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EAN : 9782266004497
156 pages
Pocket (30/11/-1)
3.44/5   35 notes
Résumé :
Le génie, c'est Henri Maartens, illustre physicien, prix Nobel, voué à la fois de à caractère infantile et d'un tempérament explosif qui le rendent en apparence totalement dépendant de sa femme et maîtresse mère.
C'est celle-ci - la déesse - incarnation parfaite de la féminité païenne qui révèlera à Rivers, le narrateur, ce que Huxley appelle "le paradis sombre et sans paroles de la nudité, du contact et de la fusion".
Le monstrueux égoïsme du génie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« ...c'est le sexe, le sexe, le sexe, qui fait tourner le monde. »

Le génie et la déesse fut une très bonne surprise. Je pensais m'attaquer à un roman de SF et non ! Et en plus c'est un roman qui parle très bien d'amour. L'amour qui fait vivre, qui fait vibrer, l'amour qui enchante les sens et fait la vie.

Mais je ne saurais en parler comme il faut.

« Quel gouffre entre l'impression et l'expression ! Voilà notre ironique destin – d'avoir des sentiments shakespeariens et (à moins que, par quelque hasard à un milliard contre un, nous ne nous trouvions être Shakespeare) d'en parler comme des vendeurs d'automobiles, ou des gosses de treize à dix-neuf ans, ou des professeurs d'université. »

Écouter John Rivers conter son histoire. Alors qu'il avait 17 ans il rencontra Henry Maartens « foetus, génie, faible d'esprit et amant affamé » et son épouse, Katy « maîtresse-mère », une déesse.
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Le Génie et la Déesse/ Aldous Huxley
le Génie, c'est Henry Maartens, illustre physicien et prix Nobel, doté à la fois d'un caractère infantile et d ‘un tempérament explosif qui le rendent apparemment totalement dépendant de Katy sa femme et maîtresse mère. C'est elle la Déesse, incarnation parfaite de la féminité païenne, telle Héra, Hébé, Diane ou Aphrodite, toutes à la fois même, déesse cependant abandonnée des dieux depuis les petits lares et pénates ménagers jusqu'aux sublimes Olympiens, déesse qui révèle à Rivers, l'ami du narrateur et narrateur lui même, physicien lui aussi, ce que Huxley appelle la paradis sombre et sans paroles de la nudité du contact et de la fusion. (Rappelons pour mémoire que Héra dans la mythologie grecque étaient la fille des Titans Cronos et Rhéa, et soeur et femme de Zeus. Hébé était la fille de Zeus et d'Héra, déesse personnifiant la jeunesse.)
Henry, génie et amant affamé, est un professeur à moitié fou selon Rivers, un idiot en ce qui concerne les rapports humains, un âne primé dans toutes les affaires pratiques de la vie. Mais un âne non ennuyeux, un lumineux idiot ! Il savait être absolument insupportable, mais il en valait toujours la peine.
le récit débute par une conversation entre le narrateur et John Rivers, ami et commensal des Maartens chez qui il vit. le débat aborde le caractère incohérent de la réalité s'opposant à l'unité et au style bien réglé de la fiction. Puis Rivers se confie en avouant que sa mère l'aima d'un amour possessif, lui qui ne voulait pas être possédé, et qu'il a toujours été éperdument amoureux de la Déesse, d'un amour métaphysique, quasi théologique, à la façon dont Dante aimait Béatrice et Pétrarque aimait Laure. La conversation roule alors sur la littérature avec comme repère Edgar Allan Poe, H.G.Wells, Shakespeare et Lawrence, puis sur la science avec les noms d'Euclide, Pythagore, Poincaré, Hilbert et Théocrite. Des pages de haute culture !
Henry et Katy ont des enfants et notamment une fille Ruth qui l'adolescence arrivant à son terme s'est mise dans l'idée qu'elle est amoureuse de John Rivers. Ayant fait la découverte dans la bibliothèque paternelle des poèmes d'Oscar Wilde, elle s'est vue devenir une autre personne, une autre poétesse que celle de l'époque où elle lisait Poe, une poétesse au vocabulaire tout flambant neuf qui adresse ses poèmes à John : le doux péché, le désir, les griffes de jaspe, la douleur des pulsations pourprées, les ravissements et les roses du vices, les lèvres entre-tordues et mordues…tout ce mauvais goût adolescent de la rébellion victorienne tardive. « Elle était à présent une femme en fleur, avec deux petits seins qu'elle portait délicatement et peureusement, comme si c'avait été une paire de spécimens zoologiques infiniment précieux, mais assez dangereux et embarrassants. Ils étaient une source de fierté et de honte mêlées, de plaisir intense, et, partant, d'un sentiment obsédant de culpabilité. »
Alors un chassé croisé entre Ruth et John s'établit, John qui tente par tous les moyens d'échapper aux assauts amoureux de Ruth alors que Kathy est au chevet de sa mère malade et qu'Henry est occupé par ses cours. La mort de la mère de Katy va précipiter les choses et John est amené à consoler Katy ravagée de douleur, alors que Henry est alité malade depuis le jour que Katy était partie au chevet de sa mère.
Il est prévisible qu'en femme expérimentée Katy cherchant le réconfort d'un homme entraine John, jeune homme qui lui n'a jamais connu de femme, dans les sentiers obliques de la trahison envers Henry. La suite, c'est la jalousie de Ruth, la naïveté de Henry et puis les drames qui révèlent dans toute sa médiocrité le monstrueux égoïsme de Maartens. Les serments les plus puissants ne sont que paille pour le feu qui est dans le sang.
Extraits :
« Là où il n'y a pas de réponse opérationnelle possible, la question ne présente aucun sens concevable. Voilà pourquoi il ne pourra jamais y avoir de science de l'histoire, parce qu'on ne peut jamais vérifier l'exactitude d'aucune des hypothèses qu'on fait. »
« La seule consolation, c'est qu'il y a l'ignorance avant l'événement et après, l'oubli, ou tout au moins l'indifférence…Et en fin de compte, bien entendu, il y a toujours la mort. Et tant qu'il y a de la mort, il y a de l'espoir ! »
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La structure est particulière, il n'y a pas de division. Tout le récit est comme en un morceau. du coup c'est parfois un peu long quand on ne lit pas très vite. Mais il y a quand même un aller-retour avant-après qui donne un rythme au récit. Il y a des procédés narratifs à relever. c'est bien tourné, on ne s'ennuie pas et l'histoire est bien.
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Aldous Huxley, on le connait pour le Meilleur des mondes. Alors quand on le croise chez Emmaus on l'achète en ayant un certain espoir. Mais on ne sait pas où l'on va.

