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Philippe Hébrard (Autre)
EAN : 9782919285280
106 pages
Editions Antidata (19/02/2021)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Plus qu’une galerie de portraits féminins, Love parade est le récit de dix-sept rencontres, qui sont autant de moments de grâce ou d’incompréhension, de drôlerie ou de stupéfaction. Dix-sept miniatures enluminées qui disent l’éternel questionnement masculin à propos des femmes…
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'un des plaisirs de Masse Critique est de découvrir le livre qui vous a été attribué quand le mail de Nicolas Hecht arrive dans votre messagerie. Avant de recevoir le cadeau dans votre boîte à lettres, il va alors se passer une dizaine de jours pendant lesquels vous imaginez ce que sera votre prochain moment de lecture. Love Parade n'a je suppose rien à voir avec la fameuse techno parade, bien qu'après recherche, j'apprends que l'auteur Philippe Hebrard a des accointances avec le milieu musical. Il a été directeur artistique chez EMI, Universal Music et Chrysalis Music France, et a fondé sa propre société d'édition et de production musicale Montlery Music. Il faut plutôt chercher du côté des Undertones, groupe rock britannique des années 75 à 80, et son single Love Parade. Est-ce la musique qui a fait vibrer Philippe Hebrard adolescent? Love Parade est son premier ouvrage. Je suppute donc qu'il y a mis une grande part de lui-même. le caractère autobiographique de ces dix-sept rencontres est d'ailleurs clairement revendiqué dans le prologue. Ce sont des instantanés, incompréhensions, condensés de relations débutantes ou en cours qui explorent le rapport amoureux homme – femme.
La nouvelle est un genre qui présente des atouts considérables en littérature. C'est un condensé qui évite des écueils tels que longueurs, ennui ou manque de rythme. Chaque mot y est pesé, le choix d'un registre particulier de vocabulaire crée l'atmosphère souhaitée et baigne le lecteur dans une ambiance adéquate. Philippe Hébrard use de ces techniques à merveille. En tête de mon classement personnel, je placerai la première nouvelle, Capucine ou les brumes de la discorde, avec en exergue quelques mots du livre de l'Intranquillité de Pessoa. En deuxième position, arrive Océane ou les charmes du siphon. Et il y a la dernière, Véronica ou l'exception belge, la plus douce, et vraiment à part comme l'annonce le titre, comme une porte de sortie.
Chacun des portraits féminins forme en contre point celui du narrateur. C'est une personnalité qui tend vers le looser pour ce qui touche à la relation amoureuse, mais non dénuée d'espièglerie. Il se met souvent en situation de ridicule ou de dominé face à sa partenaire qu'il encense exagérément. Mais en fin de compte, on arrive souvent à une situation d'arroseur arrosé.
On notera quelques constantes parmi les 17 portraits. Philippe Hébrard semble avoir un goût pour les grandes filles aux yeux verts, profil mannequin, issues de milieu bobo chic, intello et arriviste friqué. Il dépeint à chaque fois cependant une personnalité différente. On découvre ainsi une Capucine indolente et nonchalante, une Alice qui sait prendre l'initiative, une Monika bien difficile à suivre, une Giuletta à l'humour subtil, une Guadalupe époustouflante en dépit de ses 15 ans. Elise qui règle sa vie comme du papier à musique se voit quelque peu malmenée. Marleen pose les limites de l'histoire à la relation physique le temps des vacances. L'aventure se déroule soit en bord de mer, au soleil, soit au cours de déambulations nocturnes citadines des fêtards. Souvent de courte durée, la rencontre parfois n'aboutit même pas du tout.
On saluera la richesse d'expérience de l'auteur, son humour plein d'autodérision et son style ludique, léger, délicat. Avec un peu de chance, il nous offrira un second opus dans quelques saisons ...
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« Roman » ou « Nouvelles » telle a été la première question que je me suis posée en découvrant ce tout petit volume de 106 pages d'un format 17 sur 10 presqu'un 10/18, un format de poche en quelque sorte. Il égrène successivement 17 histoires, 17 portraits de femmes aimées, un peu, beaucoup, passionnément ou pas vraiment. Coïncidence extraordinaire, toutes sont pratiquement dotées d'un joli physique élancé surplombé d'un profond regard vert avec pour seule différence et parfois opposition leurs caractères. Mais je m'éloigne …. Donc à prime abord, plutôt un recueil de nouvelles. Pourtant la trame narrative existe, j'en veux pour preuve ce prologue annonçant le parcours amoureux de l'auteur lui-même, auquel se rajoute sur la dernière page un épilogue en forme de métaphore : celle du merle musicien, annonciateur du retour printemps associé à l'éventualité de tous les possibles. Et là nous sommes en plein roman.
