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3,6

sur 3949 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce fut une première rencontre avec ce célèbre auteur pour ma part. Je dois dire que je ne m'attendais pas cela. Son style d'écriture très atypique et très particulier m'a séduit dès les premières pages. Sombre, détaillé, cru, pervers, ... Quand Michel Houellebecq écrit, c'est un univers particulier qui s'ouvre. En prenant la peine d'y pénétrer, l'on vit une expérience à la fois enrichissante mais également troublante. Ce livre en est un parfait exemple !
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Les particules élémentaires/Michel Houellebecq (Prix Novembre 1998)
C'est un véritable OVNI de l'édition française que ce roman de Michel Houellebecq. Un OVNI savoureux. Un régal bien goûteux et délicieux. Certains ont été jusqu'à en être écoeurés : je les comprends en partie. On aime ou on n'aime pas Houellebecq et les plats qu'il nous sert.
Ce n'est certes pas de la littérature à la Flaubert ou Le Clezio. Mais MH n'a-t-il pas pour principe d'aller dans le sens de cette phrase de Schopenhauer : « La première et pratiquement seule condition d'un bon style, c'est d'avoir quelque chose à dire. »
Ainsi la langue est souvent crue, directe, provocatrice, sans circonlocutions, surprenante, riche de litotes et d'ellipses. Pas de recherche formelle, mais plutôt un style neutre avec quelques vagues cependant !! On ne s'ennuie pas et le passage du coq à l'âne qui déconcerte un temps finit par amuser. On saute allégrement sans transition aucune de la vulve flétrie des soixante huitardes attardées au paradoxe ERP et l'expérience d'Aspect sur la non localisation. Puis du becquetage indiscriminé des pigeons aux activités de substitution. du grand art ! Il y a même des passages romantiques qui traduisent bien la grande sensibilité de l'auteur.
Des descriptions au scalpel comme ont dit certains critiques, une écriture clinique, froide et impersonnelle, souvent technique, un humour grinçant et une caricature factuelle genre bande dessinée : et voilà les armes de MH pour nous tenir en haleine tout au long de ces 300 pages où les thèmes de la misère affective et sexuelle de l'homme occidental, sa solitude existentielle sont constamment sous-jacents. La profondeur de la pensée de l'auteur ne peut alors échapper au lecteur attentif.
« Une fois qu'on a divorcé, que le cadre familial a été brisé, les relations avec ses enfants perdent tout sens. L'enfant, c'est le piège qui s'est refermé, c'est l'ennemi qu'on va devoir continuer à entretenir et qui va vous survivre. » (Réflexion de Bruno)
Le début de ce roman fait état d'un certain nombre d'arbres généalogiques qu'il faudra bien retenir vu le nombre de personnages secondaires qui participent à la vie du récit. Et deuxième point particulier : il faudra s'habituer aux multiples digressions scientifiques ou autres (comme dans La Carte et le Territoire d'ailleurs), qui émaillent la narration. Parfois MH nous offre un véritable cours de sciences naturelles et de physique des particules.
Deux personnages, deux demi-frères pour tout dire, affronte la vie avec des fortunes diverses. Bruno, professeur agrégé qui a connu une enfance perturbée et qui l'âge venu mène une quête quasi permanente du plaisir, grand amateur d'échangisme, et Michel, chercheur en biologie quelque peu illuminé, aux frontières d'une douce folie, taciturne solitaire, asocial sans grande pulsion, sans désir, sans amour.
La misanthropie récurrente de MH ne fait pas défaut à cette histoire. Ses thèmes favoris sont bien là : le déclin de la civilisation dont il rédige une satire cinglante, la déliquescence progressive des valeurs morales, l'atomisation sociale dès les années 70, une analyse à la loupe sans concession et sans illusion, cruelle, cynique, implacable et réaliste de cette société, la dénonciation du libéralisme dans tous les domaines, un certain dégoût du monde dans le cadre d'une métaphysique pessimiste, l'obsolescence inéluctable des objets et des personnes. Les personnages sont obsédés par leur vieillissement et leur décrépitude, leur déclin physique et intellectuel avec « une baisse tendancielle du taux de plaisir », menant à une « entéléchie délétère ».
Plusieurs passages m'ont fait penser à L'étranger d'Albert Camus notamment dans les moments tragiques qui laissent une impression de détachement, d'absence de la part des personnages touchés par l'adversité. La solitude aussi quand l'on considère la vie de Michel : « Sa vie d'homme il l'avait vécue seul, dans un vide sidéral. Il avait contribué au progrès des connaissances : c'était sa vocation, c'était la manière dont il avait trouvé à exprimer ses dons naturels ; mais l'amour, il ne l'avait pas connu. »
Voilà donc un livre, comme disait un chroniqueur, qui donne matière à penser. L'influence qu'ont pu avoir Aldous et Julian Huxley est indéniable quand on considère la teneur de l'épilogue qui vient couronner ce bel édifice bien construit. Tout ce récit constitue en fait une historique du déclin d'une civilisation, celle des dernières décennies du XXé siècle, contée par un narrateur qui vit en l'an 2029, époque qui a vu l'avènement d'une « nouvelle espèce humaine asexuée et immortelle, ayant dépassé l'individualité, la séparation et le devenir » . Les travaux de Michel sur le codé génétique ont finalement abouti à l'homme génétiquement modifié. En effet la réplication d'un « code génétique sous une forme standard structurellement stable, inaccessible aux perturbations et aux mutations a permis l'apparition de cette nouvelle espèce dont toute cellule peut être dotée d'une capacité infinie de réplications successives. »
La conclusion est grandiose ; le débat gravit un échelon et le narrateur de déclarer : « L'histoire existe ; elle s'impose, elle domine, son empire est inéluctable. Mais au-delà du strict plan historique, l'ambition ultime de cet ouvrage est de saluer cette espèce infortunée et courageuse qui nous a créés. Cette espèce douloureuse et vile, à peine différente du singe, qui portait cependant en elle tant d'aspirations nobles. Cette espèce torturée, contradictoire, individualiste et querelleuse, d'un égoïsme illimité, parfois capable d'explosions de violences inouïes, mais qui ne cessa jamais pourtant de croire à la bonté et à l'amour. ….. » Sublime conclusion !
On ne sort pas indemne de cette lecture.

