Dès que j'ai eu de nouveau, installé à Grignan, un jardin, avec quelques fleurs, souvent surgies par hasard, comme par une grâce du vent, j'ai été frappé de constater qu'en respirant le parfum de certaines d'entre elles, surtout l'iris, mais aussi la violette ou la rose, j'étais aussitôt, irrésistiblement, infailliblement, ramené à l'enfance, à une enfance vers laquelle, d'ordinaire, je me suis peu retourné et dont je ne garde que relativement peu de souvenirs, assez vagues pour la plupart. C'est peut-être que l'odorat est le plu humble, le moins sollicité, donc le moins usé et le plus secret de nos sens. Mais il me semble aussi de plus en plus net, avec le temps, que les couleurs comportent pour moi une signification particulière, plus moi moins vive et à peu près constante, ainsi que les différents accords, auxquels j'ai été amené à réfléchir lorsque j'essayais de saisir le sens de certains paysages en telle ou telle saison : le bleu et l'or des lavandes et des blés en été, le rose et le vert des prés et des labours au printemps.
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