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EAN : 9781973228271
299 pages
Auto édition (05/11/2017)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Roman psychologique sur fond de secret de famille.
Stone Harbor, 1994
Ben Paterson, jeune américain de 18 ans, fait un jour une étrange découverte dans le grenier de ses grands-parents. Dans une vieille malle il trouve plusieurs centaines de partitions musicales ayant été écrites par un inconnu disparu il y a près de cinquante ans.
Intrigué, il décide de percer le mystère de cette musique et la confie à son professeur d’académie qui, après lectu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand un décès survient dans une famille, après le choc de la nouvelle et le poids des émotions qui l'accompagnent, l'absence de l'autre qui étreint le coeur jour après jour, la vie continue malgré tout pour les vivants.
Pour une famille américaine de l'est du pays, tous les membres ignorent encore à quel point la perte d'un des leurs va provoquer une onde de choc ...

Cette lecture est le fruit d'un concours organisé par une autre auteure, Lhattie Haniel, qui avait pour vocation et ambition de soutenir le monde de l'auto-édition en mettant en lumière des talents, des premières oeuvres, des histoires qui parcourent tous les genre de littérature, des auteures confirmés ou en voie de l'être, tout reste possible et reste à découvrir ...
Je vous invite aujourd'hui à faire la connaissance de Dalila Heuse, déjà auteure d'une première oeuvre qui a atteint une certaine notoriété avec La Pudeur des sentiments (édité chez Fayard / Mazarine).

Si la quatrième couverture amorce les grandes thématiques qui vont être abordées à travers l'histoire, il n'en reste pas moins qu'une fois de plus, ce fut une lecture qui m'a fait passer par toutes les émotions possibles, de la colère dans la cruauté du mal exprimée par l'homme dans une période empreinte d'innommable, des destins chamboulés à tous les niveaux, des territoires inconnus foulés qui glacent d'effroi, l'idéologie extrême pour appuyer la propagande et la manipulation des masses, la plume de l'écrivaine excelle à retranscrire cette atmosphère si lourde et chargée de rancoeur, de culpabilité, de honte pour comprendre la psychologie des personnages, dans cette zone de l'enfer qui les a emportés dans un tourbillon incontrôlable, Une vie un Destin fait parti de ces romans essentiels pour ne pas oublier, pour rendre hommage à toutes ces victimes, à tous les survivants qui ont dû continuer à lutter contre leurs démons intérieurs dans une nouvelle vie, un nouveau destin.

"Ceux qui ne connaissent pas leur histoire s'exposent à ce qu'elle recommence… " (Elie Wiesel)

Ce n'est pas le premier livre qui prend pour point d'ancrage cette thématique du poids du passé et des souvenirs, l'une des forces du livre est d'avoir réussi à concilier réalisme dans la description des scènes éprouvantes avec la pudeur qui caractérise la plume de l'auteure, le travail de recherche et de documentation au bénéfice de la progression d'une trame qui se voudra juste d'une exceptionnelle empathie à l'égard de ses personnages, cette limite qui sépare les vivants et les morts, la puissance décuplée quand il s'agit d'évoquer la barbarie humaine à son apogée avec un pan méconnu de cette période, l'horreur, l'indicible qui verra pourtant naître l'extraordinaire destinée de personnes, une fiction qui s'inspire de témoignages réels, quand il ne reste plus rien à espérer, à croire en un avenir des plus incertains, la solitude des humains se tourne alors vers la seule issue restante, la renaissance, la transmission, le devoir de rester debout pour donner l'exemple, pour entrevoir encore et toujours des solutions, des espérances de lendemains meilleurs, d'un monde plus gai et plus humain, le prix à payer pour éviter de nouvelles turbulences, de reproduire les mêmes erreurs du passé.

Un roman qui peut se décliner à plusieurs niveaux de lecture, du point de vue des différentes narrations à la troisième personne, une quête identitaire pour remonter aux origines de la famille, pour trouver l'angle qui donnera une construction imparable, inéluctable pour saisir l'instant, l'émotion qui vous chamboulera à la simple évocation d'un regard, de ces silences qui traduisent tout le désarroi et l'impuissance à tourner la page, à subir encore des outrages au-delà des frontières, au-delà des océans, à jamais il y aura eu un avant et un après, la résistance sur tous les fronts, d'ordre physique, mentale mais aussi dans ce déni qui achève l'état de résilience dans lequel l'un des personnages se trouvera malgré elle plongée dans les profondeurs de l'esprit, les cris de détresse morale qui déchire la nuit, les larmes retenues pour préserver un secret de famille dans les affres d'une vie déchirée à jamais et qui le conduira à trouver de la force chez les autres, une fiction qui a valeur de document précieux et inestimable pour continuer ce devoir de mémoire essentiel aujourd'hui et surtout demain.

La musique du coeur ...

