Le héros de ce court récit se présente devant un comité composé de militaires et des personnes très âgées pour une raison que l'on ignore et un objectif que l'on ignore également. Après avoir fait état de ses réflexions, occasion pour l'auteur d'égratigner la géopolitique de son pays et de la zone moyen-orientale au sens large ainsi que la main-mise économique des grands groupes industriels, le candidat reste sans nouvelle du comité pendant un an, puis il se voit proposer de désigner "la personnalité la plus brillante du monde arabe", mission qui va lui permettre de se réveiller intellectuellement au risque de se mettre en danger en enquêtant sur le Docteur, une personnalité mystérieuse qui se révèlera très vite sulfureuse.
Le Comité de Sonallah Ibrahim s'avère bien étrange tant dans sa constitution que dans ses objectifs véritables et le lecteur, sans repères, doit s'abandonner aux pensées du héros. C'est une lecture très étrange et qui m'a laissée perplexe positivement : Sonallah Ibrahim écorne le climat politique économique et militaire de l'Egypte dans un style sobre et très précis, quasi clinique, il se fait l'observateur froid et distant de ce comité qui peut se comparer à un tribunal. Une belle surprise qui reste un peu âpre.
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C'est un fait que l'ensemble des journaux de notre pays n'imprime jamais que les mêmes informations, accompagnées, qui plus est, des mêmes commentaires et des mêmes photographies. Il n'en reste pas moins qu'on constate plus de diversité dans le traitement des nouvelles de moindre importance : potins mondains, échos de boîtes de nuits et des soirées de la haute société.
"Ma conviction profonde est que la personnalité du Docteur, sa souplesse de pensée, son habileté à redresser les opinions ou les attitudes erronées, à les empêcher même de se développer....offrirait le support idéal pour une recherche, unique en son genre, en science de l'éducation et en psychologie du comportement.
J'ai retenu les noms d'un certain nombre d'écrivains importants, mais quand je me suis mis à réfléchir à eux, j'ai réalisé que leur réputation était liée aux idées et aux principes qu'ils avaient défendus à un moment de leur vie. Or, poursuivant mes réflexions, je me suis aperçu qu'ils s'étaient depuis, divisés en deux groupes : d'un côté, ceux qui gardaient le silence, par peur ou par désespoir, bien qu'ils aient compris, mieux que quiconque, la vérité des choses; de l'autre ceux qui étaient revenus sur leurs convictions premières, quand ils ne les avaient pas tout simplement reniées
L'écrivain Sonallah Ibrahim était invité de #MOE ce dimanche 15 février 2015. Il évoque le contexte historique dans lequel il a souhaité inscrire son livre "Le Gel", paru aux éditions Actes Sud.