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Henry D. Davray (Traducteur)
EAN : 9782070401789
212 pages
Gallimard (09/01/1997)
3.7/5   1064 notes
Résumé :
Il me revint en tête - par quel procédé mental inconscient -, une phrase qui fit retourner ma mémoire de dix ans en arrière.
Elle flotta imprécise en mon esprit pendant un moment, puis je revis un titre en lettres rouges : Le Docteur Moreau, sur la couverture chamois d'une brochure révélant des expériences qui vous donnaient, à les lire, la chair de poule. Ensuite mes souvenirs se précisèrent, et cette brochure depuis longtemps oubliée me revint en mémoire, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 1064 notes
Edward Prendick « échoue » sur l'île du Docteur Moreau. Très rapidement, il se rend compte qu'elle est peuplée de créatures issues de l'expérimentation du docteur. Mi-bête mi-homme, ou des bêtes qui se prennent pour des hommes.

Absence réelle d'intrigue, suspense très limité, format court mais presque déjà trop long.
Manque de visuel, pas horrifié, à peine interloqué, peut être horrible et visionnaire en 1896, mais moi je le lis en 2016 et j'ai déjà lu beaucoup plus violent, plus puissant plus prenant. Bref, un récit sans réel relief et sans réel attrait. Le côté, c'est bien, parce que c'était original et prémonitoire à l'époque me laisse froid. Je lis avec mes critères du vingt et unième siècle et le résultat est sans appel. Mou et sans intérêt pour le côté divertissement et même réflexion. Le côté histoire de l'art et de l'écriture, ma foi, je ne suis pas qualifié pour juger et surtout pas intéressé.

La réflexion sur l'humanité et sur l'expérimentation animale est à peine esquissée, il ne reste pas grand-chose à ce livre.
Bref, à ne lire, que parce que c'est un livre célèbre qu'il « faut » avoir lu. (si on est intéressé par ce genre de lecture. Pour les autres, je vous épargne une presque douloureuse expérience).
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Une des lectures possibles, c'est de voir dans ce roman une dystopie, par opposition à l'image des îles désertes paradisiaques et aux bonnes intentions initiales de Moreau.
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », tel pourrait bien être le message. La cruauté de Moreau envers les animaux participe du même questionnement éthique. Moreau semble se comporter en dieu : les hybrides obéissent à ses lois, et cela n'est pas sans rappeler les dix commandements.
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Ce roman de S.F datant du XIX e Siècle ,je l 'ai lu juste par curiosité vu la notoriété de son auteur et qu 'il s 'agit surtout
d 'un classique .Le narrateur Edward Prendick qui s'occupe
d 'histoire naturelle s 'est trouvé par malchance dans une île
baptisée l''Île du docteur Moreau .Ce dernier s ' adonnait à des expérimentations de vivisections sur les humains et sur
les animaux .Ce que décrit le narrateur est infernal .Cette Île
méritait d 'être nommée l''Île de la cruauté .Et tout cela au nom et pour le développement de la Science comme on le justifie et on le prétend .
Un livre à lire par curiosité .
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Lecture rapide, juste des évènements, des faits, énoncés par cet homme qui se retrouve sur une île sans pouvoir s'en sortir. Découverte des expériences, découverte des chimères.
J'ai lu ce livre rapidement, j'ai découvert l'enfer de cet homme. Comme lui, on ne réfléchit pas, on accepte cette réalité (pas le choix, il est coincé sur cette île qui est loin d'être paradisiaque).
La réflexion vient dans les dernières pages de l'histoire.
Lecture qui fait forcément réfléchir à la part d'humanité et à la part sauvage qui est en chacun de nous.
Le héros de cette histoire, enfin sorti de cet enfer monstrueux, de ce huis-clos, ne peut que s'interroger sur l'humanité et la vie sociale de son époque (mais la question se pose aussi pour notre époque, le XXIème siècle !).
La solution semble être une certaine solitude et une vie simple...
Un classique à lire par curiosité.
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Edward Prendick a fait naufrage et est secouru in entremis par Montgomery, passager d'un navire qui fait route vers une île tropicale pour y déposer des cages d'animaux... Quelle chance d'atterrir sur la terre ferme ! Sauf qu' Edward ne se doute pas encore du cauchemar qui l'attend dans l'île. Il va se retrouver en compagnie, non pas de charmantes vahinés, mais d'un docteur proche du savant fou et de ses étranges créatures qui semblent presque toutes lui obéir au doigt et à l'oeil...