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Houellebecq par-ci, Houellebecq par-là, Houellebecq le misogyne, Houellebecq le provocateur… Parfois il faut bien se faire une idée par soi-même. C'est chose faite ! Et quand on part avec une idée négative d'un auteur, l'effet n'en est que positif.
Deux demi-frères, nés d'une mère qui n'éprouve aucun intérêt pour eux, de pères inutiles ou presque, peuvent difficilement avoir un destin glorieux. L'un aura la chance de rencontrer l'amour de sa grand-mère, l'autre non. Leurs chemins se croiseront et leurs histoires sont singulières.
J'ai trouvé l'écriture de Houellebecq vraiment agréable, même s'il m'a perdue dans les explications sur la physique quantique. J'ai par contre très bien compris les passages, très crus, sur les fantasmes sexuels d'un des deux frères…
J'ai hâte de découvrir ses autres romans.
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Chef d'oeuvre.
La dimension polémique de l'ouvrage aura sans douté joué. En effet, le livre n'hésite pas à aborder quelques sujets tabous avec une lucidité et un cynisme parfois glacials. Une caractéristique qui aurait tout aussi bien pu lui attirer un parfait rejet du lectorat (ce qui a tout de même été le cas bien entendu avec une scission entre les pro et les anti-Houellebecq). Mais surtout la force de l'auteur est d'avoir su développer de nouveaux angles d'approche de différents problèmes de société, en tissant des parallèles inédits entre le système économique, sexuel, scientifique ou encore religieux… Sa vision sans concessions n'hésite pas à s'attaquer à quelques tabous. Et pourtant derrière le cynisme à toute épreuve de l'auteur voire la provocation idéologique, « Les particules élémentaires » cache une grande sensibilité et même un grand romantisme…
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Le roman d'une génération.

