Quand Luc, l'évangéliste et le rédacteur des Actes des Apôtres, écrit à propos de Paul de Tarse, son ami, que ce dernier, avant sa “conversion”, “respirait la menace et le crime” (Actes 9, 1), il faut l'entendre. La violence de Paul n'est pas un vain mot, lui qui, de persécuteur des adeptes
de Jésus, deviendra son apôtre autoproclamé, mettant au service de sa nouvelle cause encore plus d'énergie qu'auparavant. Ses Épîtres, qui ont changé la face du monde, sont ici lues à la lumière de la psychanalyse et de l'imagination créatrice qu'elle libère. À suivre le chemin de Paul, il devient possible de comprendre comment la vie pulsionnelle, de par sa plasticité, irrigue la vie spirituelle d'un individu mémorable. Loin de ne concerner que la religion, l'expérience de ce saint homme est à même d'éclairer un lecteur, croyant ou non, sur les capacités du psychisme à subvertir la violence pulsionnelle et à la mettre au service de la construction du vivant.
La règle d'Or de Paul : Que personne ne recherche son propre intérêt, mais celui d'autrui.
Et sur l'Amour il rajoute : Qui aime sa femme s'aime soi-même.
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Dans l’épître aux Romains, il expose le ‘’monde mauvais’’ dans lequel nous vivons sous la tyrannie de ce pêché et de sa suite, la mort. Il en vient alors à décrire le judaïsme comme la religion structurée par la Loi de Moïse ; comme l’arbre du Paradis, elle donne la connaissance du bien et du mal, mais ne donne pas le pouvoir de faire le bien et d’éviter le mal. La Loi ne peut jamais être complètement observée par les hommes et ne sauve personne de la mort. Elle contrarie, elle entrave et réprime les pulsions, elle ne les change pas. Pis, la Loi fait désirer ce qui est interdit et la transgression devient bientôt le régime ordinaire du désir.
En faisant de la destructivité et du meurtre la règle de l’humanité commune, c’est de Saül que Paul fait le portrait : il a été ce type d’homme religieux intolérant avant d’ouvrir les yeux sur sa façon de pratiquer sa religion. (p. 30)
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'Amour, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaitrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurai la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n'ai pas l'Amour je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'Amour, cela ne me sert de rien.