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Jean-Pierre Laügt (Autre)
EAN : 9782277214069
J'ai lu (26/02/2001)
3.91/5   34 notes
Résumé :
Pour Tom Norman, homme de cirque et de foire, Joseph Merrick n'est qu'une "attraction", un monstre dont l'atroce laideur et les difformités amusent le public.
Pour le chirurgien londonien qui découvre cet "elephant-man" presque par hasard, c'est d'abord un cas médical peut-être unique, mais bientôt c'est un homme qu'il voudrait aider, guérir.
Oui, sous cette carapace de peau épaisse et flottante, il y a un homme qui sait lire et écrire et qui retrouve ... >Voir plus
Que lire après Elephant man : La véritable histoire de Joseph Merrick, l'homme-éléphantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est non sans une certaine émotion que je viens de refermer ce livre consacré à celui que l'on nomma "Elephant Man", né Joseph Merrick.

Il y a très très longtemps, j'avais vu le film et il m'avait impressionné. Dernièrement, dans la série "Ripper Street", le personnage de Merrick était représenté et il m'avait de nouveau touché.

Vous pensez bien que lorsque dans une brocante, je tombai sur ce livre consacré à cet homme, je sautai dessus.

Si le début est un peu "laborieux", c'est parce qu'il est consacré à la personnalité et au chemin de vie du docteur Treves, qui rencontra cet homme dans une foire "aux monstres", en 1884 et à celle de Tom Norman, l'homme de foire qui montrait Joseph contre espèces sonnantes et trébuchantes, à des curieux qui voulaient visiter son attraction.

Sans oublier des tas de digressions sur divers sujets tels les foires, le marché annuel et les animaux sauvages, le tout étant nécessaire pour une meilleure compréhension de l'époque.

Heureusement, une grande partie est aussi consacrée à l'enfance de Merrick, à sa rencontre avec le montreur, son voyage vers Bruxelles avec une autre foire et son abandon dans cette ville, spolié de toutes possessions, livré à lui-même et de ses difficultés à revenir à Londres.

On se rend bien que les auteurs ont fouillés, recoupés, vérifiés, avant de rendre leur récit, entrecoupé d'extraits du récit que fit Frédérick Treves à la fin de sa vie.

Beaucoup d'émotions suintent de ce livre, sans pour autant sombrer dans le pathos ou le voyeurisme.

C'est un homme simple, qui aurait aimé vivre comme tout le monde. Sous la carapace de peau épaisse et d'excroissances en tout genre, il y a un homme instruit, qui sait lire, écrire et qui plus que tout, aime parler et rencontrer des gens.

La vie de Joseph Merrick ne fut pas joyeuse après le décès de sa mère, mais il eu beaucoup de chance que ce médecin ait décidé d'attendre qu'on aille chercher Norman au pub, afin de voir - en privé - ce monstre exposé qu'il était.

Sans cela, jamais il n'aurait eu la carte avec le nom de Treves et sa vie n'aurait pas radicalement changée en 1886. Et sans la rencontre avec Merrick, la vie de Treves n'aurait pas été bouleversée non plus.

L'un sans l'autre, ils n'étaient rien. L'un aidant l'autre, ils étaient tout.

Pour ceux qui n'auraient pas envie de lire toutes les digressions, il a y toujours possibilité de ne lire que les appendices de Joseph Merrick et de Frederick Treves qui bien que moins complet que le livre, vous fourniront bien des détails.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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…J'y avais fait allusion en son temps dans ma »critique » pour Astérion.

…Sans me douter qu'un jour j'allais lire l'histoire de Joseph Merrick.
C'était sans compter la vitrine de la boutique OXFAM de Dinant pendant mes vacances (c'est marrant, un peu comme Belette qui le trouve au détour d'une brocante cf. sa critique...synchronicité ? mais que fait la police ?)

Bref, pour 1 euro, je ne vais pas me ruiner, c'est pour une bonne cause et si j'ai vu le film en son temps, les souvenirs que j'en garde sont ceux d'une diffusion dans le cadre de « L'écran témoin » (version belge des « dossiers de l'écran ») et quelques flashes confus dans ma tête…l'occasion donc de me rattraper.

Assez perplexe au début de cette lecture car je pensais que c'était le roman du film, or, les vagues souvenirs de la vision ne collaient pas avec le style de ce que je lisais.

En fait, ce que je pensais être le roman est l'histoire détaillée, biographie et chronique factuelle des personnages et de l'époque alors que le film, est l'histoire romancée…quand je vous dis que parfois j'ai des fulgurances intellectuelles…

Donc, clairement, il ne s'agit pas de novellisation d'un film inspiré d'une histoire vraie mais d'une étude approfondie de cette histoire vraie : nuance qui m'a valut une fameuse claque niveau ressenti de lecture et empathie avec les protagonistes…plus réels que réels si je puis dire. Comme si d'un coup, je me rendais compte que je lisais le journal intime ou les chroniques d'un ancien aïeul un peu mythique dont seule une vieille image sépia flottait dans ma mémoire.

Oscillant entre la froideur désincarnée de l'analyse de cas cliniques ou la visite du musée Dupuytren et le rayonnement chaleureux, généreux de l'épanouissement de Joseph Merrick après ses années de galère, son émerveillement candide à la découverte d'une autre facette du monde, cet ouvrage nous dépeint également sans concession l'époque victorienne, sa société (la société en général...) mais aussi les relations humaines (entre les plus viles et les plus nobles) et le pouvoir de résilience de l'homme, sorte d' »éloge de la faiblesse et de la différence » avant l'heure.