Deux demi-frères ayant eu une génitrice aux meurs libérés et peu concernée par ses devoirs de mère, ont vécu deux destinées différentes dans leur déroulement mais assez similaires dans leur finalité. L'aîné, Bruno, a eu une enfance très difficile et humiliante dans un internat; la quarantaine arrivée il travaille dans l'éducation; père divorcé et alcoolique, il mène une quête obsessionnelle et cahotante du plaisir sexuel. Michel a connu les soins et l'amour dévouée d'une grand mère; il est chercheur en biophysique moléculaire. Sa vie affective s'apparente elle aussi à un désastre. Leur vie est à l'image du déclin d'une civilisation.

Michel Houellebecq retrace les mutations sociologiques, morales, éthiques des Trente Glorieuses : révolution des moeurs, triomphe du consumérisme, renversement des valeurs, quête de nouvelles spiritualités, développement personnel acharné, culte du corps et de la jeunesse et poursuit jusqu'à ces dernières extrémités la logique du courant de pensée libertaire et individualiste. La quête du plaisir et la recherche du bonheur entraînent une insatisfaction foncière bien douloureuse. L'oeuvre frappe par les différences de tonalité qui la parcours, on oscille entre passage franchement drôles, épisodes graves voire tragiques, puis le récit se fait parfois très érudits voire complexe. La lecture n'en demeure pas moins assez jubilatoire et on est naturellement enclin à pénétrer plus avant dans l'oeuvre d'un des auteurs francophones les plus traduits dans le monde.
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Détestation du monde contemporain marqué par la décadence des relations amoureuses et plus généralement sociales. Il n'y a pas d'échappatoire si ce n'est l'apparition d'une nouvelle espèce d'homme. le roman est sombre et à la façon d'Houelllebecq provocateur. La critique de notre société est féroce mais intéressante.
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Le livre de Michel Houellebecq que j'ai le plus apprécié (je n'ai pas lu les deux derniers). Son style y est clinique, dépouillé et profondément triste. Il y décrit un monde tellement dévoré par le matérialisme et la volonté d'immanence (tels les traîtres dans la gueule de Lucifer de l'Enfer de Dante), que la transcendance, la spiritualité, s'imposent par un silence plus assourdissant que la tempête. Si je ne devais en garder qu'un seul de cet écrivain, ce serait ce roman.
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De Houellebecq, ce roman est certainement le meilleur.


A vrai dire, j'ai apprécié Houellebecq dès le premier livre que j'ai lu de lui, à savoir Extension du domaine de la lutte. Certes le style d'écriture de Houellebecq est par moments lourd, quelque peu pataud: les longues descriptions de diverses actes sexuels sont parfois longuets et confinent à la vulgarité...Cela étant dit les passages confondants de beauté lumineuse sont également légion, comme si Houellebecq, conscient de la crudité de sa propre écriture, voulait s'en écarter le temps de quelques pages.


Autant être honnête: Houellebecq est l'un des très rares écrivains à avoir une vision juste de la société occidentale contemporaine, en osant déboulonner le mythe d'une libération des moeurs post Mai-68 qui aurait apporté le bonheur à tous. Rien que cela rachète à mes yeux l'ensemble de ses faiblesses d'écriture.


J'avoue qu'il entre une part de colère et de révolte dans l'admiration que j'ai pour les romans de Houellebecq (je parlerais de "lecture protestataire", au même titre que le vote protestataire). En somme, lire des livres qui dépeignent les soixante-huitards pour ce qu'ils sont, des imbéciles égoïstes n'ayant su que déconstruire sans rien rebâtir derrière, en laissant aux générations suivantes, dont la mienne, des montagnes de dettes et leur retraite à payer m'est on ne peut plus agréable.

Combien de fois ai-je haï les hippies et autres soixante-huitards dégoulinants de suffisance dépeints dans les Particules élémentaires...


Citez-moi une grande réalisation, politique, sociale, intellectuelle, artistique de cette génération-là...Rien, ou presque (ah, si, Bernard Henri-Lévy et Pascal Lamy! La bonne blague...). Les vrais progrès eux-mêmes, comme l'abolition de la peine de mort, ne doivent que peu à ces gens-là (Robert Badinter, son promoteur, est né bien avant la génération qui a fait mai 68...).


