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Hélène Bouboulis (Autre)
EAN : 9782266011464
281 pages
Pocket (30/11/-1)
3.72/5   44 notes
Résumé :
Dans cette galaxie lointaine où l'esclavage demeure monnaie courante, le jeune Thorby n'est qu'un orphelin de plus vendu aux enchères sur le marché de la planète capitale. Mais les apparences sont parfois trompeuses, et son nouveau propriétaire, un certain Baslim, se révèle être bien plus que son aspect de vagabond unijambiste ne le laisse penser : abolitionniste convaincu, il espionne en fait pour le compte de la ligue des Libres Marchands. Quand les autorités ... >Voir plus
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L'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même.

Une phrase ampoulée dès le début ; je commence bien, tiens !
Je m'explique. Ce roman est une quête d'identité, plus exactement une quête des origines car Thorby, le personnage principal, n'a pas perdu la mémoire. Il n'a simplement pas de souvenirs de ses premières années.
On le découvre enfant esclave, trimballé de maître en maître à travers la galaxie dans des vaisseaux négriers pourris jusqu'au dernier écrou ; un enfant sauvage qui ne pense qu'à s'évader. Sur Jubbul , planète capitale des Neuf Mondes où l'esclavage est légal, il est – c'est assez singulier – acheté par un mendiant borgne et unijambiste qui vit dans les ruines d'un vieil amphithéâtre. Mais Baslim, le mendiant, cache bien son jeu. Il va libérer sur le champ le gamin et lui offrir un toit, une éducation, un métier (il faut en quelque sorte avoir une licence pour mendier). Baslim a une intuition pour l'identité du gamin et va faire « intervenir ses relations » (oui, oui, il en a, le vieux mendiant).

Le quatrième de couverture (qui en dévoile trop, comme souvent) a raison de mentionner la filiation avec Oliver Twist. Thorby va vivre de nombreuses péripéties pour retrouver ses origines et il va subir les plans d'autres personnes plutôt que contrôler les choses. Mais durant ce voyage, il va devoir s'intégrer dans des univers très différents les uns des autres. D'abord l'espèce de Cour des Miracles de Jubbul, puis la civilisation des Libres Marchands aux codes très stricts – de mon point de vue la plus belle réussite SF du récit –, puis l'armée spatiale de l'Hégémonie, et enfin une dernière dont je ne parlerai pas. C'est finalement cette adaptation successive à des environnements forts différents qui donne son sel au roman. Chaque fois on fait reset de l'expérience acquise et Thorby doit tout reprendre à zéro car le comportement normal de la vie d'avant se révèle totalement inadéquat dans l'environnement suivant.

Je me suis régalé à suivre les aventures de Thorby, mais j'ai aussi trouvé que par moments Robert Heinlein cassait trop le rythme du récit pour évoquer en détail un sujet technique ou de société : l'espace multidimensionnel qui permet les voyages spatiaux « plus vite que la lumière », la façon de désigner les parentés dans divers langages ou la thèse selon laquelle les Libres Marchands ont sacrifié leurs libertés individuelles pour assurer la liberté du groupe. Ces réflexions sont toujours intéressantes mais m'ont fait l'effet d'une pause dans le récit, présents pour enrichir l'univers du roman ou développer un sujet cher à l'auteur. Un remplissage de qualité pourrait-on dire.

L'atmosphère du roman varie avec les situations vécues par Thorby. le contexte spatial et la belle construction des Libres Marchands donne la coloration SF, mais on dérive aussi vers du thriller judiciaire contemporain. Je me suis cru dans du John Grisham par moments (j'avoue avoir même pensé à du Danielle Steel pour l'aspect « famille riche se déchirant pour le pouvoir », lol). Et il ne faut évidemment pas oublier la dimension anti-esclavagiste de ce roman, qui est ce qui saute le plus aux yeux.

Ce roman ne fait pas partie des plus célèbres de l'auteur et cependant il mérite le détour. En tout cas il est beaucoup plus digeste que le fameux « Étoiles, garde à vous ! »
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Une oeuvre mineure d'un des grands maîtres de la sf écrite en 1957.

Thorby, jeune esclave, est acheté par un mendiant qui n'est pas ce qu'il paraît être. Affranchi, il embarque vers les étoiles où il va bourlinguer avant de rencontrer son destin à la recherche de ses origines.

Une première partie (environ 100 pages sur 380) que j'ai trouvée assez inintéressante et un peu fade. Thorby est recueilli par Baslim qui va l'éduquer, ce qui va permettre à Heinlein de nous servir ses idées sur l'éducation "à coup de taloches et autres stimuli". La société limite moyenâgeuse dans lequel évolue les personnages n'est pas assez développée, l'esclavage trop peu abordé et on se demande quand va vraiment commencer l'histoire.