En définitive, aucune réelle importance de trancher cette question. Par contre si je vous dis que l'auteur est un producteur de musique et qu'il publie là son premier roman, vous serez impatient de savoir quel ressenti son écriture de son style génèrent comme impression. A mes yeux, il a écrit ce premier texte comme on se jette à l'eau. Je n'ai pas pu résister, Philippe Hébrard a aussi était maître-nageur. Il y a mis toute l'énergie du débutant et ainsi sa prose, qui se veut un tant soit peu poétique, en devient souvent ampoulée et parfois pompeuse. Quant au thème même de l'histoire, j'ai trouvé carrément vantard voire machiste de sa part de déballer avec désinvolture ce défilé de belles poulettes. Par contre, le thème de la rencontre est un sujet qui demande beaucoup d'imagination et ce pari l'auteur l'a pleinement remporté.
Je remercie les éditions aNTIDATA pour l'envoi de ce livre, ainsi que tout particulièrement Nicolas grand ordonnateur de l'opération Masse Critique pour sa grande patience.
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«Lorsqu'il y a dix pas à faire vers quelqu'un, neuf n'est que la moitié du chemin. Jules Barbey d'Aurevilly, Pensées détachées.»
«Un caillou jeté dans la mer»
Marée-basse, l'Éden des splendeurs, ces nouvelles sont magistrales. Un kaléidoscope des plus féminins. L'heure est grandiose, le texte puissant.
«Elle était là pour vivre j'étais là pour faire. On était là pour elle, je l'étais pour moi peut-être un peu plus que je ne pensais. Ne jamais faire de quelques brumes un orage.»
Leçons de vie à portée de craie, écrire et tout recommencer: autrement.
Le sablier se retourne subrepticement. Grain après grain, ces femmes filigranes, échappées des nostalgies et regrets. Philippe Hebrard incite au changement de cap. Il lève les voiles et cherche des yeux ce qui aurait été différent, si. Si.
«Il nous faut guetter, espérer, chercher parfois, quand on en a la force, ce moment de grâce, d'effraction d'éblouissement, ce surgissement de la beauté qui nous saisit au détour d'une oeuvre, d'un chemin ou d'une rencontre qui nous fait tressaillir devant l'éclair d'une révélation.»
Nouvelle, sève hédoniste, le moment clef des enchantements. La pureté théologale, la femme-enfant.
«Je ne sais pas ce que tu es devenue jeune-fille, mais tu as sans doute saisi bien avant moi ce que vivre veut dire».
Ici, tout est vrai, sauf les prénoms. Retenir ce qui aurait pu tout faire basculer du bon côté. Les regrets ne sont pas mélancoliques mais apprenants. Ces nouvelles, instantanés, femme, rive diapason, seuil à lumière, arborescence.
Fragments, «Love parade» dix-sept rencontres, dont le chef-d'orchestre est Philippe Hebrard lui-même.
«Dans les étoiles les hommes ont dessiné des constellations .V. Jankélévitch»
«Tu es comme les arbres qui frissonnent, un instant de grâce.»
Hymne Carpe Diem, à l'instant autre qui change tout vie. Femmes miroir, rappel et litanie. Ricochets dans la rivière rémanence, femme quintessence.
«Love Parade» est un premier livre né depuis des millénaires. Il rassemble l'épars et sa parole magnétique est une prouesse. « J'ai fait naufrage sans la moindre tempête et dans une mer où j'avais pied. Fernando Pessoale livre de l'Intranquillité. » Publié par les majeures Éditions Antidata.




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Dix-sept moments fugitifs, dix-sept tendresses ou ironies, dix-sept frictions ou caresses entre hommes et femmes. Savoureux, bizarrement poétique et malin comme tout.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/05/13/note-de-lecture-love-parade-philippe-hebrard/

En dix-sept textes qui forment « presque » roman, et appelaient ainsi logiquement une introduction commune par l'auteur, présentée ci-dessus, voici donc « Love Parade », un nouveau recueil individuel (confié à Philippe Hebrard) publié par nos spécialistes préférés de la forme courte (nouvelle / novella), Antidata, en février 2021. Dix-sept anecdotes mises en scène avec ruse, dix-sept rencontres, où s'expriment tour à tour et parfois simultanément l'agacement coupable (« Capucine ou les brumes de la discorde »), la timidité conjurée (« Alice ou la fin de la malédiction »), le mot malheureux mais au fond révélateur d'autre chose (« Élise ou les yeux de François Hollande »), la trouble magie des blockhaus (« Marleen ou la piqûre de la méduse »), la radinerie consciente ou inconsciente (« Océane ou les charmes du siphon »), la fragilité tendre et paradoxale (« Sandrine ou le taureau d'argile »), la beauté du malentendu (« Azami ou le cri d'Innocent X »), ou encore la bizarrerie de certaines réactions à l'alcool (« Valentine ou le prisme du sauvignon »). Dix-sept moments de charme et d'ironie, d'observation et de désir, de méditation et de poésie, sans oublier une dose nécessaire d'auto-dérision.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Love parade de Philippe Hébrard est un recueil de nouvelles que j'ai reçu lors de l'opération Masse critique.