Bon, d'accord, j'ai peut-être été plus sensible que le lecteur lambda au côté médical ( infrastructures et techniques…désolé, on ne se refait pas…mais ça vous le saviez déjà) mais le rapport à l' »autre »-surtout comparé à une « norme »-a de quoi faire réfléchir ( même si, j'avoue, parfois je monte vite dans les tours et j'ai des accès de misanthropie aigue surtout quand il s'agit de sortir de mon lit à 2h du mat pour aller rechercher des lames de rasoir dans un estomac…).

Au final, heureux hasard et lecture enrichissante, touchante et d'autant plus émouvante que, sans voyeurisme, mais le Web aidant, je suis allé voir la photo du squelette de Joseph…et que je me suis dit : « Merde, je le connais… »

Ca m'a fait tout drôle…

Alors, non, je ne clôturerai pas par « la patrouille des éléphants » ou « être un homme comme vous », mais comme nous brillons tous, je laisse la parole à John.

Fred-Fichetoux-Beg mode Instant Karma ! activé
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Lu une fois et vu une vingtaine de fois (le film dramatique de tous les temps pour moi) il reprend bien les codes de l'auteur, l'époque victorienne, l'emprise d'un homme sur un autre, la noirceur des âmes. ..
le livre est plus technique que le film, à l'inverse le film est plus émouvant grâce à la performance de John Hurt.
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Ayant découvert le personnage d'Elephant-man par le film homonyme de David Lynch, j'ai tout de suite voulu en savoir plus sur ce "freak",et je dois dire que ce livre est vraiment un portrait fidèle de Joseph Merrick, rempli de tendresse.

Malgré tous les problèmes qu'il a eu au cours de sa brève vie, Joseph Merrick était un homme rempli de gentillesse et de douceur, ainsi que d'une grande intelligence. Les années passées aux côtés de son ami et docteur, Frederick Treves lui auront permis de découvrir que l'humanité est aussi capable d'affection.

Le livre est également doté d'annotations du docteur Treves, et de ses mémoires, comme ça nous pouvons découvrir qui était l'homme qui a pris soin de Merrick. le livre découvre également l'aspect clinique, mais sans pour autant être rasoir ou trop complexe pour un lecteur néophyte.


Un livre à conseiller à toute personne dotée d'un coeur, qui voudrait en savoir plus sur cet homme.
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Tout d'abord, il faut savoir que Joseph Merrick a réellement existé. Ce n'est pas juste un personnage, c'est une personne réelle qui a eu une vie que je ne peux même pas imaginer.

Dans ce roman, l'auteur retrace une partie de la vie de Joseph qui était exposé dans un cabinet de bizarrerie avant que cela ne soit interdit. Ce que je comprends et en même temps : quel sort ensuite pour ces personnes ? Joseph a eu la chance dans son malheur d'être pris en charge par un médecin, Frederick Treves.

Alors je n'ai pas apprécié le livre, pour la même raison que je n'avais apprécié celui de Dracula ou celui du Parfum. le style, qui me semble calqué sur celui de l'époque du récit, ne me plait pas. Ce n'est pas romancé mais raconté, avec trop d'anecdotes/détails qui partent dans tous les sens et font un peu décroché.

Donc je préfère le film, même si, encore une fois, l'histoire de cet homme me touche profondément ♥

Bisous
Lien : https://lireoudormir.wordpre..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
L'être différent gêne, effraie, ou fait honte; et cette différence que nous créons en établissant pour lui une catégorie est rassurante, car, en faisant de lui un paria, le juge en nous conforte notre sentiment d'appartenir à la famille des non-marqués. Mais on ne peut oublier l'autre: on le montrera donc. Pas de monstre sans spectateur, sans regard. Et selon le que le regard s'avoue ou se cache, on aura un public ou des voyeurs : spectacle édifiant ! Voici ce que je ne suis point ! Spectacle qui nourrit aussi notre angoisse cachée : Voici ce que je pourrais être ! Quelle faute...? Qui a pêché...?
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Il n'était ni arrogant, ni fier, il ne demandait jamais rien et ne prenait pas comme dû la bonté dont il faisait l'objet. Sa gratitude était pleine d'humilité et venait du fond du coeur. Il avait perdu sa timidité. Il aimait désormais voir s'ouvrir la porte et des visiteurs le saluer.
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Nombreux sont ceux qui, ayant bien connu Joseph merrick, ont vanté la finesse de son intelligence, la douceur de sa personnalité, qu'il fallait avoir la patience de découvrir peu à peu sous des dehors repoussants.

S'il était naïf, cela n'était que normal pour un être qui s'était vu contraint de ne vivre la vie de tout le monde que dans le secret de son cœur, et qui avait appris la vie du monde dans les histoires romantiques de l'époque.

Pourtant, l'absence totale d'amertume chez lui restait motif à étonnement et contrastait étrangement avec la cruauté du destin qui l'avait frappé dans son corps et la dureté abrasive des hommes à son égard.
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Les femmes étaient donc des êtres à part, des créatures de nature plus aimable, d'esprit plus pur. Pour lui, chacune était l'héroïne d'une histoire que personne n'avait contée, une héroïne à contempler avec révérence et respect, inabordable-et de ce fait impossible à conquérir.
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Les règles de l'époque étaient fondées sur l'aspect le plus pervers de l'éthique protestante : la prospérité matérielle était la récompense naturelle de la vertu. Joseph et ses semblables n'avaient pas besoin d'exister.
Frederick Treves avait déjà décidé, en son for intérieur, que ces règles-là devraient être bousculées et il était prêt à user de son propre prestige à cette fin.
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