Le roman fantastique de H. G. Wells, L'ile du docteur Moreau vaut le détour pour le sujet de l'identité et de la vivisection , qui au passage, se pratique encore dans certains pays mais aussi pour l'atmosphère qui se dégage dans le livre. On découvre avec stupeur des êtres mi- bêtes mi-hommes obéissant à la Loi de leur Maître en refoulant leurs instincts de prédateurs prêts à refaire surface à tout moment... Parmi les créatures, j'ai une petite préférence pour l'Homme -léopard qui dépasse d'une courte tête l'homme Hyène dont je n'ose imaginer le rire. Ce roman a fait l'objet de nombreuses adaptation au cinéma avec des acteurs comme Bela Lugosi, Burt lancaster ou Marlon Brando, particulièrement encensé par les fans de nanars. Je vais y jeter un coup d'oeil. En attendant, je vais réécouter la chanson du groupe Devo : Are we not Men ? we are Devo ! qui s'est inspirée des dialogues du roman.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Je vis maintenant près de la grande place déserte sous le ciel que balaie le vent. Quand je vivais à Londres, je ne pouvais échapper aux hommes ; leurs voies entraient par les fenêtres, et les portes closes n'étaient qu'une insuffisante sauvegarde, je sortais par les rues pour lutter avec mon illusion et des femmes qui rôdaient miaulaient après moi, des hommes faméliques et furtifs me jetaient des regards envieux, des ouvriers pâles et exténués passaient auprès de moi en toussant, les yeux las et l'allure pressée comme des bêtes blessées perdant leur sang ; de vieilles gens courbés et mornes cheminaient en marmottant, indifférents à la marmaille loqueteuse qui les raillait. Mais les figures mornes t sans expression des gens rencontrés dans les trains et les omnibus m'étaient particulièrement nauséeuses. Ils ne paraissaient pas plus être mes semblables que l'eussent été des cadavres, si bien que je n'osai plus voyager à moins d'être assuré de rester seul.
Je me suis éloigné de la confusion des cités et des multitudes, et je passe mes jours entouré de sages livres, claires fenêtres sur cette vie que nous vivons, reflétant les âmes lumineuses des hommes. Je ne vois que peu d'étrangers et n'ai qu'un train de maison fort restreint. Je consacre mon temps à la lecture et à des expériences de chimie, et je passe la plupart des nuits, quand l'atmosphère est pure, à étudier l'astronomie. Car, bien que je ne sache ni comment ni pourquoi, il me vient des scintillantes multitudes des cieux le sentiment d'une protection et d'une paix infinies. C'est là, je le crois, dans les éternelles et vastes lois de la matière, et non dans les soucis, les crimes et les tourments quotidiens des hommes, que ce qu'il y a de plus qu'animal en nous doit trouver sa consolation et son espoir.
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Je vois des faces âpres et animées, d’autres ternes et dangereuses, d’autres fuyantes et menteuses, sans qu’aucune possède la calme autorité d’une âme raisonnable. J’ai l’impression que l’animal va reparaître tout à coup sous ces visages, que bientôt la dégradation des monstres de l’île va se manifester de nouveau sur une plus grande échelle. Je sais que c’est là une illusion, que ces apparences d’hommes et de femmes qui m’entourent sont en réalité de véritables humains, qu’ils restent jusqu’au bout des créatures parfaitement raisonnables, pleines de désirs bienveillants et de tendre sollicitude, émancipées de la tyrannie de l’instinct et nullement soumises à quelque fantastique Loi – en un mot, des êtres absolument différents de monstres humanisés. Et pourtant, je ne puis m’empêcher de les fuir, de fuir leurs regards curieux, leurs questions et leur aide, et il me tarde de me retrouver loin d’eux et seul.
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D'autres admirent davantage "L'île du docteur Moreau". Outre qu'à leur avis le récit est échafaudé, composé, développé selon une architecture simple et légère, ils assurent que Wells a réussi là un tour de force, une critique de la création d'autant plus redoutable qu'elle ne la désapprouve pas, qu'elle n'incrimine pas, qu'elle ne s'indigne pas.
La résolution insensée du docteur Moreau de façonner des êtres à l'image de l'homme suggère irrésistiblement de rapprocher de ce thaumaturge présomptueux les dieux de toute espèce qui se sont proposé de créer l'homme à leur image.
Que leur oeuvre soit aussi imparfaite que celle de Moreau, Wells l'indique par des moyens aussi simples qu'impressionnants.
A ses hommes-animaux, le maniaque chirurgien fait inculquer une loi qui symbolise les statuts sociaux, les règles conventionnelles, les injonctions morales ; mais en vain : dès qu'ils ne redoutent pas d'être punis ils enfreignent la loi.
