Piège sur Zarkass fait partie d'une série publiée ces derniers temps par ankama dans le cadre de l'adaptation en bd de l'oeuvre de
Stefan Wul, un auteur français de science-fiction qui a écrit une douzaine de romans entre 1956 et 1959. Cet écrivain est loué pour son sens de l'imagination assez développé et sa capacité a créer des images fortes.
Ainsi il apparait comme étant idéale pour être adapté en bd. de fait, ce
Piège sur Zarkass, dessiné par Cassegrain et scénarisé par Yann, est visuellement une réussite, bien que je trouve que le trait manque de souplesse et de dynamisme. En revanche les couleurs sont intéressantes, notamment dans les scènes qui décrivent la jungle en jouant sur le contraste entre nuances chaudes et froides.
Le monde de Zarkass est riche mais cohérent, on ne part pas non plus dans l'onirique à outrance. Les deux personnages principaux sont des femmes aux caractères très différents, mais qui s'accordent assez bien (en gros la baroudeuse et la citadine). Elle sont chargées de retrouver l'épave d'un vaisseau triangulaire qui s'est écrasé en pleine jungle. Ce vaisseau appartient à une mystérieuse espèce extra-terrestre qui semble remettre en cause la présence de l'homme sur Zarkass. Une des originalité de ce récit est qu'il prend place dans un futur ou, justement, on ne croise plus guère d'hommes mais plutôt des femmes. En effet, celles-ci ont pris le pouvoir sur Terre et occupent tous les postes importants, renvoyant la moitié de l'humanité non pourvu d'ovaire au rang de nounous et d'homme de ménage. D'où la présence, dans les dialogues, d'un vocabulaire savoureux qui marque ce renversement de perspective. Ainsi, on ne dit plus maman mais paman. de même une femmelette devient une hommelette. Voilà donc une idée intéressante mais on peut regretter que, finalement, les femmes semblent avoir une gestion du pouvoir qui reproduit les mêmes erreurs que les hommes, ce qui indiquerait que l'auteur du roman original ne croit guère à la différence des sexes ou encore que le pouvoir corrompt quiconque le détient. En conclusion,
Piège sur Zarkass est une bd sympathique qui donne envie de (re)découvrir
Stefan Wul et c'est peut-être bien là l'essentiel.