Ce livre n'a rien à voir avec
Kant.
En effet, la violence de l'interprétation heideggérienne est si forte qu'on pourrait la comparer à un individu qui voudrait fixer une assiette de porcelaine sur un mur à l'aide d'un pistolet à clous de 4 pouces de diamètre. À la fin, il ne reste qu'un énorme clou inébranlablement planté dans un mur tout craquelé où aucune porcelaine n'est restée sauf quelques éclats enfoncés avec le clou.
Par contre, si on y apprend rien sur
Kant, l'ouvrage constitue une étape importante du cheminement de pensée heideggérien. À mon sens, c'est effectivement l'horizon ontologico-métaphysique de SZ qui s'y auto-détruit et ce de manière si évidente que je suis porté à croire que cela se fait consciemment.
Aussi, lorsque Heidegger y revient une vingtaine d'années plus tard, pour son avant propos de la deuxième édition de 1950, il ne peut que reconnaître l'inanité absolue de ce travail du point de vue de la philologie historique. D'autre part, comme l'horizon de la philosophie qui était le sien au moment de l'écriture de ce travail est devenu incommensurable à celui qu'a pris sa philosophie après le tournant d'après, guerre, il ne se sent pas capable de rien y changer sans avoir à reprendre tout l'ouvrage, d'où son invitation au lecteur à s'instruire de ses défauts. (p.55)