbales constitutives du « travail réel », appelée aussi « tâche réalisée ».
De nouveau, une telle différenciation de niveaux n'est pas sans conséquences importantes pour l'analyse des conduites de travail. Ce qui est considéré comme central ne serait pas le plus visible. En effet, on ne pourrait seulement qu'inférer les tâches induite et spécifiée. Et ce, à partir d'un constat des écarts entre la tâche prescrite et la tâche réalisée.

La problématique des communications dans le travail
La « communication » serait, pour Guillevic, « une situation particulière d'interaction se définissant par l'utilisation de codes préalablement élaborés ».
Les codes sont eux définis comme « des normes partagées par un groupe et dont l'acquisition est nécessaire pour communiquer ». (p. 128 et suiv.)
Les conditions selon lesquelles on pourrait substituer le langage « naturel » à des langages techniques ou en quoi un langage « naturel » deviendrait un langage « technique » est toujours une question-force.

Pour Guillevic ( pp. 29-31.), les changements techniques peuvent être situés dans une perspective évolutive si l'on prend en compte les rapports entre trois composants essentiels du travail : l'opérateur (l'homme agissant au travail), le champ de travail (le point d'application de l'action de l'homme) et les procédés (l'ensemble des moyens que mobilise l'homme pour agir). Guillevic distingue ainsi quatre grandes phases de l'évolution technique et de ses rapports avec le travail de l'homme.
Citons simplement : - l'instrumentalisation : de la main à l'outil, et, - la mécanisation : de l'outil à la machine.
Les deux phases suivantes nous intéressent plus particulièrement.
- L'automatisation : de la machine au robot : Elle est considérée comme un ensemble de techniques dont le but est de réduire voire de rendre inutile l'intervention des opérateurs humains. « Ces techniques ne se réduisent pas au fantasme anthropomorphique et caricatural du robot qui prend la place de l'homme. » Ceci pose la question de la persistance ou de la disparition complète de l'action de l'homme, notamment dans sa fonction de supervision.
- L'interconnexion : du robot aux systèmes d'aides « intelligents » : la disparition de l'homme dans la production serait catastrophique, nous dit Guillevic. Les systèmes automatisés seraient la source de « micro-pannes imprévisibles » qui, non régulées par un opérateur humain, entraîneraient des incidents de production très graves.
Pour Guillevic, l'évolution technique des moyens de production accentuerait cette ambiguïté du travail. Les machines de plus en plus perfectionnées élimineraient, certes, la pénibilité physique du travail, mais les conséquences sur la signification de celui-ci seraient contradictoires. L'automatisation pourrait faire disparaître des métiers ou transformer les travailleurs en simples surveillants. La conception, la mise en place et la maintenance de ces machines sophistiquées, quant à elles, nécessiteraient des hommes de plus en plus qualifiés.

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Ces techniques [d'automatisation] ne se réduisent pas au fantasme anthropomorphique et caricatural du robot qui prend la place de l’homme.
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