Après il suffit d'ouvrir n'importe quel Mauriac ou Zola, Balzac pour comprendre que la société d'avant était loin d'être aussi idyllique qu'on voudrait le croire, et qu'un retour au passé n'est donc qu'une chimère dangereuse: mais je doute que le progrès dont se gargarisent les Daniel Con-Bandit et consorts soit aussi grand qu'ils le prétendent, même s'il existe en partie...


La démarcation entre ceux appréciant Houellebecq et ses détracteurs semble à cet égard posséder une dimension idéologique, au-delà d'une dimension littéraire.
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On aime ou on aime pas Michel Houellebecq, mais force est de constater qu'il ne laisse pas indifférent.

Je ne sais pas vraiment s'il faut m'en inquiéter ou pas, mais à chaque sortie d'un nouveau Houellebecq, je suis pris d'une irrépressible envie de relire un de ses anciens bouquins...

La sortie de "anéantir" en début d'année ne fait pas exception à la règle et c'est donc sur "les particules élémentaires" que s'est jeté mon dévolu.

Commencer une nouvelle année avec un bouquin aussi glauque n'est pas tout à fait anodin pour un lecteur affamé. Cela peut avoir des conséquences psychologiques assez significatives sur son atmosphère littéraire de 2022 selon l'état d'esprit dans lequel on l'aborde. 

Heureusement, je savais à quoi m'attendre.

Mais je n'avais pas anticipé que, comme pour Michel et Bruno, les deux personnages du roman, du temps avait passé.

J'ai lu "les particules élémentaires" pour la première fois il y a une vingtaine d'année. J'étais jeune et vigoureux, célibataire et sans enfant. J'avais 25 ans à l'époque. Je gardais le souvenir d'un livre qui m'avait fait surtout sourire, de part le style provocateur et cru désormais caractéristique de Houellebecq, mais aussi par la critique succulente de la génération soixante-huitarde dont l'insouciance et la désinvolture n'aura pas laissé que des bonnes choses aux générations d'après.

Sourire quand il explique que "Les serial killers des années 90 étaient les enfants naturels des hippies des années 60".

Sourire aussi quand il compare "l'esprit échangiste des camps naturistes du Cap d'Agde à la social-démocratie", précurseuse du wokisme actuel, cette nouvelle dictature des minorités.

Curieusement, cette deuxième lecture a été plus éprouvante. Elle m'a toujours fait sourire (parfois jaune) mais elle m'a aussi interpellé. du haut de ma grosse quarantaine (un moyen de ne pas dire ma petite cinquantaine), il semblerait que certains passages aient eu chez moi une résonance plus profonde en deuxième lecture, maintenant que la moitié du chemin est faite et que la pente se trouve être descendante.

Au travers des histoires de Michel et de Bruno, les deux demi-frères aux parcours si différents mais au final si comparables, ce livre est avant tout une illustration du temps qui passe, des traumatismes d'enfance dont on ne se remet jamais vraiment, des événements de parcours ou de rencontres faites en chemin qui façonnent tout ce qu'il nous reste à vivre.

De toute évidence, je n'avais pas appréhendé avec toute la profondeur possible, la substantifique moelle de cette histoire, à l'âge où sa principale préoccupation est de savoir si on aura assez de bière et de chips pour finir la fête du week-end.

Il parle aussi de l'inévitable remise en question qui nous guette lorsqu'on bascule au-delà du cap symbolique de la quarantaine, cet âge où on se sent encore suffisamment frais pour changer le monde mais où la réalité nous ramène sans prévenir à notre condition d'ancien jeune ou de jeune vieux.

Il parle aussi d'amour.
De sexe aussi ... beaucoup !
Mais surtout d'amour, le vrai, le beau.
Celui qui permet d'être enfin soi même, sans calcul, sans arrière pensée.
Celui qui est si douloureux lorsqu'il s'efface.
Celui sans lequel la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.

Malgré la tortuosité de leurs histoires respectives, cet amour, Michel et Bruno ont réussi à le toucher du doigt, chacun à sa manière.

