Le confinement est un grand révélateur : de nous-même, de notre vie, de notre passé, chacun est face à lui-même, de notre couple, de nos enfants, de notre rue, quartier. La hiérarchie sociale, les priorités changent, la mort est évacuée, l'agonie vécue en solitaire.
Sauver des vies ou sauver l'économie paraissent deux positions irréconciliables mais elles aboutissent dans les deux cas à des dévastations.
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Juste très bien écrit, même s'il m'a fallu ne pas être d'accord avec l'une des phrases de cet essai (à vous de lire et de vous faire vos idées), cela raconte notre réalité quotidienne, sans presque ne rien oublier.
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Il y a ceux qui estiment que sauver l'économie mondiale et préserver les libertés individuelles étaient l'essentiel, même au prix de la mort de certains.Il y a ceux qui estiment que sauver les gens, même les plus vieux et les plus faibles, était l'essentiel, même au prix de la ruine, même au prix d'une suspension des libertés. Ces deux positions sont irréconciliables, du moins dans l'état d'impréparation où nous nous trouvions : personne ne peut gagner et tout le monde doit perdre, d'un côté ou de l'autre.
(...) l'anxieux voit les morts, l'optimiste voit l'occasion et le bienfait, le raisonneur dessine des courbes exponentielles, le sceptique est... sceptique.
il faut éprouver de la pitié et se mettre à la place de l’individu souffrant, parce que sinon nous ne sommes que des machines. Mais n’éprouver que de la pitié, ne penser que l’individu, c’est aussi s’empêcher de penser le général et donc d’agir efficacement.
Aimer l'être ou les êtres avec qui l'on vit, être aimé, voilà que notre horizon s'arrête d'abord à ces évidences premières.
Ce que nous offre le virus (NDLR : covid-19), c'est notre vie - surexposée par les lumières avides de l'éternel retour.
Le temps passe vite... Nous sommes déjà à plus de la moitié des présentations de la sélection du Prix Filigranes.Cette semaine, Fabrice Humbert, auteur du roman "Le monde n'existe pas" vous a laissé un message. Lui aussi a relevé le défi : présenter son roman en moins de 60 secondes ! Voici le résultat ! @Gallimard
«Autrefois, j'avais un ami. Je l'ai rencontré il y a bien longtemps, par un jour d'hiver, sautant de sa voiture et grimpant quatre à quatre les marches du lycée Franklin. C'est le souvenir le plus vivace que j'aie de lui, une impression inégalable d'éclat et de beauté. Figé sur les marches, rempli d'admiration et de honte, j'étais égaré dans ma condition de "nouveau", égaré en moi-même. Il m'a sauvé – des autres, de ma propre jeunesse. Des années plus tard, alors que cet homme était devenu une image détestée, j'ai tenté de le sauver. J'aurais aimé qu'on sache qui il était vraiment.»
Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Mais à mesure qu'il se confronte au passé, toutes ses certitudes vacillent…
Roman haletant et réflexion virtuose sur la puissance du récit, le monde n'existe pas interroge jusqu'au vertige une société aveuglée par le mensonge, où réalité et fiction ne font qu'un.
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