La politique hongroise de Vikor Orban est assez mal comprise en Europe occidentale, et
Catherine Horel n'est d'ailleurs pas très tendre à son sujet.
Pourtant, son livre, qui n'est pas une histoire de la Hongrie, mais bien une histoire de l'idée nationale hongroise donne les clefs pour s'abstenir de juger trop vite.
Elle nous rappelle combien il peut être difficile d'assumer une histoire qui depuis 500 ans n'est faite que de blessures.
De l'an 1000 à 1308, la Hongrie est un état national, gouverné par une dynastie hongroise assez rayonnante.
De 1308 à 1526, l'intégrité de la Hongrie demeure, mais ses souverains appartiennent souvent à de grandes familles européennes.
En 1526, la bataille de Mohacs fait perdre à la Hongrie sa souveraineté. Un gros tiers est annexée, par l'empire ottoman, un autre tiers prend la forme d'un protectorat turc, et le troisième tiers passe sous domination autrichienne.
En 1699, le Hongrie passe totalement sous domination autrichienne.
Un véritable état hongrois apparait en 1919, suite au traité de Trianon qui fait perdre au pays les deux tiers de son territoire et un tiers de sa population. Il ne dure que 25 ans (avec quelques errements peu avouables), avant l'occupation allemande, puis l'emprise communiste dont elle se libère en 1989.
Alors bien sûr, la Hongrie est assez chatouilleuse en matière de souveraineté. Elle se méfie des étrangers, peut-être à l'excès. le sujet n'est pas là et je me garderai bien d'exprimer un avis sur un sujet que je connais mal. Mais peut-on condamner un peuple homogène de rêver d'être enfin lui-même, ce qu'il n'a pas été plus de 60 ans lors des 7 derniers siècles? Peut on lui reprocher d'être un peu encombrée par une histoire dont presque tous les héros sont des victimes?