Ils l'ont vécu intensément. Ou du moins, le plus intensément possible dans le temps qui leur aura été alloué. Il en garderont des souvenirs magnifiques, des regrets aussi sans doute. Mais, ils en garderont surtout une violente déchirure.

Reste à savoir si, au final, la balance restera positive...

Connaissant l'optimisme légendaire de Michel Houellebecq, on peut néanmoins avoir quelques pistes sur la morale de cette histoire.
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LE PITCH

Les Particules élémentaires rapporte l'existence de deux demi-frères, Michel Djerzinski et Bruno Clément.

L'histoire débute le 1er juillet 1998, au moment où Michel, chercheur au C.N.R.S. en biologie moléculaire, prend une année sabbatique. Il espère sortir d'une impasse théorique : les hypothèses actuelles le dépassent. C'est un scientifique austère, détaché du matérialisme ambiant, qui réfléchit à inventer l'Homme nouveau… Somme toute, un type chiant.

Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Il cherche à jouir par tous les moyens. Implacablement, il s'adonne à un plaisir consumériste, celui du « toujours plus, jamais trop ».

Tous deux avancent ensemble vers la fin de leurs vies sans joie.

Ceci étant dit, si tu es prêt pour une bonne tranche de cynisme,

Pourquoi lire Les particules élémentaires (mais pas au bord d'une falaise) ?

1. TU VAS RÉFLÉCHIR.

« le mystère Houellebecq, c'est qu'il existe deux Houellebecq, un méchant Houellebecq, le mieux connu du grand public, provocateur qui dépasse plus souvent qu'à son tour la limite du tolérable, qui profère des énormités d'un air de ne pas y toucher, qui choque par trop le respect dû aux gens. Et un gentil Houellebecq, qui parle d'amour et de bonté, qui prend la défense des enfants délaissés, des filles moches et des vieillards abandonnés. Lire Houellebecq, c'est écouter ces deux voix narratives si opposées, au lieu de n'écouter que celle qu'on préfère, et tenter d'interpréter une contradiction aussi patente et aussi dérangeante. »

Les tiroirs de Michel Houellebecq, Bruno Viard, 2013

Si je commence par cette citation de Bruno Viard, c'est que mon analyse de l'oeuvre va globalement se reposer sur ce point de vue.

Les particules élémentaires, quoi que puissent en dire les détracteurs de Houellebecq, est un roman important et un phénomène littéraire, en rupture avec les esthétiques officielles de l'époque.

C'est un symptôme, un peu à la manière des naturalistes ou de tout ceux qui ont été dissidents.

La prose toute particulière de Houellebecq repose, entre autre, sur sa faculté cynique d'analyse du monde qui l'entoure. Il pose un regard dont l'acuité est dérangeante au premier abord : elle désenchante, et ce n'est pas agréable à lire.

Autrement dit, Houellebecq expose quasi scientifiquement les mécanismes de la société post-68, à savoir : triomphe de l'individu, libéralisme économique (et sexuel !), destruction des structures sociales et collectives. À l'échelle humaine, on y parle de misère sexuelle, de manipulations génétiques, de divorce, d'ennui, de violence, de racisme, de sexisme, du culte du corps et de la jeunesse, etc.

On est très loin des romans « feel-good »...

Cependant, au milieu de ce marasme sociétal, gravite la question du bonheur.

Le désenchantement n'est pas total et inébranlable, comme beaucoup ont été amenés à le penser. Au contraire, Houellebecq le met en jeu, ce qui signifie qu'il le met en question, qu'il le soumet à l'analyse. Il fait son travail de romancier.

Les lecteurs habitués des littératures de l'imaginaire (des dystopies, entre autre), auront certainement plus de facilité à remettre en question les propos de cet ouvrage. Rien n'est acté, tout est à faire.

(Ah, et pour ceux qui pensent que Houellebecq est misogyne, pour info, il a rédigé la postface du pamphlet féminise Scum manifesto.)

(...)

Si tu veux continuer de lire cette (longue) critique, n'hésite pas à aller directement sur mon blog ! le lien est juste en bas !
Lien : https://www.pagenoireblog.co..
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