Le récit s'accélère et trouve tout son intérêt au départ du jeune héros, qui va prendre du volume. Au cours de son aventure spatiale, Heinlein va nous présenter une société et une famille spatiale originale, calquée sur celle des gitans, très attachante. Une façon de faire du commerce originale et très drôle. Une vision de la bureaucratie administrative ou de l'administration bureaucratique civile et militaire, un cours sur le droit des sociétés...

Bref, dans son style inimitable, un peu didactique et moralisateur, Heinlein nous offre un chouette voyage avec un héros attachant au rendez-vous de son extraordinaire destin.
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Science-fiction des années cinquante, un ton d'aventures de littérature jeunesse, avec en prime quelques réflexions politiques.

C'est l'histoire d'un jeune garçon maltraité, vendu comme esclave sur une planète lointaine. Acheté par un homme bon qui cache sa lutte contre l'esclavagisme sous les habits de mendiant. Il éduquera l'enfant, mais disparaîtra un jour aux mains de forces militaires brutales.

Le jeune garçon connaîtra ensuite toutes sortes d'aventures, deviendra un as dans les combats de vaisseaux spatiaux, se fera des amis dans l'espace et deviendra amoureux sur d'autres planètes.
Un roman qui devrait se classer en littérature jeunesse de par les émotions puériles et les amours juvéniles, mais qui comporte aussi des réflexions qui semblent parfois un peu plaquées, comme si l'auteur arrêtait un peu l'histoire pour passer un message.

Publié en 57, le roman n'a pas mal vieilli, il n'est pas trop dépassé par les technologies actuelles. On peut cependant y déceler certaines idées populaires à l'époque de la rédaction du livre : le joug de la conformité sociale versus les libertés individuelles (juste après le Maccarthysme), la lutte contre le racisme (avant Rosa Parks et Martin Luther King) ou même le mythe de l'apprentissage accéléré pendant le sommeil.

Un roman qui se laisse lire, sans être un chef-d'oeuvre du genre. À proposer aux adolescents qui pourraient s'identifier au héros.
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Qu'elle est hideuse cette couverture – comme l'ensemble de cette collection – issue de l'éditeur Pocket Science-fiction tout d'argent vêtu avec, en son centre, une illustration, tout aussi moche, de Wojtek Siudmak. C'est mon deuxième livre de Robert Anson Heinlein depuis le début de l'année (et j'enchaînerai avec un troisième au mois de mars avec une lecture commune).

L'esclavage est le sujet principal du livre. Je rejoindrais sur pas mal de points mon ami Fnitter sur son avis, que je conseille par ailleurs de lire. Nous suivons un très jeune garçon réduit en serf, mais qui aura la chance de rencontrer un vénérable mendiant mutilé.

J'ai plutôt apprécié le début bien que j'aurais aimé davantage d'informations sur cette exoplanète. À défaut d'en savoir plus, je l'imagine en mode Tatooine, c'est-à-dire désertique. Son mentor est également sympathique et c'est avec plaisir que l'on suit l'apprentissage du personnage principal.
L'enfant a bien grandi, il devient adolescent et intègre une famille de marchands. J'ai trouvé beaucoup de similitudes avec les peuples nomades que l'on surnomme les gens du voyage. C'est un cercle très fermé où les échanges avec les sédentaires sont purement commerciaux. C'est par ailleurs grâce à une anthropologue que l'on apprend un peu plus sur cette communauté. Les mariages se font entre eux, il n'y a pas d'hétérogénéité.
Puis vint l'heure du service militaire. Robert Anson Heinlein de sa passion militariste se livre, à sa plus grande joie, dans un panégyrique de l'armée. Si j'ai commencé à perdre pied dans peu avant, ici, j'ai coulé. Impossible de m'intéresser au récit. Les pages m'ont paru longues et le roman, pourtant court, s'est révélé interminable. Pour éviter de faire du sur-place, j'ai commencé à sauter des passages.
Enfin, pour finir, j'avoue avoir passé plusieurs paragraphes, le gamin n'a plus rien à voir avec le début. Une fois adulte, il trouve un travail dans la finance (me semble-t-il).