L'alternance du présent et du passé fonctionne à merveille ici, dans l'espace et dans le temps, rien ne vient entraver la longue route vers la quête de la vérité, la rencontre inespérée et salvatrice succède des fulgurances de sentiments généreux, le hasard fait souvent bien les choses, l'action bienveillante pour donner du coeur à l'ouvrage, une histoire qui évite le mélo ou des raccourcis de facilité pour se polariser sur le chemin de vie, le bonheur éphémère et divisé, trouver des ressources pour se libérer des entrailles de l'enfer, pour expier ses fautes, pour pardonner, pour accepter certaines révélations aussi douloureuses soient-elles, ce poids de toutes les douleurs qui affaissent chaque jour un peu plus les épaules de ses protagonistes, l'écho des bottes qui martèlent les synapses, ces évènements tragiques et irréparables dans les strates d'un passé lointain et encore si vivace dans le coeur, Dalila Heuse sait l'exprimer avec un phrasé tellement pénétrant par la force des mots, par son regard épris d'humanisme, de délicatesse, la quête de la liberté pourrait trouver une belle définition à travers cette touchante et percutante histoire, une très belle découverte qui me pousse déjà à m'intéresser à son premier roman, La Pudeur des sentiments.

Une remarque importante à signaler et pour comprendre la répétition d'expressions dans le livre, pour appuyer cette impression léthargique comme dans un cauchemar sans fin, dans cette espace clos et irrespirable respirant l'ignoble, l'inhumain et baignant dans un nuage noir opaque et de la nuance de la couleur la plus sombre qui soit, comment trouver l'énergie, les mots pour interpréter à défaut de l'accepter, sinon des souvenirs heureux des fêtes d'antan ? des semblants de prismes de vie, d'images ou clichés qui perduraient encore dans la mémoire collective, dans la lueur des ténèbres, un mirage surgira peut-être pour apporter une infime illusion, un embryon de rêve ...

Cette difficulté de décrire les atrocités sans nom, des crimes contre l'humanité, dans une lutte permanente pour rester en vie, pour s'accrocher à des filaments d'espoir qui s'effilochaient un peu plus chaque jour, concentration de bulles éphémères pour le pire du mal, répondre de ses actes pour les justifier et produire un électrochoc, cette banalité du mal à l'état pur vous donnera le vertige pour saisir tout l'enjeu, tout le poids de la déchéance éternelle et inénarrable de cette période.

"Un être humain est libre, non quand l'autre ne l'est pas, mais quand l'autre l'est aussi" (Elie Wiesel)

Le miracle de cette lecture, c'est dans la vision de l'auteure à ne pas céder aux clichés que l'histoire aurait pu tendre ou inverser les rôles par complaisance juste pour apporter des justifications pompeuses ou hors propos, les changements de rythme, les rebondissement surgiront de manière intelligente afin de ne pas gâcher l'effet de l'instant, cette perception du réel à donner à l'histoire toute la sensibilité, la candeur de ses personnages par opposition à la violence soutenue et imprégnante, indispensable pour capter et ressentir toute la souffrance et la solitude des êtres, dans ce temps suspendu au fil de la vie, l'horloge qui s'arrête de fonctionner, les chiens qui hurlent à la mort, l'ambiance étouffante et hostile, je confirme que c'est une fiction mais pas que, un roman indispensable et dans l'air du temps, il suscite des questionnements et des réflexions pertinentes, il pourrait être un excellent roman pour animer des débats, jusqu'où le mal pourrait atteindre chacun de nous voire déteindre sur nos vies ? Quelles sont les limites acceptables ou pas pour justifier d'en tenir les propos et les mettre à exécution au détriment des valeurs humaines les plus élémentaires et fondamentales ?

La couverture est issue de la deuxième version du livre, le titre de la première version était intitulé "Je voudrais leur dire" avec une image tout aussi parlante et suggestive au vu de la présentation ou de la quatrième couverture, cette nouvelle mouture pourrait s'interpréter de toutes les manières et j'avoue avoir une nette préférence pour cette personne baissant la tête et portant tout le poids d'une vie dans une valise, le poids de tous ses souvenirs, le poids de son destin en marche ...
Je vous invite grandement à découvrir et à lire Un Jour, un Destin de Dalila Heuse qui vous prendra aux tripes et au coeur, comme ce fut le cas dans ma lecture et de façon croissante et jusque dans les dernières lignes. Une lecture émouvante, âpre mais indispensable !

Une Vie, un Destin de Dalila Heuse est une histoire bouleversante, à méditer, à lire, à partager !!!
Coup de coeur mérité❤️
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Au décès de son grand-père Andy, Ben et son père débarrassent la maison. Dans une vieille malle, il trouve des partitions de musique, écrites sur des papiers du IIIeme Reich. le jeune garçon les confie à son professeur de musique. Parallèlement, il rend très souvent visite à sa grand-mère Nattie. Cette dernière, atteinte d'une forme rare d'Alzheimer, est en maison de retraite et ne parle plus. Pourtant, Ben est persuadé qu'il réussit à interagir avec elle. La découverte des partitions va le mener sur les traces de sa famille et sur un pan de l'histoire du nazisme, très peu connu.

