M’intime sous le parterre des roses – gorge bue dans la rougeur, son bavardage rouge, le liant rouge de ses mots jamais tus dans le vent qui bat les fleurs –
L’espace qui affleure sur cette terre où je dors, me suis endormie,
pleurée je crois de ceux qui plantent les arbres et leurs ombres
Oui, j’entends l’espace son habitation nue son haleine de coffre sa voix grêle à l’insu des branches explosantes des êtres mus de sèves – sèves bavardes jamais taries, comme ces oiseaux que déroulent les feuilles à leur pointe dans l’appel du chant –
Son haleine large, béante
Le souffle qui point à l’extrême du souffle retenu – moi-même recueillie dans cet ultime murmure, terre brouillée dans l’eau qui roule son grain –
Son haleine de cave quand je monte dans les fumées de brume et s’enroule à la corde des formes dressées, des formes sûres,
L’inertie de la durée qui s’égoutte
Je l’entends qui peine sous la pluie, et je pousse en lui, le Vide, le Désespéré,
Moi qui dors.