J'admire le fond de l'histoire, de suivre l'évolution d'un très jeune esclave, mais pour la forme, j'ai détesté le style pompeux. Comme quoi, avec Robert Anson Heinlein, c'est soit j'adore (« Marionnettes humaines » et « L'Âge des étoiles »), soit je déteste (« Étoiles, garde-à-vous ! » et « Citoyen des étoiles »), pas de juste milieu. de plus, j'ai abhorré ces dialogues simplets où l'écrivain nous prend quelques fois pour des truffes.
Bref, j'ai retrouvé ce que je déteste dans les récits de Robert Anson Heinlein, c'est son militarisme assumé. de plus, il ne s'y passe pas grand-chose, le texte est relativement lent.
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Citoyen de la galaxie a été écrit en plein âge d'or de la Science-fiction, en 1957, par un de ses grands maîtres, Robert Heinlein.
Les éditeurs français se sont donc jetés dessus et l'ont publié le plus rapidement possible... en 1982.
Malheureusement, une telle célérité a un prix : c'est semble-t-il Jojo, le neveu de la traductrice (Hélène Bouboulis) âgé de 11 ans et ayant fait Allemand première langue, qui a traduit des passages entiers pour dépanner sa tante, harassée par les cadences infernales imposées. Ceci pour excuser les passages totalement incompréhensibles du livre.

Car oui, l'âge d'or de la science-fiction à la française, c'est ça : des œuvres anglo-saxonnes traduites avec les pieds et éditées comme des romans de gare avec des couvertures ridicules.
Mon édition a été couverturée par la megastar des illustrateurs de sf, j'ai nommé Wojtek SIUDMAK lui-même. Malheureusement, en manque d'inspiration cette semaine là, il aurait pris pour modèle le même Jojo, qu'il observait pendant qu'il bâclait sa version pour Tantine. C'est l'explication la plus plausible concernant le rapport entre illustration et livre : la main qui écrit, le garçon au visage bougon mangé par les cheveux. Je n'ai pas d'idée pour la mèche enflammée au sommet de son crane ni pour les ongles bizarres.

Concernant le roman... Un garçon est vendu comme esclave à un mendiant estropié qui entreprend de l'éduquer. Au gré de ses aventures, il va changer de statut et découvrir la galaxie, prenant conscience de ce que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités (jurisprudence Spidey), ou encore que : "à plus qu'on est moins libre, à moins qu'on est plus heureux" (ou l'inverse d'ailleurs, j'ai comme un doute).

Bref, on s'en remet assez vite et heureusement qu'il y a cette histoire incroyable (mais surement on ne peut plus véridique, qui de sain d'esprit irait inventer une histoire pareille ..?) de Jojo, gamin exploité par sa tante, pour qu'il me reste le moindre souvenir de ce livre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le langage est le miroir des cultures ; la plupart des langues distinguent le frère, la sœur, le père, la mère, la tante, l'oncle, et relient les générations par "arrière" ou "grand". Certaines langues ne font pas de distinction, par exemple entre "père" et "oncle". A l'inverse, quelques langues, comme le norvégien, distinguent l'oncle maternel de l'oncle paternel ("morbror" et "farbror").
Les Libres Commerçant peuvent définir une parenté de la manière suivante : "mon demi-grand-oncle maternel adoptif par mariage, emmené, puis décédé" en un mot qui signifie exactement cette relation et aucune autre.
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La police du Sargon agissait selon une méthode plus vieille que la justice elle-même : ils présumaient de la culpabilité d'un individu, et l'interrogeaient avec des méthodes de plus en plus vigoureuses jusqu'à ce qu'il parle... Technique d'une réputation telle qu'un prévenu avouait généralement avant même qu'on l'y soumette.
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« Lot quatre-vingt dix sept, annonça le commissaire-priseur. Un garçon. »
Le contact du sol donnait le mal de terre à l'enfant, tout étourdi. Le vaisseau avait parcouru plus de quarante années-lumières ; Il charriait dans ses soutes, la puanteur de tous les vaisseaux d'esclaves, l'odeur âcre des corps sales entassés, de la peur, du vomi et de peines anciennes.
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Mais c’est réel, pour peu que « réel » signifie quelque chose. Personne n’a jamais vu un électron. Ni une pensée. Tu ne peux pas voir une pensée, ni la mesurer, ni la peser, ni la goûter. Pourtant les pensées sont ce qu’il y a de plus réel dans la galaxie.
(Terre de Brumes, p. 172)
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Il était pris par l’éternel dilemme d’un homme aux valeurs contradictoires, qui mange de la viande, mais qui préférerait qu’un autre joue les bouchers.
(Terre de Brumes, p. 164)
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Videos de Robert A. Heinlein (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert A. Heinlein
FESTIVAL DES UTOPIALES 2023 L'héritage du mal
Les romains classaient les esclaves parmi les outils. Dans Citoyen de la galaxie de Heinlein, le protagoniste commence esclave puis est libéré, avant de consacrer son existence à la lutte contre le fléau de l'esclavage. Ici, à Nantes, le commerce triangulaire a fait la fortune de la ville. En aura-t-on jamais fini avec l'exploitation sauvage et commerciale de l'humain par l'humain? Comment assumer la mémoire du mal et poursuivre le combat ?
Les intervenants : Bernard Binetruy, Anne Defréville, Michael Roch, Abdourahman Waberi Moderateur : Karim Si-Tayeb
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