Le temple du passé, tome 1 : Entrailles

Le dessin est réaliste, tendance un peu rétro des bandes dessinées des années 60, les couleurs sont volontairement sombres, sans gêner la lecture, c'est toujours le risque, le graphisme est net, les décors soignés, les êtres étranges rencontrés dans l'histoire pleins d'imagination et d'invention, les détails n'encombrent pas. La structure des lieux est précise, et rend le récit fluide et clair. Les scènes dans le vaisseau, entre technologie et fantastique, évoluent dans les bleus-gris et contrastent avec les scène de flashback, dans un monde néo-grec, à dominante ocres.
L'histoire : un vaisseau spatial est attiré par une planète et se retrouve naufragé dans le corps d'une sorte de baleine géante, seul trois hommes survivent à l'accident, il vont donc tenter de se tirer de là.
L'ambiance de huis clos est subtilement soignée, angoissante et désespérée. Les scènes de flashback ne dévoilent pas tous les mystères dans ce premier tome, mais l'aventure est vraiment très prenante. le soin apporté par les modifications du récit par Hubert en peaufinant les relations entre les personnages, beaucoup plus ambigus que dans l'oeuvre de Stefan Wul, donnent une dimension supplémentaire à l'histoire, et rend le récit encore plus impressionnant, sous tension. Ce premier tome est déjà très fort.

Quand j'ai ouvert cette BD, je dois bien avouer que j'ai eu peur...une Bd de SF qui commence par une scène de sexe dans une cité néo-grecque, je dois avouer que ça fait terriblement rétro et que ça ne m'a pas franchement donné envie de continuer.
Mais, pour le coup, je suis bien contente d'avoir poursuivi.
Il n'y a pas d'introduction, et pour ceux qui, comme moi, découvrent l'univers de l'auteur Stefan Wul avec cette BD, l'apprentissage de cet univers, que l'on devine très structuré et très complet, se fait au gré des flash-back et des réflexions qui émaillent le récit.
On sent bien que ce premier tome est une introduction à une histoire qui se développera au cours du tome suivant mais la dynamique et le rythme sont très bon, l'histoire prenante et la tension bien rendus.
Côté dessin, le trait assez caractéristique de le Roux colle parfaitement à l'ambiance et donne une bonne consistances aux quelques personnages.
Une bonne surprise.

J'étais assez mitigé au début de ma lecture de cette BD car c'est le genre d'intrigue construite de manière à découvrir, comprendre le contexte et l'univers de la BD au fur et à mesure de la lecture (ne connaissant pas les écrits de Stefan Wul et son univers). Or je préfère quand une présentation de tout ceci est faite au début permettant de rentrer plus facilement dans l'ambiance de l'oeuvre, même si du coup ici, ça gâcherai beaucoup d'éléments de surprises. On découvre donc ainsi petit à petit l'histoire, entrecoupée de passages de "flash-back" liés au personnage principale. L'ambiance (et les couleurs) sont assez sombres reflétant le scénario catastrophe d'une expédition spatiale ratée, les personnages sont intéressants à suivre, bien que, arrivé à la fin, je n'arrive toujours pas à vraiment cerner la personnalité du personnage principale. L'histoire, quant à elle est intrigante et assez originale, avec quelques éléments surprenants (au niveau scientifique, social... pour ne rien spoiler). On sent néanmoins que ce tome sert de d'introduction et vu l'univers assez riche qui à l'air d'y avoir derrière tout ceci, on peut s'imaginer (ou espérer) de nombreux prochains tomes (?). En résumé, je serais curieux de connaître et de lire la suite, bien que j'ai eu un peu de mal à démarrer ce premier tome.
Cette BD m'a aussi permis de découvrir l'auteur français Stefan Wul puisqu'elle est l'adaptation d'un de ses livres et du coup je serais curieux de découvrir ses romans (Merci Masse Critique).

une excellente BD!
on commence avec une scène d'amour qui se transforme très vite en un réveil désagréable d'hibernation spatiale, une scène collective qui rappelle les films type Alien, Event horizon. Les couleurs sourdes, les cadrages serrés, font bien ressentir l'impression claustrophobe de mise dans un vaisseau spatial à moitié en perdition comme c'est le cas; heureusement Massir est un bon pilote, expérimenté, apprécié par son binôme comme par la commandante de bord mais il ne semble pas faire l'unanimité... Quelque chose ne va pas manifestement. Puis après un nouveau flash back avec sa femme (où ça ne semble pas aller), il se réveille de nouveau, en plein cauchemar cette fois. le vaisseau est naufragé, des dégâts énormes, et deux survivants en plus de lui: Jolt, second de l'infirmerie, et Raol, technicien; et là encore, on sent une très nette hostilité de Raol envers Massir, sans qu'elle semble particulièrement justifiée... Pour ne rien arranger, le vaisseau est échoué dans un environnement chloré, une grotte souple remplie d'étranges créatures... le trio mal assorti avec Massir à sa tête, parviendra-t-il à comprendre la situation et trouver le moyen de s'en sortir?

