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EAN : 9791026285465
196 pages
Librinova (27/05/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Perdue dans une petite ville de province où les militaires sont rois, Emma est une jeune peintre qui peine à vivre de son talent. Nicolas, l’homme avec qui elle partageait sa vie, était lui aussi un membre des forces armées. En effet, il revenait tout juste d’une mission périlleuse au Mali quand il fit le choix d’en finir avec la vie. Mais, avant de mourir, il laissa à Emma un cadeau empoisonné : son journal militaire. Un journal qui allait la conduire malgré elle à... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La ville s’était drapée d’un voile blanc si léger que l’on devinait encore les pavés qui menaient au funérarium. De l’extérieur, l’édifice prenait les allures d’une petite boutique de centre-ville, il aurait pu tout aussi bien s’agir d’un fleuriste, ou d’une pharmacie. Mais une fois à l’intérieur la pesanteur se faisait plus forte, comme si un lourd fardeau venait se poser sur nos épaules. Dans le hall tout était maculé de blanc, tout semblait neuf et brillant. Les fleurs en plastiques disposées ici et là soulignaient l’absence de vie entre ses murs. Cet ersatz de purgatoire n’avait pour but que de masquer la dure réalité de la mort enfermée dans de petites pièces individuelles et glauques.

Dans l’une de ces chambres froides gisait le corps raide et digne de Nicolas Marceau. Il venait de fêter ses vingt-huit ans quand il décida de mettre fin à ses jours. Sa mort avait été une surprise pour son entourage, malgré les signes avant-coureurs. Vêtu de son uniforme kaki de capitaine de l’armée de terre, il ressemblait aux soldats de plombs de son enfance. La médaille militaire verte et jaune de la Vᵉ République était épinglée sur son buste puissant. Récompenser les morts devenait une triste habitude dans cette petite ville de province. Le thanatopracteur avait fait un travail remarquable en rebouchant la plaie béante qu’il s’était fait sur le côté du crâne. Le résultat d’une balle de neuf millimètres, tirée à bout portant. Ses cheveux blonds coupés en brosse avaient gardé tout leur éclat. On avait dû lui faire une dizaine de shampoings afin d’enlever complètement le sang qui avait pigmenté de rouge son cuir chevelu. Il était rasé de près comme à son habitude et restait beau compte tenu des circonstances. Il dégageait un tel apaisement qu’il semblait tout simplement endormi.

Les cris et les pleurs de Ghislaine Marceau rebondissaient sur les murs verdâtres et oppressants de la pièce. Elle ne pouvait ravaler ses larmes de mère devenue veuve de son enfant. La lumière jaune des lampes donnait à la pièce des allures de tombeau, comme si cela permettait aux vivants de s’habituer à l’idée de la mort. Nicolas était fils unique, bien que Ghislaine essayât longtemps de lui donner un petit frère. Mais après une multitude de fausses couches, elle se résigna à n’aimer que lui de façon inconditionnelle. Enfant choyé, il était proche de sa mère plus qu’aucun autre enfant ne pouvait l’être, en tout cas, c'est ce qu’il se figurait. Sa mère était tout pour lui et elle le lui rendait bien. Son père était absent du foyer la plupart du temps, ils avaient donc noué des liens proches de ceux d’un vieux couple. Ils se connaissaient par cœur, Nicolas jouait au petit homme de la maison et Ghislaine jouait les ingénues. Nicolas se savait indispensable au bonheur de sa mère, mais également responsable d’elle. Malgré la hiérarchie naturelle qu’il y avait entre eux, il se considérait comme son égal.

En grandissant il voulut marcher sur les traces de son père, qu’il ne connaissait que quelques semaines par an. Ces semaines-là étaient devenues des moments de pur bonheur pour l’homme qu’il devenait. Le colonel Stéphane Marceau accueillit la nouvelle avec enthousiasme. Il regrettait d’avoir privilégié sa carrière au détriment de sa famille, il pensait pouvoir rattraper le temps perdu. Personne n’aurait pu se douter que ce choix de vie lui serait fatal. Les larmes de Ghislaine ne s’arrêtaient pas, semblant implorer une réponse impossible. Comment avait-il pu en arriver là ? Comment avait-il pu l’abandonner ?
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