L'analogie va plus loin, sans que rien la souligne ; il semble même que l'auteur prenne soin d'éviter toute allusion directe, et de ne rien dire, pas même d'insinuer, qui dépasse ses personnages humains et leurs faits et gestes.
Aucun artifice ne peut mettre le lecteur sur la voie, aucun subterfuge ne peut non plus le fourvoyer : Moreau est bien Moreau et sa retraite du Pacifique est bien un ^lot désert sous les tropiques, voilà tout.
A part cela, vous pouvez y voir tout ce que vous voulez, et surtout vous serez empoigné dès la première page, et vous continuerez, haletant, votre lecture jusqu'à la fin.
(extrait de la préface de "Pages choisies de H.G. Wells", signée Henry D Davray, et insérée en début de l'édition parue chez "Albin Michel" en 1931)
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"Et maintenant, Prendick, je m'explique, dit le docteur Moreau, aussitôt que nous eûmes mangé et bu. Je dois avouer que vous êtes bien l'hôte le plus exigeant que j'aie jamais traité et je vous avertis que c'est la dernière chose que je fais pour vous obliger. Vous pouvez, à votre aise, menacer de vous suicider ; je ne bougerai pas, même si je devais en avoir quelque ennui."
Il s'assit dans le fauteuil pliant, un cigare entre ses doigts pâles et souples. La clarté d'une lampe suspendue tombait sur ses cheveux blancs ; son regard errait dans les étoiles par la petite fenêtre sans vitres. J'étais assis aussi loin de lui que possible, la table entre nous et les revolvers à portée de la main. Montgomery n'était pas là. Je ne me souciais pas encore d'être avec eux dans une si petite pièce.
"Vous admettez que l'être humain vivisecté, comme vous l'appeliez, n'est, après tout, qu'un puma ? " dit Moreau.
Il m'avait mené dans l'intérieur de l'enclos pour que je pusse m'assurer de la chose.
"C'est le puma, répondis-je, le puma encore vivant, mais taillé et mutilé de telle façon que je souhaite ne plus voir jamais de semblable chair vivante. De tous les abjects...
- Peu importe ! interrompit Moreau. Du moins, épargnez-moi ces généreux sentiments. Montgomery était absolument de même. Vous admettez que c'est le puma. Maintenant, tenez-vous en repos pendant que je vais vous débiter ma conférence de physiologie."
Aussitôt, sur le ton d'un homme souverainement ennuyé, mais s'échauffant peu à peu, il commença à m'expliquer ses travaux. Il s'exprimait d'une façon très simple et convaincante. De temps à autre, je remarquai dans son ton un accent sarcastique, et bientôt je me sentis rouge de honte à nos positions respectives.
Les créatures que j'avais vues n'étaient pas des hommes, n'avaient jamais été des hommes. C'étaient des animaux - animaux humanisés - triomphe de la vivisection.
"Vous oubliez tout ce qu'un habile vivisecteur peut faire avec des êtres vivants, disait Moreau. Pour ma part, je me demande encore pourquoi les choses que j'ai essayées ici n'ont pas encore été faites.
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Je demeurai affalé sur l’un des bancs de rameurs du petit canot pendant je ne sais combien de temps, songeant que, si j’en avais seulement la force, je boirais de l’eau de mer pour devenir fou et mourir plus vite. Tandis que j’étais ainsi étendu, je vis, sans y attacher plus d’intérêt qu’à une image quelconque, une voile venir vers moi du bord de la ligne d’horizon. Mon esprit devait, sans doute, battre la campagne, et cependant je me rappelle fort distinctement tout ce qui arriva. Je me souviens du balancement infernal des flots, qui me donnait le vertige, et de la danse continuelle de la voile à l’horizon ; j’avais aussi la conviction absolue d’être déjà mort, et je pensais, avec une amère ironie, à l’inutilité de ce secours qui arrivait trop tard – et de si peu – pour 5 me trouver encore vivant. Pendant un espace de temps qui me parut interminable, je restais sur ce banc, la tête contre le bordage, à regarder s’approcher la goélette secouée et balancée. C’était un petit bâtiment, gréé de voiles latines, qui courait de larges bordées, car il allait en plein contre le vent. Il ne me vint pas un instant l’idée d’essayer d’attirer son attention, et, depuis le moment où j’aperçus distinctement son flanc et celui où je me retrouvai dans une cabine d’arrière, je n’ai que des souvenirs confus. Je garde encore une vague impression d’avoir été soulevé jusqu’au passavant, d’avoir vu une grosse figure rubiconde, pleine de taches de rousseur et entourée d’une chevelure et d’une barbe rouges, qui me regardait du haut de la passerelle …
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