Les Nivuniconnus : Petite

Petite c'est une histoire que j'étais certaine d'avoir lue. Je me souvenais très bien de la fin de ce court roman mais je n'arrivais pas à en retrouver la trace.
Finalement c'est sur le site de l'auteur que j'ai retrouvé Petite, livre paru il y a 5 ans chez Escabelle.
Pourquoi m'avait-il marqué autant ? Pourquoi je me souvenais de presque chaque mot et surtout de la fin?
Parce l'histoire est vraie, forte et belle.
L'auteur le dit sur son blog " Ce cadeau, immense, miraculeux, qu'elle me fit avec le naturel de l'enfance, je suis heureuse de le partager avec vous maintenant, ici, et je vous demande de le partager vous aussi tout autant que vous le pourrez, car cela est urgent de frissonner pour d'autres raisons que le froid, le dégoût, la peur. "

Petite était en CM2, l'auteure l'a rencontrée dans une classe. Les enfants posaient les même sempiternelles questions, rien de bien passionnant dans tout cela jusqu'à ce que petite ouvre la bouche.
Et quand la maîtresse a voulu la faire taire " - oh non , toi ça suffit, tu as déjà posé ta question !" Petite a continué dans son idée.
Avant la dernière page je me suis doutée que Petite avait une histoire différente de ses camarades de classe. C'est ce qui fait la richesse de cette rencontre. Et les mots de l'histoire sont si jolis que l'on ne peut se lasser de les lire.
Au milieu du livre c'est l'auteur qui s'amuse à poser des questions aux lecteurs....
Livre retourné j'ai découvert Les nivuniconnus. L'autre histoire qui se passe dans un village. Tout va mal et cela ne peut être que la faute des étrangers, arrivés en caravane...
Une histoire qui fait suite à la première et qui démontre qu'il ne faut pas s'arrêter aux à-priori. Accusations hâtives et malheureusement tellement banales mais qui sont vite démontées...
Un tout petit roman qui fait écho.
A lire et à partager dans les écoles.

Ce livre de Jo Hoestlandt contient deux courtes histoires : "Petite" et "Les Nivuniconnus". Si l'un peut sembler commun, l'autre en revanche est un néologisme sans l'être vraiment qui attire l'attention.
Les deux évoquent les gens du voyage, les deux histoires concluent sur une liste de questions pour inviter les enfants à poursuivre une réflexion "citoyenne" sur les sujets abordés en filigrane (l'intolérance, le rejet et la peur de l'autre, etc).

Le travail d'édition est très original, les illustrations de Clémence Dupont accompagnent joliment le texte et en font ressortir la poésie, le fait d'avoir imprimé une histoire de manière occidentale classique (à partir de la couverture) et l'autre dans le sens inverse (côté quatrième de couverture habituellement) est un élément qui marque et interpelle à coup sûr. Ma petite lectrice et moi avons davantage été touchées par "Petite" que par les "Nivuniconnus" car trouver un moyen poétique de parler des lettres de l'alphabet et les relier aux sentiments : c'est fort ! (en plus d'être beau)

Pour ma part j'ai été un peu plus déçue par ce côté scolaire des questions à la fin de chaque histoire. de plus cette façon très formatée et bien-pensante institutionnelle sur "les dominants et les dominés", "la discrimination", à force d'être servis à tort et à travers finissent par me fatiguer. C'est bien sûr un point de vue très personnel, j'imagine que pour beaucoup de lecteurs cela pourra passer inaperçu...