C'est un format tout "mimi" pour nous raconter 17 rencontres de femmes. Un petit livre, que l'on peut emmener partout avec soi, pour croquer un portrait de femme à travers le regard de l'auteur.

Avec un langage soutenu et poétique, le narrateur nous dresse le souvenir de ses rencontres, à travers le prisme de ses émotions et sentiments, qui vont de la joie, la tristesse, l'incompréhension, la nostalgie...


J'ai aimé ce format de nouvelles qui se prête bien à cette galerie de portraits, et qui permet de piocher de jolies histoires, mais ce regard masculin m'a parfois perturbé.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Assis sur le trône de mon palais des vents, qui a fini par s’effondrer sur lui-même, j’ai survolé l’existence en ignorant ses nécessités, refusant de monter sur le ring d’une réalité qui pourtant revient toujours, comme on le sait, vous taper sur l’épaule. Portes dérobées, illusions, esquives, contournements. Un prince de l’antimatière. Une place désertée, jonchée des débris d’une fête qui n’a jamais eu lieu. Drapé d’un orgueil faisandé, j’ai porté beau, mais comme l’une de ces demeures vénitiennes à fleur d’eau toujours prêtes à sombrer.
Je ne vaux donc pas mieux que quiconque. Et il est probable que je finisse sans même atteindre les derniers flamboiements d’Eddie Barclay dans sa robe de chambre de soie jaune, reclus en majesté dans son appartement de l’avenue de Friedland. Je me vois plutôt vieillard efflanqué et malodorant aux joues couleur de craie, trainant les pieds dans un réduit douteux, dont la disparition soulagera tout le monde.
Ce recueil, s’il parvient à une existence publique, me causera probablement quelques sévères inimitiés. Elle seront dans doute méritées mais je réclame l’indulgence. Cette discutable galerie de portraits féminins est tout ce que j’ai trouvé pour tenter de distraire un tenace sentiment d’insignifiance.
Bien que les prénoms aient été modifiés, je n’ai aucun doute sur le fait que les protagonistes se reconnaissent instantanément et je renouvelle à leur intention ma prière de mansuétude.
On percevra ici et là, au long de ce petit parcours, l’écho d’une forme de stupeur dans laquelle certaines réactions ou décisions féminines plongent les personnes de mon sexe. On croit être dans l’intelligence du moment, saisir la situation, anticiper. Mais bien souvent, non. On ne voit rien venir. Surprise. Incompréhension. Maladresse.
À la longue, quelques règles semblent émerger. Quelques règles, peut-être, mais pas de code.
Puissent les éventuelles lectrices trouver dans les pages qui suivent l’occasion d’un sourire compréhensif.
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Elle se fige, attendant la guitare, puis, levant un main d’un mouvement gracile, se met à chanter. Alors, tout bascule. Subitement, il n’est plus question de divertissement estival, car sous les yeux d’une assistance prise au dépourvu et qu’une sorte de tension musculaire vient de cristalliser, c’est un combat à mains nues qui s’engage, celui de l’être humain aux prises avec le flot houleux de ses passions contradictoires, saisi dans le dépouillement de sa mortelle condition de créature aimante, violente, pitoyable et miraculeuse. Puis les bras de la jeune chanteuse entament une lente arabesque, le corps se met à parler lui aussi, et c’est sauvage. Corps de tempêtes et de caresses, qui se donne, se reprend, s’enflamme, entre en lutte. Une faille vient de s’ouvrir, laissant filtrer une lumière d’avant la civilisation, une révolte frémissante de désir, d’espoir, de douleur, de sexe, une pulsion primitive de vie et de mort mêlées.
Cette jeune fille vient d’imposer le silence à une assemblée de buveurs de bière en short, qui ne peut esquiver cette brutale apparition du duende. Régulièrement, les membres de la troupe et les quelques espagnols présents dans l’assistance ou parmi le personnel ponctuent des traditionnelles exclamations admiratives l’engagement total de la jeune artiste. Le barman lui-même s’est arrêté net, les deux mains sur le bord de son évier.
Un dernier claquement de talon, un dernier regard de défi, « Guadalupe ! » annonce Dolores, en désignant d’un geste la danseuse qui se retire, déclenchant une clameur immédiate. (« Guadalupe ou le surgissement du duende »)
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Je ne sais pas ce que tu es devenue jeune fille, mais tu as sans doute saisi bien avant moi ce que vivre veut dire.
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[...] une jeune femme entame, en partant du bord de l'eau, une lente remontée en notre direction, sculpturale dans un maillot de bain une pièce noir et crème, balançant avec une nonchalance indécente qui doit mettre les adolescents du voisinage en situation délicate. Ce scandale ondulant va se poursuivre jusqu'à son terme, c'est à dire l'arrivée à notre hauteur de cette créature [...]
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