Dialogues avec Monsieur Pouget sur la pluralité des Mondes, le Christ des Evangiles, l'Avenir de notre espèce

Je vous confie tout cela parce que, pour ma nature, ni le décor, ni les hasards, ni les êtres avec leurs nuances ne sont indifférents : et je ne puis guère penser sans cet appui. Et c'est pourquoi je me plais dans les Évangiles. Que de fois jadis, en attendant Monsieur Pouget, qui m'avait fait sortir de sa cellule pour confesser un prêtre, j'ai observé, dans les corridors de Saint-Lazare, par-dessus les toits de l'hôpital Laënnec, au couchant du soleil qui le rendait presque mauve (avec quelques festons d'or pâle), ce dôme des Invalides où reposait l'homme dont il parlait volontiers et qu'il avait presque connu, puisque sa tante Gastal, dont il sera question tout à l'heure, avait quatre ans de plus que Napoléon. Le pont que je voyais présentement à travers les branches mortes, liant les rives de la Seine à la proue de l'Ile, Monsieur Pouget l'avait traversé parfois, me disais-je, à son retour de la Bibliothèque nationale, tandis qu'il entamait de mémoire le Troisième Nocturne.