Manu, c'est le p'tit gars qu'a pas de bol. Tombé dans la mauvaise famille - pas de maltraitance, mais peu d'attention, faute de temps et d'argent -, des difficultés pour s'exprimer et lire. Du coup il est toujours un peu à la ramasse, et en plus il ne sent pas très bon ('le chien mouillé'). Ses camarades de classe rient facilement de lui, mais grâce à la vigilance et à la finesse de leur institutrice, ça reste sympa. D'autant que Manu, généreux et gentil, n'est pas susceptible.
Lorsque la classe part en séjour découverte pour trois semaines, aucun adulte ne vient accompagner Manu au car. Il a oublié son picnic, et sur place, il est le seul à ne pas recevoir de courrier... Mais Manu ne se plaint jamais, il est doué pour trouver des petits bonheurs partout : un chien sympa, l'observation des étoiles, du rab à la cantine, les échanges avec Garance...
Conseillé aux jeunes lecteurs à partir de huit ans, ce roman est une petite merveille de douceur, de poésie, de générosité et d'humour. Jamais neuneu malgré les 'bons sentiments', il rappelle parfois le ton du 'Petit Nicolas' en moins délirant, et sonne souvent très juste. Ces gamins sont aussi turbulents que sympas et rigolos, comme des vrais, et l'ambiance 'classe découverte' est parfaitement rendue, de même que le 'flottement' et le petit coup de déprime au retour.
J'ai adoré cette lecture, mais la fin m'a désagréablement surprise, et je ne suis pas sûre de l'avoir comprise - Manu avait-il deviné qui était l'auteur de ses lettres ? - . Je trouve étonnant (et dommage) que l'histoire se recentre sur l'enfant choyée...
De Jo Hoestlandt, j'ai lu et relu 'Faut pas pousser Mémé' - toujours aussi intense et émouvant.
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Garance part en classe de neige, accompagnée de ses parents jusqu'au car. En chemin ils croisent Manu qui traîne sa valise, seul ; la mère de Garance l'invite à se joindre à eux.
Manu, n'est pas à proprement parler le souffre-douleur de la classe, mais pour tous il est un pauvre garçon malchanceux dont on se moque volontiers. Lors de ce séjour 'découverte', loin des murs de la classe, les comportements et les relations habituelles entre les uns et les autres changent, influencés par un environnement nouveau. Pour Manu, l'éloignement d'une famille peu attentive est une opportunité. D'une certaine manière il en est de même pour Garance, qui pourra momentanément s'affranchir de la surprotection maternelle.
Une courte histoire agréable à lire, dans laquelle j'ai apprécié la spontanéité et la naïveté des enfants. La réalité est parfois moins tendre, mais cet ouvrage s'adresse à des jeunes (à partir de huit ans selon l'éditeur) et le ton est adapté à ce public, sans toutefois tomber dans la mièvrerie.
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- Pourquoi les étoiles brillent ? a demandé Manu.
- C'est une belle question ! a dit Marius.
Et Manu a été tout content, parce qu'en général tout le monde pense qu'il ne pose que des questions idiotes.
- Les étoiles brillent, parce qu'en réalité ce sont de petits soleils très lointains qui brûlent, comme le nôtre, et rayonnent.
- Si les étoiles sont des soleils, alors le soleil, c'est une étoile en plein jour ? a encore demandé Manu.
Toute la classe a été drôlement épatée, et Manu a encore rougi parce que ça n'était pas souvent qu'il posait des questions intelligentes, mais, quand il s'y mettait, il ne pouvait plus s'arrêter.
- Oui, le soleil est une étoile, parce qu'il fabrique lui-même sa lumière en son sein.
On a tous un peu rigolé en imaginant les seins du soleil, et, en cachette, Damien a dessiné un soleil avec des gros nénés et l'a fait passer à tout le monde.
(p. 59-61)
- Je me présente, a-t-il continué, je suis Marius, le directeur du gîte.
- Enchantée ! a souri Claudia.
Et j'ai trouvé ça bizarre comme réponse, moi, je croyais qu'enchanté ça voulait dire que les fées étaient passées par là, comme dans l'histoire de 'La Belle au Bois dormant'.
Manu s'était approché du chien, et le chien lui a tendu la patte.
- Comment elle s'appelle ? a-t-il demandé à Marius.
- Tu as vu que c'était une chienne ? s'est exclamé Marius. Tu t'y connais en canidés, toi !
- Non, en canidés, j'm'y connais pas, a répondu Manu un peu perplexe. Mais en chien, j'm'y connais, évidemment ! J'en ai trois, dans mon appartement, et sept chats, aussi. Toute façon, un chien qu'a pas de couilles, c'est fastoche de voir que c'est une chienne ! a-t-il conclu.
(p. 24-25)
Jo Hoestlandt, auteure de le jour où j'ai rencontré Walter propose ses conseils d'écriture pour le concours des jeunes écrivains - du magazine Je bouquine -, édition spéciale Liban.
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