Lors des premiers chapitres, j'ai été surprise par les dialogues. Je les trouvais très développés. Chaque mot était écrit. Mais, cela prend tout son sens lorsque l'on sait que la profession de Nattie était de faire parler les enfants qui ne le pouvaient pas, pour des raisons telles que l'autisme, et si l'on tient compte du fait qu'elle est, elle-même, emmurée dans son silence.
Ensuite, l'histoire change de rythme. Nous suivons l'enquête d'une jeune journaliste, très investie dans ses recherches.
Enfin, c'est la révélation du secret de famille et des horreurs commises au nom du nazisme. Cela prend aux tripes. Je ne savais pas ce qui m'attendait au bout de cette partie, ni quel était le rôle de chacun des personnages. J'ai été plusieurs fois au bord des larmes.

Ce livre est très bien écrit, il est difficile à lâcher. Les chapitres étant courts, je les enchaînais. le rythme est différent selon le personnage, aussi, je me suis identifiée à chaque narrateur. Mon seul regret est que j'aurais aimé plus de virgules dans le texte. Cependant, la lecture reste fluide.

Ce roman est un témoignage sur les horreurs pratiquées sur les femmes, dans le camp d'Auschwitz-Birkenau. Cependant, ces horreurs sont racontées avec pudeur. C'est aussi une histoire d'amour familial, de résilience, de rencontres et d'espoir. Ce livre m'a bouleversée et je remercie Dalila Heuse de parler de ce que certaines femmes ont pu commettre et d'autres, subir, pendant la guerre. Enfin, "Une vie, un destin" traite le sujet du poids du secret familial et de la libération que peut provoquer sa révélation. Comme dirait Hannah, un des personnages : "Restons debout !"

J'ai un petit pincement au coeur, de quitter Hannah. Maintenant que je connais la plume de l'auteure, j'ai encore plus envie de lire "La pudeur des sentiments".


Lien : https://www.facebook.com/Val..
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Une histoire de secret de famille, d'héritage transgénérationnel, des thèmes qui me tiennent à coeur, comme vous le savez si vous connaissez mes romans… Mais cette-fois, j'ai été embarquée sans le savoir dans une nouvelle histoire sur fond de deuxième guerre mondiale et horreurs des camps de concentration. Émouvant, perturbant, un roman qui ne m'a pas laissée insensible !
Belle découverte ! J'ai apprécié le style de l'auteur. J'ai également aimé le thème, celui du secret de famille si longtemps dissimulé mais qui pèse en réalité sur tous les membres de la famille. Et puis, tout à coup, sans prévenir, on se retrouve plongés dans les horreurs des camps de concentration, on plonge dans cette histoire le coeur battant, vibrant avec cette jeune femme qui, grâce à son amour et sa passion pour la musique, va garder cette envie de (sur)vivre à tous les drames qu'elle a pu vivre dans ces camps de la mort. Belle histoire pour justement se rappeler de l'Histoire.
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Ben Patterson et son père John trouvent des partitions dans une malle. Ces partitions avaient été oubliées dans une chambre du Lutetia, hôtel qui accueillait les déportés revenus des camps en mai 1945. Elles sont l'oeuvre d'un auteur inconnu et c'est un épais secret qui dormait dans le grenier d'Andy et de Nattie les parents de John.

Premier roman que je lisais de cet auteur et quelle très belle lecture, ce fût !
J'ai embarqué dès les premières pages. L'histoire est prenante, on remonte dans les souvenirs de Nattie grâce à la complicité qu'elle a avec Ben son petit-fils qui va raviver chez elle des émotions qu'elle gardaient, des choses sur ses origines, et d'un secret autour de la naissance de John. Ce que Ben va découvrir, va le bouleverser et bouleverser sa vie et celle des siens.
L'auteur s'est très bien documenté et fait ressortir tous ses sentiments dans ce sublime roman
Un roman à lire et une auteure à découvrir, rempli d'émotion et d'espoir. Un coup de coeur pour moi !
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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un ivre magnifique .Ne jamais oublier
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nattie est une femme généreuse, certes, mais elle pouvait se montrer fragile à certains moments. John, malgré l’amour inconditionnel qu’il lui porte, avait parfois du mal à la comprendre. Elle pouvait être tellement contradictoire quelquefois. Tantôt gaie comme un pinson, ou drôle comme Laurel ou Hardy, tantôt triste comme Charlie Chaplin dans les feux de la rampe, elle passait du rire aux larmes le temps d’une chanson et souvent le désarçonnait par ses comportements mystérieux.
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Vider la maison d’un mort est une démarche singulière qui vous plonge sans détour au cœur de sa vie et vous offre l’étrange opportunité de pénétrer son âme.
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« En mathématiques, manquer de discernement, conduit très souvent à une confusion dans les concepts ».
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Ce n’est pas donné à tout le monde, d’aimer une femme d’un amour aussi puissant !
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L’oubli est la ruse du diable.
 Max Gallo
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