Ici c'est un thème complètement différent de sa dystopie qui l'a rendu célèbre qui est abordé : les relations entre un homme, génie scientifique mais égoïste et sa femme plantureuse qui lui sert aussi de substitut maternel.

Le narrateur raconte comment il est arrivé dans la famille Maartens, une famille de génies. Mais il faut attendre longtemps pour que soient abordées les relations conjugales particulières. Pour y arriver, il faut traverser des dialogues faits de verbiages et de considérations philosophico-littéraires assez indigestes.

Quand arrive la fin tragique de la relation entre les Maartens, je me suis dit "ah, enfin!". Ce genre de relation se voit de temps en temps dans la littérature ou au cinéma mais ici il n'y a pas eu les mots qui m'auraient donné plus envie de m'y intéresser et d'en garder souvenir.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Je ne suis pas fan de science-fiction, mais quand il s'agit d'Huxley....Alors je dis oui....
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Incipit :
- Le chiendent, dans la littérature d'imagination, dit John Rivers, c'est qu'elle constitue un tout trop cohérent. La réalité ne fait jamais un tout cohérent.
- Jamais ? fis-je, d'un ton de doute.
- Peut-être, du point de vue de Dieu, concéda-t-il. Jamais, du nôtre. La fiction a de l'unité, la fiction a du style. Les faits ne possèdent ni l'une, ni l'autre. Dans la nature brute, l'existence, c'est toujours “ une sacrée chose après une autre ”, et chacune de ces sacrées choses est simultanément Thurber et Michel-Ange, simultanément Mickey Spillane et Thomas a Kempis. Le critère de la réalité, c'est son décousu intrinsèque.
Et lorsque je demandai : “ Par rapport à quoi ? ” il agita une main brune et carrée dans la direction des rayons chargés de livres.
- Par rapport à ce qui a été Pensé et Dit de Meilleur, déclama-t-il avec une feinte solennité. Puis : Chose curieuse, celles qui sont le plus proches de la réalité, ce sont toujours les fictions qui sont censées être les moins vraies.
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Mais en fait, il n'y a qu'une seule solution, et elle peut s'exprimer en un mot de cinq lettres, tellement incongru que le marquis de Sade lui-même ne l'employait que parcimonieusement.
Il épela :
A - M - O - U - R. Ou bien, si l'on préfère l'obscurité décente des langues savantes : Agapè, Caritas, Mahakaruna.
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voilà notre ironique destin, d'avoir des sentiments Shakespeariens et ( à moins que, par quelque hasard à un milliard contre un, vous vous trouviez être shakespear) n'en parler comme des vendeurs d'automobile (...)
Nous pratiquons une alchimie à rebours. Nous touchons de l'or et il se change en plomb ; nous touchons les chants lyriques de l'experience, et ils se transforment en les équivalents verbaux du fatras et des eaux grasses.
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P. 137
La morale est simplement l'usage systématique d'un langage péjoratif. Vil, bas, sale, voilà les fondements linguistiques de l'éthique.
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si l'on veut vivre à chaque instant tel qu'il se présente, il faut mourir à chaque autre instant
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