La couverture vend la mèche et pourtant j'ai été peut-être aussi estomaquée que Jolt et Faol quand Massir a exposé sa théorie; ce que c'est d'être bon public tout de même ^^... J'ai trouvé très intéressants les thèmes abordés par l'histoire, entre le fait qu'ils appartiennent à une civilisation dont la culture sexuelle ne correspond pas "tout à fait" à la nôtre ( les auteurs ont du s'amuser à adapter ce livre un an après le passage de la loi du mariage pour tous) qui fait un peu penser à la Guerre Eternelle d'Haldeman, et le fait que pour les sortir du pétrin où ils se trouvent, Massir imagine de faire muter le poisson géant... Et là je trouve ça carrément dérangeant, cette manipulation interne pour complétement transformer le poisson en batracien... Ca a quelque chose de parasitique, viral: non mais imaginez qu'une bestiole arrivé à l'intérieur de vous se mette à vous manipuler, vous metamorphose en un machin qui n'a plus grand chose à voir avec votre moi original... C'est hyper perturbant! Mais j'ai l'impression que tous les romans de Wul manient au moins un concept qui met mal à l'aise...
J'ai apprécié la structure du récit, faite de flash-back qui alternent avec le présent, qui nous laissent reconstituer le passé de Massir. Un beau personnage que celui-là, que ce soit physiquement ( il n'est pas dégueu à regarder) que mentalement: il arrive à garder son sang-froid, pour rassembler ses troupes, il a déjà vécu des choses pas marrantes (chaque évènement un peu fort ou sommeil le ramène à des épisodes désagréables), et il est quand même assez intelligent et ouvert d'esprit pour comprendre la situation et imaginer une solution, folle mais possible grâce aux connaissance de Jolt. En même temps, Massir est un peu équivoque: même s'il est proche de nous par ses préférences sexuelles, il n'est pas complètement sympathique. Il peut se montrer brutal et sans égards envers ses coéquipiers, et puis quand même cette idée de faire muter le poisson..? une sacrée idée d'enfoiré! qui n'a pas d'autre choix certes... la fin justifie les moyens! MAis il malmène parfois un peu Jolt, le jeune médecin, qui n'est pas insensible au charme de Massir, et beaucoup Faol, qui est le grand perdant de l'histoire, hétérophobe fanatique et renfrogné.

Enfin, le dessin est réaliste, soigné même s'il y a un léger côté un peu crayonné, fin et le mise en couleur le met admirablement bien en valeur, tout en proposant des chouettes atmosphères de huis-clos sombre. Même les flash-back, qui se déroulent pourtant à l'air libre, sont oppressants dans leurs tons ocres...
Je n'ai pas encore lu le roman d'origine mais la Bd m'en a donné envie!

J'ai connu des hauts et des bas avec ces adaptations en bd de l'univers de Stefan Wul.
Celle ci est plutôt bien réussie puisqu'elle m'a complètement convaincu de me procurer au plus vite le roman d'origine!
Ce premier tome nous embarque dans l'espace à bord d'un astronef victime d'une catastrophe majeure provoquant sa perte. On se retrouve alors dans une sorte de "survival", un huis clos où les quelques survivants tentent tant bien que mal de comprendre ce qui est arrivé et surtout de survivre dans ce qui semble être devenu un milieu particulièrement inquiétant sinon hostile. le récit est ponctué de scènes qui semblent se dérouler dans le passé du personnage principal, Massir, ailleurs sur une autre planète, voire peut être même à une toute autre époque! Les liens entre le fil directeur et ses scènes annexes n'apparaît pas du tout évident, sinon que celles ci mettent l'accent sur la relation hétérosexuelle de Massir.
Les deux "pans" de l'histoire sont développées conjointement, révélant peu à peu les liens qui les unissent et les conséquences de l'une sur l'autre.
Donc il s'agit bien d'un survival où massir met tout en oeuvre pour survivre en attendant les secours jusqu'à ce qu'il découvre que son astronef s'est fait avalé par une créature gigantesque. Tous les moyens sont alors mis en oeuvre pour tenter d'en sortir. Et là l'imagination de Stefan Wul n'a pas de limite. C'est extraordinaire! A ce point là du récit, l'histoire se focalise sur la volonté des survivants à sortir absolument de l'estomac de la créature.
En toile de fond, on sent que quelque chose se trame, car l'histoire aurait pu s'arrêter ici. le scénario est si bien construit qu'on peut facilement discerner, au détour d'une scène ou d'un dialogue, de plus grands enjeux, qui dépassent de loin l'histoire elle même, et sans doute les pages de cette bd, tant les thèmes abordés semblent présents dans le fond.
Pour tout dire, j'ai trouvé ce tome 1 palpitant...