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EAN : 9782070137503
192 pages
Gallimard (03/04/2014)
4.19/5   13 notes
Résumé :
C'est un coup de tonnerre qui réveilla le comédien, en cette journée qui se terminerait par la Grande Chute. Il s'était endormi chez une femme qu'il retrouverait le soir-même, là-bas, dans la mégalopole. Complices ou bien amants, le duo qu'ils forment est encore bien flou aux yeux du narrateur qui suit pas à pas la préparation de "son comédien". Le tournage doit débuter le lendemain, mais il faut déjà quitter la maison, traverser la forêt, puis rejoindre la capitale... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'admets d'emblée ne pas être un grand fan de l'oeuvre de Peter Handke. J'ai lu six, sept de ses romans et, à une exception près, je me suis royalement ennuyé. Sa nomination au prix Nobel de littérature m'a poussé à me réessayer. Donc, je me suis lancé dans La grande chute, un de ses titres les plus récents. Eh bien, mon opinion n'a pas changé. Peu importe ce que l'Académie lui trouve, moi, je n'arrive pas à accrocher à ses romans. C'est trop flou, ça manque de consistance. C'est l'histoire de ce type, un comédien – un autre narrateur mystérieux parce qu'on n'en sait pas beaucoup sur ce personnage, même pas son nom – dont on suit les déambulations. Il traverse la ville, partagé entre ses observations et ses fantasmes. J'ai fait de gros efforts, au début, pour rester concentré sur ma lecture mais en vain. de temps en temps, j'émergeais de mon incompréhension pour me rendre compte que j'étais plus perdu que le comédien. À un moment, il était question de guerre et de Dieu et de je ne sais plus quoi. Comment est-il arrivé à de telles considérations? Je n'avais pas envie de revenir en arrière pour le découvrir. Pourtant, je suis curieux de nature face aux manifestations métaphysiques, à l'histoire et à la philosophie donc ce ne sont pas ces thèmes qui m'ont rebuté mais plutôt la manière dont ils ont été abordés. Je n'ai pas été sensible à la poésie ni à la beauté de la plume de Handke. Qualités que je ne nie pas, soit dit en passant. Seulement, il m'est extrêmement difficile de l'être quand je n'accroche pas à l'histoire. Bref, un autre rendez-vous manqué avec cet auteur encensé.
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La grande chute correspond exactement à ce que j'attendais d'un grand Handke. À la fois dans la narration, dans le style, dans l'histoire (s'il faut absolument en chercher une!), autant que dans la sensation que ce texte procure au lecteur. Une expérience de lenteur-langueur, une sorte d'asphyxie parfaitement contrôlée, une plongée qui nous rend attentif aux moindres détails, aux moindres ondulations, au rythme de notre respiration.
Il faut imaginer suivre un homme quelconque qui marche, sans destination précise - la ville, lieu de la chute - dans un décor-paysage vide, parsemé des « maisons » d'Anselm Kiefer, et accompagné de la musique de Warren Ellis qui gratte ou frotte un instrument bricolé, qui pourrait s'approcher d'un violon (tiens tiens, ces trois artistes hors-normes (Autrichien, Allemand et Australien) habitent tous la France ! ).
Il y a certainement plusieurs interprétations possibles de ce livre, une assurément symbolique ( de la campagne à la ville ; la grande chute finale ; les personnages rencontrés mi-réels, mi-imaginés ; le sens des promeneurs ; l'orage, etc.), mais depuis mes premières lectures d'Handke, je parcours toujours celles-ci comme une expérience du temps : un rythme-narration qui parviennent presque à figer le temps : un espace-temps compact, dense et complètement rempli. La grande chute amplifie justement ce sentiment d'absence de progression, d'immobilité. le personnage se déplace, mais tellement lentement, qu'on a l'impression qu'il reste surplace et que c'est le paysage qui défile autour de lui. Comme lorsqu'on est convalescent et que l'on regarde les choses bouger autour de nous, cela nous parait irréelle, détaché de tout... Autant l'ultime chute elle-même.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ils n'avaient jamais échangé un seul mot, s'étaient juste effleurés des yeux, comme ça, presque de loin, et leurs rencontres se limitaient à cela, ou plutôt non : une fois, le comédien avait fait un pas vers lui, sur quoi son ami d'ici, sans plus attendre, mais avec quelle élégance !, s'était débiné - fin de la rencontre.
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Ce défaut d’amour le mettait en colère, parfois aussi contre lui-même, il est vrai, mais au fond bien au-delà. Et d’ailleurs, à bien y réfléchir, ce n’était pas un manque qui apparaissait si révoltant, mais plutôt un défaut. Un manque aurait été encore une forme d’amour, peut-être plus globale, plus prometteuse qu’une forme réelle, concrète, palpable en quelque sorte, comme nous disons par exemple à un absent, à une absente : « Tu me manques ! », et c’était là une forme d’amour. L’amour ne lui manquait pas. Il faisait atrocement défaut, et même en ce matin, et même ce matin-là.
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« Tu es l’homme que j’aime. Tu es le premier depuis l’enfance avec qui je suis comme je suis. Et personne dans la région, personne dans le pays n’aura passé autant d’heures d’amour que nous deux. Et chaque fois nous l’avons montré au monde. Nous lui en avons fait voir. Nous avons pris notre revanche sur le temps présent, celui qui règne, dit-on, le temps surpuissant. Nous l’avons vaincu, et il ne régnait plus, il s’est évaporé, et nous, nous deux, nous ensemble, nous sommes devenus le monde qui règne. Nous sommes devenus, nous avons été ce dont il est question. »
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Ils s’étaient connus enfants, la femme et lui, et s’étaient promis l’un à l’autre. Jamais aucun d’eux n’avait fréquenté ou, comme on disait chez eux au pays, n’était « sorti » avec quelqu’un d’autre. Le ménage était resté sans enfants, il n’en avait pas été question, et d’ailleurs aucun tiers ne les avait jamais questionnés là-dessus.
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La seule chose qui pût vous sauver alors, parfois, c’était de regarder ce qui ne vous appartenait pas, et en particulier de lever les yeux vers le ciel. « Hé toi, le propriétaire, les yeux sans cesse baissés sur ton sol et tes terres : haut la tête, et haut les cœurs ! »
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Videos de Peter Handke (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Handke
Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien. Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. » Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
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