J'apprécie cette série policière, bien qu'elle soit parfois d'abord complexe. Il y a une vraie atmosphère et un vrai travail.
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Chaque jour, des nouvelles épouvantables concernant des boat people à la dérive en provenance de Libye ou de Tunisie, ou des marchands d’esclaves grecs ou chypriotes qui tentaient d’accoster avec de véritables épaves ou des vedettes albanaises. Là-bas, les gardes-côtes étaient sans arrêt sur les dents, en contact direct avec toutes les tragédies du monde moderne. Il leur fallait intercepter des navires en haute mer, pourchasser des passeurs sans scrupule qui disparaissaient sur des embarcations puissantes et maniables, sans jamais exclure que ceux-ci, pour échapper aux autorités italiennes, ne jettent tout simplement leur cargaison humaine à l’eau, que les pauvres gens sachent nager ou non. Rien que cette année, des centaines de cadavres avaient déjà été repêchées sur la côte apulienne.
La météo, c’est comme la politique. Inconcevable qu’un changement, quel qu’il soit, arrive jusqu’à Trieste. Voilà des semaines que ça dure. L’orage éclate en mer, sur le Frioul ou sur le karst. Mais les trente kilomètres de côte sont à part.
On est promu parce qu’on a fait du bon travail, mais on paie ensuite pour la générosité de ses supérieurs. Comme s’il n’y avait pas de médaille sans revers. On se demande pourquoi on fait du zèle, si c’est pour en arriver là !
Les panneaux de signalisation ne dorment pas la nuit. Et puis, avec cette sécheresse, il n’est pas prudent de se promener dans les bois en auto. Il suffirait qu’un brin d’herbe ou une feuille morte s’allume sous les gaz d’échappement pour que tout le karst prenne feu.
Que le bétail hurle de douleur et de soif semblait laisser indifférents aussi bien ceux dont c’était le travail que ceux qui en profitaient pour s’enrichir, grâce aux primes que l’Union européenne accordait pour chaque tête de bétail quittant l’Europe vivante.