Ce que je peux faire pour un challenge !
Je souhaitais intégrer un ouvrage de
Robert Silverberg (chouchou oblige) dans le challenge duo+ de Fifrildi, dans son volet « âge d'or de la SF 1934-1963 ». Seulement, 1963, c'est un peu tôt pour cet auteur. Il existe quelques romans cependant, et j'ai bataillé avec des milliardaires internationaux pour acquérir aux enchères
La semence de la Terre, publié en 1962.
Bon ok, j'affabule. C'est ma façon de râler vis-à-vis du fait que certains Silverberg ne soient plus édités.
Je n'ai d'ailleurs pas trouvé que ce roman soit si mauvais qu'il faille l'enterrer. Au contraire, il est plaisant. J'y ai retrouvé beaucoup du talent de l'auteur pour donner corps et vie à ses personnages en quelques pages. Des personnages ordinaires qui pourraient être vous ou moi, qu'il va plonger dans l'inconnu.
Le roman se divise grosso modo en deux parties. La première nous décrit le monde de 2116 uni qui a développé une méthode pour lutter contre la surpopulation : chaque jour six mille personnes sont tirées au sort pour embarquer dans soixante vaisseaux spatiaux qui les enverront coloniser de nouvelles planètes. le génome humain doit envahir l'univers – une idée assez proche de celle des Monades Urbaines.
Silverberg part de l'hypothèse que la population ne bronche pas et accepte son sort. Après tout, six mille sur sept milliards c'est peu. On peu très bien vivre sans ne jamais connaître une personne à qui cela est arrivé. Les gens vivent leur vie avec cette idée qu'ils ne seront jamais appelés. Cela n'arrive qu'aux autres.
L'auteur se concentre justement sur le choc provoqué chez quelques personnes qui reçoivent la lettre fatidique. Chagrin, peur, la vie qui s'effondre. Mais ils acceptent l'inévitable. Il y a aussi un volontaire, un gros costaud en quête d'aventure.
Je croyais que le roman allait rester sur ce créneau, mais non. On finit par partir sur une planète éloignée avec les personnages que l'on a déjà rencontrés. Choc psychologique chez ces hommes et ces femmes qui se retrouvent dans un monde sauvage alors qu'ils n'y sont pas du tout préparés. Mais ils font face, s'adaptent. Pas question de détailler ce qui leur arrive, mais l'idée développée est finalement un retournement de conviction. L'aventure est un aiguillon pour la sensation d'être vivant.
Silverberg a, volontairement je pense, omis de détailler sa vision de l'évolution technologique de la société en 150 ans (hormis le voyage spatial grâce à une « conversion einsteinienne dans le non-espace ») pour ne pas diluer son propos. du coup, les secrétaires tapent sur des machines à écrire et les messages sont envoyés par pneumatique. Ça me fait toujours un peu bizarre.
Deuxième roman que je lis de la défunte collection SF du Masque. C'était pas mal en fait.